Le crédit à la consommation est inscrit dans le segment de crédit aux particuliers. Il tient une bonne place dans l'encourt des portefeuilles des banques avec un taux de 10% sur les 1900 milliards de dinars de crédits octroyés par les banques. Un tiers de ces 10% va au crédit à la consommation de manière générale et deux tiers sont des crédits immobiliers. Pour Benkhalfa Abderrahmane, délégué général de l'Association professionnelle des banques et des établissements financiers, le crédit à la consommation « est un élément d'enrichissement de la gamme de produits et services bancaires. C'est un segment naissant qui se développe beaucoup et davantage », dira-t-il en qualifiant cette situation de bonne, car « c'est un segment de modernité de la place financière ». Le même responsable estime, pour sa part, que le phénomène du surendettement est loin d'être appliqué à la situation algérienne. » « Les ménages s'endettent, évoluent c'est un signe d'émancipation sociale. Donc, de ce point de vue, c'est une bonne tendance qui doit être confortée, consolidée et qui doit se poursuivre dans des conditions optimales parce que c'est un élément du marché international ». M. Benkhalfa estime, en outre, que le client est parfaitement informé sur les détails du crédit pour être protégé contre le surendettement. « Les pouvoirs publics interviennent dans trois pistes d'évolution, donner le maximum d'information pour protéger l'utilisateur du crédit, à la fois sur l'emprunteur, sur sa relation contractuelle avec l'établissement avec lequel il traite, ainsi que sur les coûts du crédit et sur les conséquences du crédit lorsqu'il est impayé. Donc, nous travaillons avec les banques de la place pour que le client ait l'intégralité des éléments pour être à même de prendre les décisions qui s'imposent ». Le délégué général de l'ABEF affirme que pour éviter le surendettement, les banques l'anticipent en responsabilisant et donnant les éléments d'un choix à l'emprunteur. Autre piste d'intervention, celle de la centralisation des fichiers d'informations dans une centrale des risques au niveau de la Banque d'Algérie : « La Banque d'Algérie est en train d'avancer sur le projet de constitution d'une centrale des risques que nous souhaitons voir rapidement mise sur pied. Pour l'heure, chaque banque dispose de données internes lui permettant de vérifier le cas d'emprunt de chaque client », dira le représentant de l'ABEF. Ce dernier précisera toutefois que le crédit à la consommation est encore à ses débuts en Algérie : « Le marché n'est pas encore emballé. Nos adhérents nous indiquent, à quelques exceptions près, au sujet du crédit aux particuliers et ménages, que les emprunteurs se comportent bien. En règle générale, nous avons un comportement meilleur des emprunteurs d'un crédit particulier vis-à-vis du crédit que des entreprises vis-à-vis du crédit ». Le taux d'impayé est estimé entre 2 et 3%. « On n'est pas dans une situation d'emballement du marché, mais nous devons prendre les devants d'un marché où l'effet de masse est très fort », indique le même responsable qui plaide pour une rapide installation d'une centrale des risques. « La place avec ses adhérents ont proposé une ossature à la Banque d'Algérie et cette dernière est en train de la structurer. Notre souhait est que l'intégralité des emprunteurs soit intégrée dans cette banque de données, pour que demain un quelconque citoyen souhaitant un crédit, la banque sait déjà quel seuil de crédit lui imposer ». En attendant la mise en place de cette centrale, les banques recourent à une procédure déclarative sur l'honneur des emprunteurs.