En marge de la visite présidentielle au Koweit, le ministre de l'Energie et des Mines et président en exercice de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a estimé hier que l'Opep n'a pas besoin d'augmenter sa production dans l'immédiat. Le ministre a également estimé que "toute hausse de la production serait sans incidence sur les prix du pétrole étant donné qu'il y a un équilibre entre l'offre et la demande", avant d'ajouter que l'Opep a "augmenté la production l'an dernier, et les prix ont continué leur hausse. Si nous augmentons la production, nous ne trouverons pas d'acheteurs". M. Khelil a, par ailleurs, indiqué que les 13 membres de l'Opep avaient la capacité d'accroître la production quotidienne de pétrole de 2 millions de barils. "L'augmentation viendrait principalement de l'Arabie saoudite qui en a actuellement la capacité. Des pays comme l'Algérie, la Libye, le Venezuela et le Nigeria peuvent également y contribuer", a-t-il ajouté.Il a par ailleurs attribué la hausse des prix du pétrole à la crise économique américaine et au déclin du dollar. "Quand le dollar perd un pour cent, le prix du pétrole augmente de quatre dollars par baril", a indiqué le ministre. Ces déclarations de Chakib Khelil surviennent alors que les ministres du Pétrole des principaux pays de l'Opep et les P-DG des majors sont réunis depuis hier jusqu'à mardi à Rome pour le Forum international de l'Energie (IEF), sur fond de flambée des prix de l'or noir et de ralentissement économique. A propos de cette rencontre, le ministre de l'Energie et des Mine, a estimé, samedi, qu'une analyse objective des cours actuels du pétrole permet de faire certaines observations comme l'existence d'un consensus que les prix actuels sont, dans certains cas (jusqu'à 1/3 des cas, selon des analystes), dus à des ''facteurs extérieurs au marché''. Il avancera comme argument qu'il y a une évidence que l'expansion relativement lente de l'industrie pétrolière dans le monde, durant ces dernières années, est aussi due au "désinvestissement dans le capital humain" enregistré au cours des deux dernières décennies qui ont suivi l'effondrement des cours du pétrole au milieu des années 1980. Il a estimé en outre que le prix annuel moyen du pétrole en 2007 était inférieur, en termes réels, au niveau du pétrole du début des années 80. M. Khelil a estimé que l'année 2008 pourrait constituer une "étape cruciale" dans la longue histoire du pétrole du fait que le prix du baril ait dépassé, au cours de cette année, la barre symbolique des 100 dollars. "Cette hausse importante des cours du pétrole a suscité un débat à travers le monde que ce soit au niveau des pays producteurs que des pays consommateurs pour situer les causes ayant entraîné cette envolée des prix et ses implications", a fait savoir le président de l'Opep. S'il est évident que dans un tiers des cas, les prix sont dus à des facteurs externes à l'offre et à la demande, a souligné M. Khelil, il y a une "réelle possibilité pour les pays producteurs et consommateurs de conjuguer leurs efforts afin de réduire la volatilité des prix à travers, notamment, une meilleure régulation des activités spéculatives et une meilleure prévoyance". Le ministre n'a pas manqué de relever que l'Algérie souhaite une coopération "tous azimuts" incluant la communauté des chercheurs pour réaliser ses objectifs.