L'Ethiopie a exprimé samedi sa "déception" au sujet de la médiation américaine pour résoudre ses différents avec l'Egypte et le Soudan concernant son projet de "Grand barrage de la renaissance" (GERD) sur le Nil, qui traverse et alimente ses deux voisins. Le Trésor américain, qui supervise les pourparlers entre l'Ethiopie, l'Egypte et le Soudan, a affirmé vendredi dans un communiqué qu'un accord avait été trouvé et a invité l'Ethiopie, qui a boycotté les pourparlers de ces derniers jours à Washington, à le signer "au plus tôt". Le contenu de cet accord n'a pas été révélé. Vendredi, l'Egypte a affirmé avoir été à l'origine de cet accord, qu'elle a qualifié de "juste et équitable" et dans "l'intérêt commun des trois pays". Samedi, l'Ethiopie a estimé "que les négociations n'étaient pas terminées" après cette réunion à Washington entre Steven Mnuchin, secrétaire américain au Trésor et les parties égyptienne et soudanaise, à laquelle elle n'a pas participé. Après neuf années de blocage dans les négociations, les Etats-Unis et la Banque mondiale parrainent depuis novembre 2019 des discussions visant à trouver un accord entre les trois pays. Le GERD doit devenir le plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique, mais l'Égypte craint une réduction drastique du débit du Nil en cas de remplissage trop rapide du réservoir par l'Éthiopie. Vendredi, le Trésor américain a dit que le remplissage du réservoir "ne devrait pas avoir lieu sans accord" entre les trois pays mais l'Ethiopie, qui veut commencer à produire de l'énergie en fin d'année, a déclaré samedi qu'elle commencerait à remplir le réservoir "en parallèle" de la construction du barrage.