Les partenaires commerciaux de l'Algérie sont les pays qui subissent l'impact du coronavirus qui influe sur la demande en hydrocarbures qui ont représenté l'essentiel des exportations algériennes en 2019 : 92,80% du volume global des exportations, en s'établissant ainsi à 33,24 mds usd, contre 38,87 mds usd, en 2018, enregistrant un recul de 14,48%, les exportations hors hydrocarbures, 2,58 mds usd, mais étant composées des demi-produits, avec 1,95 md usd donnant au total avec les dérivés 98% des recettes en devises provenant des hydrocarbures. En 2019, selon les statistiques douanières, les cinq premiers clients du pays ont représenté 50,85% des exportations algériennes. La France, maintient sa place de principal client du pays avec 5,05 mds usd d'exportations algériennes, (14,11% du montant global des exportations), suivie de l'Italie avec 4,62 mds usd (12,90%), l'Espagne avec 3,99 mds usd (11,15%), la Grande-Bretagne avec 2,29 md usds (6,42%) et la Turquie avec 2,24 mds usd (6,27%). En ce qui concerne les principaux fournisseurs de l'Algérie, les cinq premiers ont représenté 50,33% qui sont la Chine, avec 7,65 mds usd , suivie de la France avec 4,27 mds usd (10,20%), de l'Italie avec 3,41 mds usd (8,13%), de l'Espagne avec 2,93 mds usd (6,99%) et de l'Allemagne avec 2,83 mds usd (6,76%). Donc l'Algérie, avec plus de 44 millions d'habitants au 01/01/2020, exportant essentiellement les hydrocarbures fonction de la croissance mondiale, devra être attentive à l'évolution du cours du pétrole et du gaz n'exportant presque rien hors hydrocarbures. Or les exportations de gaz représentent 33% des recettes de Sonatrach , 24% GNL et 76% GN via Transmed/Italie et Medgaz via Espagne, l'Algérie dépendant principalement du marché européen, étant presque une impossibilité de pénétrer le marché de l'Asie au vu de la problématique des coûts y compris le transport et donc de la rentabilité des complexes . Avec un baril d'une moyenne de 52/55 dollars, les recettes de Sonatrach fluctueront entre 25/28 milliards de dollars, devant retirer 25% des coûts restant un profit net et services inférieur à 20 milliards de dollars alors que les importations de biens incompressibles en 2020 dépasseront 50 milliards de dollars accélérant l'épuisement des réserves de change. Car, outre le bas prix, mauvaise nouvelle pour l'Algérie, la demande européenne principal client pour la gaz a baissé substantiellement face tant à l'épidémie qu'à une concurrence acerbe, Transmed et Medgaz fonctionnant en sous-capacités. Mais cela n'est pas propre à l'Algérie puisque selon le site spécialisé dans l'énergie, interfax-energy, les flux de gaz canalisé de l'Afrique du Nord vers l'Europe ont diminué depuis le début 2020 de 19,4% sur une base hebdomadaire et de 41,7% sur une base annuelle pour atteindre 412,82 millions de mètres cubes (MMcm). Pour atténuer le choc, l'économie algérienne dépendante à 98% des recettes en devises des hydrocarbures avec ses dérivés, en fonctionnant selon le FMI pour les lois de finances 2019/2020 entre 95/100 dollars le baril, implique une nouvelle gouvernance, une nouvelle politique économique, une lutte contre la corruption, la mauvaise gestion et surtout une mobilisation générale face aux impacts tant internes que géostratégiques, ce qui suppose une moralité sans faille des dirigeants, passant par la refondation de l'Etat.