Le Médiateur de la République, Karim Younès a condamné l'attitude du wali de Mostaganem qui a enflammé les réseaux sociaux. Ce wali qui a impoliment répondu à une citoyenne qui est venue le solliciter quant à sa situation sociale, il a estimé que cela est contraire aux instructions du président de la République. " Au lieu de prendre à bras-le-corps les doléances de cette citoyenne, ce wali l'a livrée à elle-même en lui disant " débrouille-toi". Il paraît qu'il a oublié la tache qui lui a été assignée. "J'ai pris connaissance avec beaucoup de regret de la manière avec laquelle le wali de Mostaganem avait répondu à une citoyenne l'ayant sollicité quant à sa situation sociale", a indiqué un communiqué du Médiateur de la République. L'attitude du wali de Mostaganem "est contraire aux comportements corrects que tout agent de l'Etat doit adopter. Elle est condamnable car allant à l'encontre des orientations et des instructions données par le président de la République lors de la rencontre Gouvernement-Walis, qui s'est déroulée en présence du Médiateur de la République, a-t-il ajouté. "Tout en prenant connaissance de la position initiale du ministère de tutelle, j'appelle tous les responsables, particulièrement ceux en relation directe avec les citoyens, à faire preuve du plus haut degré de politesse et d'altruisme dans leurs rapports avec les citoyens et à faire leurs preuves par les actes et l'abnégation dans le travail, pour montrer qu'ils sont dignes de la confiance dont ils ont été investie pour être au service du pays et du citoyen au sein de la nouvelle République", a-t-il poursuivi.
Beldjoud exprime son refus de toute attitude susceptible d'attenter à la dignité du citoyen Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud, a exprimé, samedi, son "refus et sa désapprobation totale" de toute attitude susceptible d'attenter à la dignité du citoyen émanant des agents de l'Etat qui sont commis pour être à son service et à veiller sur ses affaires. "Le ministre de l'Intérieur souligne son refus et sa désapprobation totale de toute attitude susceptible d'attenter à la dignité du citoyen émanant des agents de l'Etat qui sont commis pour être à son service et à veiller sur ses affaires, et cela conformément au programme et aux instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune", a indiqué un communiqué du ministère rendu public, suite à la publication de contenus informatifs fustigeant la réaction du wali de Mostaganem en marge d'une visite sur le terrain au niveau de la wilaya. Le ministre a fait savoir que "le droit des citoyens à exposer leurs doléances est garanti par des cadres durables de communication de proximité avec la population", a noté la source. M.Beldjoud a rappelé au wali de Mostaganem que "le renforcement des passerelles de confiance entre le citoyen et l'Etat exige des responsables et des cadres locaux le respect mutuel et la sagesse", a conclu le communiqué.
La nouvelle constitution réorganisera-t-elle la gouvernance locale? Dans un article paru dans l'édition du 16 janvier passé, intitulé " Faut-il réduire les prérogatives des walis ? Nous avons décortiqué la situation de la gouvernance et de la gestion au niveau local. Car il paraît qu'au niveau central, on n'ignore ce qui se passe réellement au niveau local. Et nous avons signalé :" au niveau local (départemental) la responsabilité est partagée entre deux instances: l'une politique (élue) représentée par des membres élus émanant des partis politiques et l'autre instance exécutive composée par des directeurs de l'exécutif chapeautée par un wali avec un grade de ministre ou de président de la République dans son territoire de compétence. L'on remarque que, durant les dernières années, ce chef de l'exécutif a toute l'autorité lui permettant de bannir toutes les autres autorités , telle l'Assemblée populaire de wilaya chargée seulement de valider, d'approuver le budget de wilaya. Selon l'article 80 de la loi n° 12-07 du 28 Rabie El Aouel 1433 correspondant au 21 février 2012 relative à la wilaya, l'Assemblée populaire de wilaya élabore un plan de développement à moyen terme qui retrace les objectifs, les programmes et les moyens mobilisés par l'Etat dans le cadre des projets de l'Etat et des programmes communaux de développement. Ce plan servira de cadre de promotion et d'action pour le développement économique et social de la wilaya. L'Assemblée populaire de wilaya discute et émet des propositions sur le plan de développement de la wilaya. Alors qu'en réalité, dans la majorité de la wilaya c'est le wali qui détient le pouvoir absolu pour ne pas dire un abus de pouvoir. Cela revient au manque de formation politique des élus membres de cette instance qui ignorent leurs prérogatives et se laissent par incompétence emporter par le courant de l'abus de pouvoir de l'ordonnateur. Ce qui ne représente point une mince affaire dans un contexte socio-économique délicat.