La coopération entre l'Organisation des Nations unies (ONU) et l'Union africaine (UA) dans le processus de règlement de la crise en Libye est "essentielle", a affirmé jeudi à Oyo la directrice de cabinet du secrétaire général des Nations unies, Mme Maria Luiza Ribeiro Viotti. "La coopération entre nos deux organisations, dans un esprit de partenariat renforcé, est essentielle pour ouvrir la voie à un avenir meilleur pour la Libye et la région tout entière", a-t-elle souligné lors de la 1ère réunion du groupe de contact de l'UA sur la Libye. Selon cette responsable onusienne, la Libye constitue "une priorité absolue" pour l'ensemble des Nations unies qui doivent oeuvrer pour la recherche d'un règlement pacifique au conflit en Libye. Elle a exprimé, à l'occasion, la disponibilité de l'ONU à soutenir l'UA dans la tenue du forum de réconciliation libyenne. "Nous soutenons pleinement les efforts de l'UA sur ce dossier", a-t-elle ajouté, soulignant que la participation "active" de l'UA dans les trois dialogues: économique, sécuritaire et politique, lancés entre les parties au conflit en Libye, sous l'égide des Nations unies, ainsi que dans le Comité international de suivi de la conférence de Berlin est "essentielle". Elle a fait savoir, à ce titre, que le dialogue économique est en cours, précisant que les parties libyennes se sont déjà réunies à deux reprises et vont reprendre leurs travaux le 15 mars à Tunis. Sur le plan militaire, Mme Maria Luiza Ribeiro Viotti a rappelé que les parties se sont retrouvées à Genève, il y a quelques jours, dans un format 5+5, et leurs discussions ont, dans un premier temps, débouché sur un projet de cessez-le-feu qui "n'a pas encore reçu l'aval des deux parties". Evoquant les pourparlers politiques, la directrice de cabinet du secrétaire général des Nations unies a rappelé que "des tentatives de discussion avaient également débuté à Genève", faisant remarquer que "le chemin à parcourir est encore semé de difficultés". L'ONU, a-t-elle poursuivi, "soutient l'établissement d'une présence permanente de haut niveau de l'UA à Tripoli, y compris à travers l'accueil temporaire de cette délégation au sein des bureaux des Nations unies sur place". Addis-Abeba accueillera la conférence de réconciliation nationale inter-libyenne en juillet Le groupe de contact de l'Union africaine (UA) sur la Libye a décidé, jeudi à Oyo, de tenir la Conférence de réconciliation nationale inter-libyenne en juillet prochain à Addis-Abeba en Ethiopie. Le choix d'Addis-Abeba intervient "conformément à la décision de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA en 2018", expliquent les dirigeants africains dans le communiqué final lu à la fin des travaux de la première réunion de ce groupe de l'UA. Lors de cette réunion, les membres du groupe de contact se sont penchés sur les modalités pratiques de la tenue de la Conférence de réconciliation nationale inter-libyenne, en tenant compte des " principes d'inclusivité et de représentativité notamment, la feuille de route, les termes de référence de la Commission préparatoire et du Comité de facilitation, l'identification des participants et le budget prévisionnel". La réunion a été également l'occasion de rappeler les décisions de la Conférence de l'UA sur la Libye, adoptées lors du 33ème sommet de l'UA, tenu les 9 et 10 février 2020, conformément aux conclusions de la Conférence de Berlin qui mandate l'Union africaine d'organiser la Conférence de réconciliation inter-libyenne. Renouvelant leur "ferme condamnation" de l'ingérence extérieure, de la violation de l'embargo sur les armes, la présence, l'envoi et l'utilisation des combattants extérieures en territoires libyens, les dirigeants africains du groupe de contact ont condamné "sans équivoque" la poursuite de ces ingérences essentiellement motivées par "les intérêts nationaux et le pillage des ressources naturelles libyennes". Les dirigeants africains ont également examiné l'état de mise en œuvre des conclusions de la Conférence de Berlin, "de manière inclusive", y compris l'instauration et le respect d'un cessez-le-feu général sur tout le territoire de la Libye, ainsi que le dialogue politique, les questions économiques et militaires, réaffirmant la détermination de l'UA de "travailler étroitement et efficacement avec l'ONU pour la réalisation de progrès significatifs dans les plus brefs délais". Le groupe de contact a mis l'accent, à ce titre, sur l'importance de s'assurer de la mutualisation des efforts dans le cadre du partenariat pour la paix et la sécurité UA-ONU, se félicitant de l'offre du secrétaire général des Nations unies d'abriter la mission de l'Union africaine au sein de la MANUL (Mission d'Appui des Nations Unies en Libye) conformément à ses engagements, qui consistent également à "associer l'Union africaine aux réunions du Forum politique libyen, y compris celles des sous-comités issus du processus de Berlin". La nécessité d'une forte collaboration avec les pays voisins de la Libye a été soulignée par les dirigeants africains qui ont salué également "le travail déjà accompli par le groupe de travail UA-ONU-UE pour secourir les migrants et les réfugiés bloqués en Libye", se félicitant de sa décision "d'élargir le mandat pour inclure le trafic de personnes et le trafic de migrants dans la région". Réaffirmant leur "solidarité" avec le peuple libyen et leur "ferme attachement" à l'intégrité territoriale, à l'unité et à l'indépendance de la Libye, les dirigeants africains ont exprimé leur "profonde préoccupation" face à la détérioration continue de la situation sécuritaire, humanitaire et économique en Libye. Ils ont lancé un appel au Conseil de sécurité des Nations unies à "assumer sa responsabilité entière d'amener d'urgence toutes les parties prenantes à la crise libyenne à cesser les violations de sa propre résolution (2510)" portant sur l'embargo sur les armes et les terroristes et à "respecter les Conclusions et les engagements de la Conférence de Berlin". Le groupe de contact de l'Union africaine (UA) sur la Libye a tenu jeudi à Oyo sa première réunion de travail à laquelle a pris part le Premier ministre, Abdelaziz Djerad. M.Djerad a représenté le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à cette réunion consacrée à l'examen des derniers développements en Libye et des progrès réalisés dans la préparation de la conférence de réconciliation inter-libyenne. Les dirigeants de quatre autres pays membres du groupe de contact de l'UA sur la Libye ont participé à cette réunion. Il s'agit du président sud-africain et président en exercice de l'UA, Cyri Ramaphosa, du président du Congo et président du comité de haut niveau de l'UA sur la Libye, Denis SassouNguesso, du président tchadien Idriss Deby Itno et du représentant du président égyptien Abdel Fatah Al Sissi. Le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, le commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA, Smail Chergui, le représentant de l'UA pour faire taire les armes, RamtaneLamamra et des représentants des Nations unies, ont pris part également à cette réunion.