L'apparition de l'épidémie de Covid-19 en Algérie a mis à nu notre système de santé en véritable déliquescence et qui n'est point en mesure de la contenir. Certes, il s'agit d'une épreuve difficile même pour les pays développés, à l'image de l'Italie qui s'est dite abattue par l'épidémie. Une catastrophe sanitaire, malgré les budgets alloués: Fragilisé par une mauvaise gouvernance durant deux décennies, le système de santé actuel en Algérie est le résultat d'une absence totale d'une vision stratégique qui puisse mettre de l'ordre et organiser ce système en pleine déliquescence, en dépit d'énormes investissements publics et de colossaux budgets ayant été alloués à ce secteur depuis l'indépendance pour assurer la sécurité sanitaire du citoyen algérien. Ce n'est pas les infrastructures qui manquent du moment qu'il y a plus de 290 hôpitaux de différentes capacités d'accueil , y compris les centres hospitalo-universitaires et les hôpitaux spécialisés , en plus des EPSP ( les établissements publics de la santé de proximité) comptant des centaines de polycliniques et salles de soins assurant des prestations de la santé de proximité mais qui restent en de ça d'une couverture sanitaire suffisante. Ces structures sont encadrées d'un personnel médical et paramédical qui tente de répondre aux besoins des citoyens en matière de santé publique et de proximité , malgré le manque flagrant de moyens. Toutefois, la mauvaise gestion a mis ce secteur dans le désarroi avec des performances toujours insuffisantes car cette mauvaise gouvernance affecte essentiellement la filière des médicaments et d'équipements hospitaliers. Les professionnels et praticiens de la santé public en Algérie ont dénoncé à maintes reprises le constat de fiasco de notre système de santé et de révéler que la solution aux problèmes du secteur de la santé n'est ni financière ni organisationnelle, mais purement politique et l'Etat doit trancher et décider quel type de système de santé doit-on construire :il existe au moins trois systèmes de santé, il faut donc trancher au niveau idéologique. Le premier de ces trois systèmes et le système de l'hypermarché de la maladie où chacun va se servir selon ses moyens comme aux USA, le système tout Etat (L'Etat se charge de gérer les hôpitaux, payer le personnel, distribuer des médicaments…) comme à Cuba, et enfin le système mixte avec l'intervention de l'Etat avec une participation du secteur privé. Et selon le discours officiel de l'Etat, l'Algérie se trouve dans le deuxième type (tout Etat).Si on se réfère aux engagements du président de la République lors de sa campagne électoral où il a accordé un très grand importance à la réforme du système de santé. Il a mis un point d'honneur à garantir à tous les citoyens un accès à des soins de santé performants et de qualité. Ceci ne sera possible que par le renforcement de la part du PIB consacrée à la santé afin de pouvoir réaliser des centres hospitaliers répondant aux standards internationaux et améliorer les infrastructures existantes. Il s'agira aussi de numériser la gouvernance du système de santé et placer l'Algérie, à l'horizon 2030, dans la moyenne internationale pour l'ensemble des indicateurs de référence en matière de santé publique. Le 8e président de la République a aussi assuré qu'il développera l'industrie du médicament pour atteindre 70% de production locale sur les génériques et 30% en produits de spécialité.
Une recherche scientifique en panne: En ce moment de crise épidémiologique et de guerre biologique déclarée dans le monde, notre recherche scientifique se résumant dans des laboratoires universitaires qui ne produisent malheureusement rien. Si l'on examine le budget accordé par l'Etat au secteur de l'enseignement supérieur frôlant chaque année les 442 milliards de dinars, on trouve qu'une insignifiante partie estimée à 4 milliards seulement est réservée à la recherche scientifique, soit 0.9% du budget global. A travers les université de l'Algérie, les professeurs-chercheurs ne cessent de dénoncer la situation de la recherche scientifique au niveau des universités algériennes, révélant que la recherche scientifique dans les universités algériennes est toujours en quête d'équipements scientifiques à jour. Imposer des conditions administratives de création ou de gestion des projets selon des conditions éliminatoires ségrégatives (voir les nouvelles dispositions de création des projets de recherche CNEPRU) n'apporte rien de nouveau et bloque toutes les initiatives positives. Et tout enseignant a le droit par la compétence de créer et gérer un projet de recherche sans être obligé de faire ménage avec quiconque pour qui, la recherche est une opportunité d'imposer son grade et de se faire du pognon en plus. Seuls la compétence et les résultats comptent, faire de la recherche scientifique est un savoir-faire et un don, le grade universitaire n'a rien à y voir. Depuis la nuit des temps, les personnes qui ont fait avancer les sciences ne possédaient pas de grade a priori. Pour la plupart, la société n'a reconnu en eux des chercheurs sur titre qu'à titre post-mortem. L'université se découvre aujourd'hui une chasse gardée des hauts gradés qui s'approprient l'exclusivité de la gestion de la recherche à travers les conditions de création des projets de recherche et des laboratoires de recherche. Le professeur en électrochimie à l'université de Jijel Mosbah Ferkhi nous a révélé , dans une conversation téléphonique que le personnel scientifique des universités algériennes lance sans cesse des initiatives d'entreprendre des projets de recherche , mais ces derniers se trouvent toujours butter à un rempart qui s'appelle bureaucratie et lourdeur administratives."L'université algérienne ne manque pas de compétences scientifiques, mais le problème qui se pose toujours, c'est bien la bureaucratie et le manque de moyens matériels et financiers nécessaires à la réalisation de ces projets. A titre d'exemple, j'ai commencé un projet jugé très important et d'actualités par mes confrères étrangers avec lesquels je collabore, porté sur les énergies renouvelables et développement des matériaux et nous avons abouti, avec des chercheurs de l'université de Bordeaux, préalablement à des résultats appréciables et inédits à travers le monde. Ces résultats seront exploités par les Français parce que je n'ai pu me procurer de la dopamine, une hormone disponible à Saidal, un appareil appelé biocapteur (pour un autre projet) ainsi que d'autres médicaments que je ne peux pas acheter", a ajouté le professeur pour conclure : " Il faut accorder un budget acceptable afin de promouvoir la recherche scientifique , ne serait-ce que pour booster l'économie nationale via la création de la valeur ajoutée , rien que cette recherche scientifiques qui a aidé ces nations développées à l'être et nous restons en retard si on continue à délaisser la recherche scientifique.