Les économies arabes tentent de traduire leurs efforts en actes concrets dans le domaine de la sidérurgie et des produits ferreux. Le vœu d'aller vers cette démarche unificatrice a été exprimé par les représentants des différents pays de la région faisant partie de l'Union arabe de la sidérurgie ayant tenu leur 39ème session à Charm Al Cheikh, en Egypte, jeudi dernier. L'appel est désormais lancé à l'adresse des 80 compagnies arabes évoluant dans la sidérurgie. A la faveur de cet appel, ces compagnies sont invitées à conjuguer leurs efforts pour aboutir à la création d'un groupe arabe commun de la sidérurgie. Les promoteurs de ce projet ont assigné à leur initiative l'objectif d'unifier les rangs des compagnies arabes pour "pouvoir entamer les négociations avec les représentants des marchés mondiaux de fer brut". Le besoin d'aller vers la création d'un groupement s'est fait sentir à partir du moment où le marché mondial de la sidérurgie et de l'acier, dans son ensemble, a pris la tendance de l'unification. A cet égard, et pour mieux illustrer la nécessité d'aller vers cette démarche unitaire, l'Union arabe de sidérurgie a souligné dans un communiqué à l'issue de sa 39ème session dont les travaux se sont déroulés dans la ville égyptienne, que "la participation des compagnies arabes de sidérurgie séparément aux négociations avec les compagnies mondiales a infligé de lourdes pertes aux sociétés arabes qui ont été contraintes de se plier aux conditions exigées" et imposées par le marché mondial. L'Algérie arrive ainsi en pole position des pays arabes où la filière sidérurgique connaît une expansion importante. En plus du complexe d'El Hadjar, le groupe égyptien El Ezz Steel est sur le point de lancer un complexe sidérurgique à Jijel. De l'avis des spécialistes, des fluctuations capitales guettent le marché mondial et c'est pour cette raison que l'Union arabe a mis en garde contre les retombées de cette pression sur la sidérurgie arabe. "Les marchés mondiaux (subissent des fluctuations) qui laissent présager une instabilité certaine, d'où la nécessité de réfléchir et rechercher des ressources alternatives", a-t-il été mentionné dans le communiqué ayant sanctionné les travaux de la 39e session de l'Union arabe de la sidérurgie, qui a recommandé, à cet effet, la nécessité pour les sociétés arabes d' "informer les consommateurs de l'évolution de cette industrie ainsi que des changements des prix du fer brut". Cette fragilité risque d'être aggravée, selon l'Union arabe, par les répercussions négatives de la hausse consécutive des prix des produits ferreux durant ces derniers mois. Dans son ensemble, de par la position qu'elle occupe sur le marché mondial, faut-il le mentionner, la sidérurgie arabe commence à avoir une influence grandissante et les compagnies arabes se voient de plus en plus assigner un rôle capital même en dehors de la région. L'Union arabe de sidérurgie, dont le siège se trouve à Alger, a été créée lors du 1er colloque arabe sur le développement de la sidérurgie dans le monde arabe tenu en 1970 en Algérie. Elle a pour mission le développement interarabe de la coopération sidérurgique comme elle coordonne aussi les liens entre les différents pays de la région. L'Union regroupe 80 sociétés de différents pays arabes dont la capacité de production a été estimée, en 2007, à 17 millions de tonnes de fer brut et 25 millions de tonnes pour les produits divers. La croissance de production sidérurgique dans les pays arabes a été de 16% par rapport à 2006.