L'industrie de la sidérurgie et de la métallurgie en Algérie vit des moments difficiles. L'Algérie importe une grande quantité de ses besoins en produits sidérurgiques, notamment le rond à béton. C'est le constat dressé, hier, lors d'une conférence de presse organisée par des représentants de l'Union arabe du fer et de l'acier (UAFA). Et comme on ne peut parler de l'industrie lourde sans évoquer le complexe El Hadjar, les professionnels ont à tour de rôle établi une situation peu reluisante de cette industrie et même du complexe «El Hadjar, qui était une pépinière, ne tourne qu'à 50% de ses capacités et n'arrive à satisfaire que 20% de la demande nationale même après sa reprise par Arcelor», a lâché M. Messaoud Chetih, ex-président de l'UAFA. A ses yeux, la seule chance pour la survie du complexe était sa reprise par le groupe indien ArcelorMittal. Néanmoins, il n'a pas caché que le complexe, composé de 35 usines de différentes filières, vit d'innombrables contraintes. Actuellement, le complexe est confronté à de multiples contraintes, affirme l'intervenant qui énumère, entre autres, les problèmes de l'acheminement des minerais de la mine de l'Ouenza, une perte d'expertise due notamment au départ des compétences du complexe, ce qui ouvre évidemment la voie à des défauts et à un manque dans la maintenance du complexe. Quant au président de l'UAFA, il a estimé que depuis l'ouverture de cette usine en 1981 aucun autre investissement dans la filière n'a vu le jour. Même El Hadjar, qui était dans «une situation de quasi blocage», n'a pas eu droit à une maintenance adéquate en raison de la crise économique de 1986. Pis, selon le constat de ces professionnels, les timides actions initiées par le secteur privé, en vue de mettre sur pied une industrie de transformation, se sont retrouvées face à des montagnes de problèmes, ce qui a contraint nombre d'entreprises à mettre la clé sous le paillasson sous la pression du manque de financement et d'autres problèmes techniques. L'autre problématique soulevée par les conférenciers a trait à l'exportation des déchets ferreux. Selon les intervenants, «le fer est un produit stratégique». L'exemple édifiant, selon eux, est le fait que «les Etats-Unis enterrent les déchets ferreux dans le désert au lieu de les exporter». «L'Algérie est parmi les rares pays qui exportent ces déchets. Elle doit mettre sur pied une industrie de transformation», poursuivent-ils. Pourtant, devant toute la fragilité de cette industrie, il y a tout un potentiel à exploiter. «L'Algérie est peut-être le seul pays où le gaz est à un prix insignifiant, 0,6 dollars, alors qu'il se vend sur la marché mondial à 12 dollars», soutient M. Chetih. L'autre avantage est l'existence de toute une infrastructure, notamment à Jijel, où le port de Djendjen a les capacités de devenir la plaque tournante de l'industrie lourde dans le Bassin méditerranéen. Il y a lieu également de mentionner le gisement de Gara Djebilet, considéré comme le plus grand dans le monde. Les intervenants n'ont pas caché l'engouement des investisseurs étrangers pour ce créneau de l'industrie lourde comme c'est le cas d'El Izz Steel et des Turcs. Pour ce qui concerne la situation de cette industrie dans le monde arabe, M. Mohamed Laïd Lachkar a estimé que les pays arabes produisent 25 millions de tonnes de produits sidérurgiques par an et leurs besoins sont estimés à 35 millions de tonnes. Ils importent ainsi pour l'équivalant de 32 milliards de dollars. Le conférencier pense qu'une complémentarité doit voir le jour entre les différents pays arabes et pourquoi pas des cartels. S. B.
Metalex ouvrira ses portes du 15 au 18 novembre prochain La première édition du Salon international de la sidérurgie, de la métallurgie et de l'industrie de la transformation se tiendra du 15 au 18 novembre prochain au palais des Expositions à Alger, ont annoncé hier les organisateurs. Centrée autour du thème «l'industrie de la métallurgie, de la sidérurgie et de la transformation dans le monde arabe», cette manifestation verra la participation de nombreuses sociétés algériennes et arabes et d'autres firmes étrangères, notamment de Chine et du Portugal. En marge du salon, des conférences-débats axées sur l'état des lieux de cette industrie en Algérie seront animées par des représentants de sociétés algériennes publiques et privées.