Pour la partie dinar qui est une monnaie non convertible existent sept solutions pour atténuer le déficit budgétaire. La première solution est la saisie des biens de tous les responsables incriminés par la justice supposant un verdict final pour respecter l'Etat de Droit par la vente aux enchères. La seconde solution, est d'intégrer la sphère informelle qui draine environ 40/45% de la masse monétaire en circulation. Cela est la partie dinars. Or les expériences historiques, notamment en période de guerre, montrent qu'en période de crise, il y a extension de cette sphère.
Lensemble des mesures bureaucratiques autoritaires de tous les gouvernements depuis l'indépendance politique ont abouti à un échec Car lorsqu'un Etat émet des règles qui ne correspondent pas à l'Etat de la société, celle-ci enfante ses propres règles qui lui permettent de fonctionner existant un contrat moral beaucoup plus solide que celui de l'Etat, entre l'acheteur et le vendeur ( voir étude sous la direction du Pr Abderrahmane Mebtoul Institut Français des Relations Internationales IFRI Paris novembre 2013 - les enjeux géostratégiques de la sphère informelle au Maghreb et la revue Stratégie- décembre 2019 IMDEP Ministère de la Défense Nationale " sécurité nationale et mécanismes de l'intégration, la sphère informelle en Algérie"). La troisième solution, est le recours à la planche à billets sous le nom de financement non conventionnel. Dans une économie totalement extériorisée où l'économie algérienne repose essentiellement sur la rente, la politique keynésienne de relance de la demande par injection monétaire afin de dynamiser l'appareil productif ( offre et demande) produit des effets pervers à l'image de la dérive vénézuélienne avec une inflation qui a dépassé les 1000% pénalisant les couches les plus défavorisées. La quatrième solution, est la dévaluation rampante du dinar afin de combler artificiellement le déficit budgétaire : on augmente en dinars la fiscalité pétrolière et la fiscalité ordinaire où les taxes à l'importation s'appliquent à un dinar dévalué entrainant tune augmentation des prix tant des équipements que des matières premières dont le cout final est supporté par le consommateur.. La cinquième solution ultime, est la vente des bijoux de famille par la privatisation soit totale ou partielle supposant des acheteurs crédibles , devant éviter le passage d'un monopole public à un monopole privé beaucoup plus néfaste, un consensus social , le processus étant éminemment politique et dans ce cas, les ventes pouvant se faire en dinars ou en devises. La sixième solution est l'augmentation de la fiscalité ordinaire à travers le recouvrement des arriérés d'impôts. Mais attention à cette mesure qui dit être correctement penser car si l'on s'attaque aux activités visible de la sphère réelle, déjà en difficultés par cette crise, le risque est l'extension de al sphère informelle selon l'adage l'impôt peut tuer l'impôt. Mais existent d'autres niches fiscales notamment par une réorganisation audacieuse du système fiscal et du système domanial (plus de 50% des habitations n'ont pas de titres de propriété) structures en léthargie depuis des décennies. La septième solution, est un emprunt de solidarité nationale, préconisé par un ex ministre des finances, qui a échoué par le passé dans cette opération. Dans cette conjoncture particulière de lutte contre la corruption qui dépasse l'entendement humain, qui a provoqué une névrose collective , le sacrifice n'étant donc pas partagé , visant d'anciens hauts responsables qui demandaient à la population de se serrer la ceinture, où souvent ce sont les banques publiques qui ont acheté les bons, et à la lumière des échecs du passés, cela aura peu d'impacts. C'est que les prévisions de la loi de finances 2020 qui fonctionnent en réalité selon le FMI sur la base d'un cours de 95/100 dollars ( 50/60 dollars étant des artifices comptables) ainsi que des prévisions de recettes de Sonatrach de 35 milliards de dollars pour 2020 ainsi que d'un montant des réserves de change de 51,6 milliards de dolalrs fin 2020 seront difficiles à atteindre avec la crise actuelle qui a vu le cours de pétrole et du gaz s'effondrer de plus de 50%.. Gouverner c'est prévoir, nous pouvons élaborer plusieurs scénarios, posant la problématique à la fois d'une nouvelle politique des subventions, d'une vision stratégique de la transition énergétique et surtout revoir à travers de profondes réformes structurelles, toute la politique économique du pays. -A 66 dollars en moyenne annuelle pour 2019, les recettes de Sonatrach ont été en moyenne de 34 milliards de dollars. Sous réserve d'une production hydrocarbures en volume physique identique à celle de 2019, ce qui n'est pas évident puisque le principal marché est l'Europe en crise, nous aurons les résultats suivants pour le chiffre d'affaire ( recettes de Sonatrach) et pour le profit net , nous avons pris l'hypothèse de retirer 25% tenant compte des charges du compte d'exploitation et des profits des associés. -A 60 dollars le baril de pétrole, les recettes de Sonatrach seront en moyenne d'environ 31 milliards de dollars, les dérivées atténuant le choc et le profit net d'environ 24 milliards. - A 50 dollars le baril, le chiffre, d''affaires serait d'environ 25,7 milliards de dollars et le profit net se situerait autour de 19,3 milliards de dollars qui est le seuil critique pour les gisements marginaux. - A 40 dollars le chiffre d'affaire, serait de 20,6 milliards de dollars et le profit net de Sonatrach se situerait autour de 15,5 milliards de dollars, 30/40/% des gisements marginaux n'étant plus rentables. A 30 dollars le chiffre d'affaire, serait de 15,5 milliards de dollars et le profit net de Sonatrach se situerait autour de 11,5 milliards de dollars, 70% des gisements ne seront plus rentables. -A 25 dollars le chiffre d'affaire, de Sonatrach serait de près de 12,9 milliards de dollars et le profit net 9,6 milliards de dollars devant fermer 80% des puits. - A 20 dollars le chiffre d'affaire, serait de 10 milliards de dollars et le profit net de Sonatrach se situerait autour de 7,5 milliards de dollars, devant fermer la majorité des puits et pour 1,5-2 dollars le MBTU, les canalisation de gaz naturel. C'est que les mesures conjoncturelles dans le désarroi, sans vision stratégique, si elles donnent l'impression de résoudre la crise l'amplifient à terme. Dans ce cadre, il est utile de rappeler, l'histoire étant le fondement de la connaissance, que bon nombre de pays développés ayant un niveau d'endettement public élevé par rapport au PIB et réserves de change presque nul ont une économie productive. L'expérience de l'ex Roumanie communiste avait une dette extérieure zéro mais une économie en ruine et l'expérience récente vénézuélienne premier réservoir mondial de pétrole avant l'Arabie Saoudite, en misant uniquement sur la rente, jouant sur les mécanismes monétaires ( planche à billets) , a conduit le pays à une hyperinflation et à la semi faillite. Dans la présentation de la loi de finances 2019, l'ex Ministre chargé du secteur avait annoncé fin 2020, un niveau de réserves de change de 51,6 milliards de dollars. Les recettes se sont basées sur une augmentation des revenus des exportations des hydrocarbures en 2020 de 2% par rapport à 2019 pour loi atteindre 35,2 milliards de dollars, contre 34,5 milliards de dollars en 2019, en raison d'une augmentation de 2,06 % des quantités des hydrocarbures devant être exportées. Le niveau des réserves de change a été calculé avec l'hypothèse d'un accroissement des recettes de Sonatrach et d'un niveau des importations de biens, de 38,6 milliards de dollars en 2020,devant te ir compte des services, souvent oubliés entre 911 milliards de dollars par an entre 2010/2019.. Comment dès sans verser dans le nihilisme de l'action de l'actuel gouvernement, la crise actuelle inattendue touchant tous les pays sans exception, ( la priorité étant la vie humaine qui n' a pas de prix), il s 'agit pourtant d'expliquer clairement les impacts économiques et sociaux de la baisse sensible des importations de biens et services, et comment combler l'écart entre la demande et l'offre globale. Une explication s'impose sachant que le taux d'intégration tant des entreprises publiques que privées ne dépasse pas 15% en moyenne, une restriction draconiennes risquant d'étouffer comme au Venezuela, le peu d'unités productives existantes. Des ministres doivent cesser leurs déclarations euphoriques qui provoquent une névrose collective au niveau des citoyens, qui est consciente de la gravité de la situation, d'où l'urgence d'un langage de la vérité, rien que la vérité sur la situation économique du pays car pour la situation sanitaire, devant rendre hommage à ce corps malgré la faiblesse des moyens, il faut le reconnaitre fait de son mieux. Car, comment avec une entrée en devises de plus de 1000 milliards de dollars ( sans compter les dépenses en dinars) entre 2000/2019 dont pour Sonatrach avec ses dérivées 98% et une sorties de devises concernant les biens et les services (entre 9/11 milliards de dollars/an entre 2010/2019) , ayant dépassé 935 milliards de dollars n'ont permis qu'un taux de croissance, moyenne annuelle, entre 2,5 et 3% montrant un divorce entre la dépense et les impacts économiques et sociaux : mauvaise gestion ou corruption ou les deux à la fois. L'Algérie a besoin d 'une vision stratégique qui fait cruellement défaut où selon les rapports internationaux, le pays risque de connaitre une profonde crise économique avec des répercussions sociales, voire politiques, si elle continue dans l'actuelle trajectoire. Comme en témoigne le taux de croissance lié au climat des affaires où l'Algérie selon le dernier rapport de la banque mondiale 2019 est classée 157ème sur 190 pays, renvoyant à la mauvaise gouvernance, bureaucratie, corruption, système financier et système socio-éducatif non adapté , étant classée parmi les derniers pour l'innovation. Comment dès lors créer entre 350.000/400.000 empois par an entre 2020/2025, qui s'ajoutent au taux de chômage actuel nécessitant un taux de croissance de 8/9% par an pour éviter de vives tensions sociales ? Cela a un impact négatif sur le taux de chômage avec une population de 44 millions d'habitants au 01 janvier 2020, une population active d'environ 12,5 millions où selon le FMI ,en raison du ralentissement du taux de croissance, dominée par l'impact de la dépense publique via la rente Sonatrach, avant la crise, prévoyait 12% de taux de chômage en 2020 et 13,5% en 2021, ce taux ne tenant pas compte des emplois rente, faire et refaire les trottoirs . Et l'on devra prendre en compte que d'ici dix ans en attendant la réforme du système des retraites qui sera le grand défi des années à venir ; le vieillissement de la population, où la moyenne d'âge des deux sexes selon le rapport de l'ONU, 2018, est à environ 78 ans de durée de vie. A.M.