Les investisseurs, notamment arabes, ciblent en priorité la téléphonie mobile, le tourisme, l'immobilier et les services en général. Cinq cents milliards de dollars sur la table. C'est la somme faramineuse que sont prêts à injecter les investisseurs arabes, en particulier ceux des pays du Golfe, dans des projets de marchés potentiels. Quelle sera la part destinée au marché algérien? Rédha Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), l'estime à quelque 20%, une dizaine de milliards de dollars. Seulement voilà, la particularité de ces investisseurs orientaux et moyens-orientaux est de cibler des marchés bien précis. La téléphonie mobile (Orascom...), l'immobilier, le tourisme. Des créneaux qui, en somme, même s'ils sont à même de booster partiellement l'économie nationale, demeurent de peu d'effets sur la sphère de l'économie productive, hors hydrocarbures. L'industrie manufacturière, les petites et moyennes entreprises afin de redorer le blason de l'économie nationale et en faire sa locomotive. Les investissements directs étrangers (IDE) arrivent au compte-gouttes. Les Occidentaux, les Européens en particulier, avec l'extension de l'Union européenne à 27 pays, ont fait des pays qui étaient dans le giron soviétique (Pologne, Roumanie, Bulgarie...) des destinations privilégiées. Des opportunités d'investissements aux énormes potentialités s'offrent à eux. Main-d'oeuvre bon marché et des investissements très peu coûteux et extrêmement rentables font que ces pays, fraîchement élus à l'UE, ont la préférence. Les ex-pays de l'Est sont devenus le nouvel eldorado des entreprises françaises, allemandes, italiennes...Les secteurs agricole et touristique, vocations principales de certains pays, tels que la Pologne ou la Roumanie, sont devenus des domaines prisés par les investisseurs des pays européens industrialisés. Ils ne rencontrent pratiquement aucun obstacle d'ordre administratif ou bureaucratique. Ce qui caractérise le marché algérien, même si des efforts considérables ont été fournis pour lever ces contraintes. Le système bancaire et le problème du foncier en Algérie se débattent dans des réformes toujours en gestation. Le créneau économique investi par les entreprises arabes est favorisé par les sommes colossales d'argent qui sont prêtes à intégrer le circuit économique national. Cela peut aider à lever certaines contraintes. Le foncier par exemple. Et les investisseurs nationaux, que deviennent-ils? M.Hamiani a assuré qu'«ils sont et seront traités à égalité avec les investisseurs étrangers». L'économie algérienne, qui a de tout temps reposé sur les exportations en hydrocarbures, traîne la réputation méritée d'économie «mono-exportatrice», comme un boulet de canon. Un secteur, dont elle a tiré une manne financière historiquement inégalée. 80 milliards de dollars. Les pays européens, surtout ceux de la rive sud de la Méditerranée, privilégie le secteur de l'énergie en matière de coopération économique. A l'instar du projet Medgaz qui doit relier l'Algérie à l'Espagne pour l'alimentation en gaz naturel liquéfié (GNL). L'Algérie, qui s'est dotée d'un plan de développement économique ambitieux, initié par le chef de l'Etat, saura-t-elle diversifier ses marchés potentiels, les rendre attractifs aux yeux des investisseurs nationaux et étrangers? L'émergence d'une économie productive sera le baromètre incontournable de la réussite des réformes mises en pratique pour la relance de la croissance économique.