D'aucuns savent que les pays de l'Opep et leurs alliés, à l'exception du Mexique, ont approuvé jeudi dernier, tard dans la nuit, un accord portant sur une réduction massive et urgente de leur production pétrolière, s'étalant sur deux ans. Et justement se référant à cette résolution, le ministère de l'Energie a affirmé que la prochaine réunion OPEP et non OPEP (Opep+) aura lieu le 10 juin prochain pour évaluer l'impact de l'accord de la réunion de jeudi dernier.
"Une prochaine réunion est prévue le 10 juin 2020, par visioconférence, pour évaluer les impacts de cet accord et prendre, le cas échéant, d'autres mesures à l'effet d'équilibrer le marché", a indiqué le ministère. Après une réunion extraordinaire via webinaire, marquée par dix heures (15h à 1h00 locale) de négociations serrées, jeudi dernier, les producteurs de pétrole, dont l'Algérie, ont convenu de réduire leur production de 10 millions de barils/jour (mb/j) durant les deux prochains mois, à compter du 1er mai et jusqu'à la fin juin 2020. Cette réduction devrait ensuite se poursuivre, du 1er juillet à la fin décembre 2020, mais avec une cadence inférieure, à savoir une baisse de 8 mb/j. 'accord prévoit enfin que les pays concernés par la déclaration de coopération de l'Opep+, signée en 2016, continuent leurs efforts visant à équilibrer un marché fortement impacté par la pandémie de coronavirus, en appliquant une réduction de leur production de l'ordre de 6 mb/j à compter du 1er janvier 2021 et jusqu'à la fin avril 2022. De plus, une autre réduction de la production a été convenue à hauteur de 6 Mb/j pour une période de 16 mois, du 1er janvier 2021 au 30 avril 2022. Ainsi, cet accord historique consiste en une réduction autour de 20% de la production des 10 pays de l'Opep non-exemptés de quotas (donc l'Opep hors l'Iran, le Venezuela et la Libye) et de leurs 10 partenaires de l'Opep+, à savoir la Russie, Azerbaïdjan, Brunei, Bahreïn, Guinée équatoriale, Kazakhstan, Malaisie, Oman, Soudan et Sud Soudan et le Mexique. Dans un communiqué rendu public juste après la fin de cette 9ème réunion ministérielle extraordinaire, l'Opep a affirmé que " toutes les décisions prises lors de la réunion ont été acceptées par tous les pays producteurs de pétrole de l'OPEP et non-OPEP participant à la Déclaration de coopération, à l'exception du Mexique ". Par conséquent, l'accord conclu reste " subordonné au consentement du Mexique ", fait observer l'Opep. Dans le même communiqué, il est indiqué que la base de calcul pour les ajustements est la production pétrolière d'octobre 2018, sauf pour l'Arabie saoudite et la Russie, dont le niveau de référence a été fixé à 11 mb / j. Le Mexique a exprimé son désaccord avec le niveau de référence qui lui avait été fixé. "Des discussions sont en cours pour lui permettre de rejoindre l'accord", avance le ministère. Enfin à rappeler qu'au cours de la réunion de jeudi, il a été convenu, également, de proroger le mandat du Comité ministériel mixte de suivi (JMMC) en vue d'examiner de près les conditions générales du marché, les niveaux de production de pétrole et le niveau de conformité avec la Déclaration de Coopération et la présente Déclaration, avec l'appui du Comité technique mixte (JTC) et le Secrétariat de l'OPEP.
La réduction de la production de l'Algérie n'affectera pas ses revenus Invité hier à l'émission " l'Invité du matin " de la Chaîne I de la Radio nationale, le ministre de l'Énergie, Mohamed Arkab a déclaré que la décision des pays de l'OPEP+ est un accord historique, car il est parvenu pour la première fois à réduire la production en trois phases, soulignant que le défi majeur est de restaurer le marché, avec la poursuite de la coopération entre tous les pays. Il a souligné que l'Algérie, avec ses experts au sein de l'Organisation de l'OPEP, œuvrera pour défendre ses intérêts et exploitera ses très bonnes relations même à l'échelle présidentielle pour rapprocher les points de vues en recherchant de nouvelles propositions. Le ministre a précisé en outre que la réduction de la production de l'Algérie n'affectera pas ses revenus car elle sera vendue au même prix. Et Arkab a déclaré que l'Algérie réduirait sa production de 240 000 barils par jour, au cours des deux prochains mois (mai et juin), ce serait inévitable, notant que tout a été étudié pour rétablir l'équilibre du marché.