L'accord portant réduction de la production à 10 millions de barils/ jour, à partir du mois de mai prochain, ayant sanctionné la réunion OPEP+, permettra d'augmenter les prix pour "une courte durée", la baisse de la demande sur l'énergie due à la pandémie de nouveau coronavirus étant maintenue, a indiqué Nazim Zouioueche, expert en pétrole et ancien Président directeur général de la Sonatrach. "L'accord annoncé par les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et autres producteurs hors OPEP, soit l'alliance OPEP+ aura un impact de courte durée sur les prix de l'or noir qui baisseront à nouveau suite à la crise sanitaire de la pandémie du coronavirus qui continuera d'influer sur l'activité économique mondiale, d'où le maintien de la baisse sur la demande pétrolière », a déclaré M. Zouioueche à l'APS. Les cours de pétrole reposent essentiellement sur la règle de l'offre et la demande qui fixe la fluctuation des cours en bourse. Par conséquent, il n'y aura pas d'équilibre des prix internationaux de l'or noir sur le marché, sauf en cas de réduction du stock mondial et de reprise de l'activité et de la croissance économique à travers le monde à une cadence normale. La réduction de la demande mondiale sur les produits énergétiques fait suite au ralentissement de la cadence de l'activité économique, dans le cadre des mesures prises par les pays à travers le monde pour endiguer la propagation du Covid-19, notamment l'arrêt des transports aérien, maritime et autres moyens de transport collectif et individuel, a rappelé l'expert, ajoutant que le secteur des transports est le plus grand consommateur de pétrole à travers le monde avec un taux de 52%. Sur cette base, l'expert a prédit un rebondissement "momentané" des prix du pétrole vu la persistance des mêmes facteurs et causes ayant conduit à la chute libre du prix du baril, notamment avec la propagation de la pandémie de Covid-19 dans de nombreux pays du monde et ses répercussions sur les activités économiques. Dans ce cadre, l'ancien P-dg de Sonatrach a mis l'accent sur l'importance de l'adhésion des Etats-Unis à l'accord de réduction de la production dans le cadre de ce qu'il a appelé "OPEP++". S'agissant de la désapprobation par le Mexique de l'accord de réduction de la production, il a expliqué que l'approbation de ce pays qui n'est pas membre de l'Organisation "n'est pas une priorité", soulignant que l'accord de réduction de la production peut entrer en vigueur à partir de la date qui a été décidée lors de la réunion de l'OPEP+. L'OPEP+ avait déclaré, dans un communiqué, que l'accord final "est tributaire de la participation du Mexique à l'accord". Pour sa part, le président mexicain, Andrés Manuel L?pez Obrador a indiqué vendredi être parvenu jeudi à un accord avec les Etats-Unis pour réduire la production de pétrole de ce pays de 250 000 bj supplémentaires par rapport à leurs engagements précédents pour compenser la part mexicaine. Les pays de l'Opep et leurs alliés, à l'exception du Mexique, ont approuvé jeudi, tard dans la nuit, un accord portant sur une réduction massive et urgente de leur production pétrolière, s'étalant sur deux ans. Après une réunion extraordinaire via webinaire, marquée par dix heures (15h à 1h00 locale) de négociations serrées, les producteurs de pétrole, dont l'Algérie, ont convenu de réduire leur production de 10 millions de barils/jour (mb/j) durant les deux prochains mois, à compter du 1er mai et jusqu'à la fin juin 2020. Cette réduction devrait ensuite se poursuivre, du 1er juillet à la fin décembre 2020, mais avec une cadence inférieure, à savoir une baisse de 8 mb/j. L'accord prévoit enfin que les pays concernés par la déclaration de coopération de l'Opep+, signée en 2016, continuent leurs efforts visant à équilibrer un marché fortement impacté par la pandémie de coronavirus, en appliquant une réduction de leur production de l'ordre de 6 mb/j à compter du 1er janvier 2021 et jusqu'à la fin avril 2022. L'extension de cet accord, au-delà du 30 avril 2020 sera réexaminée en décembre 2021, précise le communiqué de l'OPEP qui avance que la prochaine réunion de l'Opep+ a été fixée pour le 10 juin 2020 pour « déterminer d'autres actions, si nécessaire, pour équilibrer le marché. Les pays de l'Opep+ ont convenu de convaincre, lors de la conférence virtuelle des ministres de l'Energie du G20, qui se tient ce vendredi, les autres producteurs pétroliers mondiaux d'adhérer aux présents accords, selon M. Arkab. Au vu de ces données, M. Zouioueche a appelé les pouvoirs publics à accélérer le développement des énergies renouvelables, notamment l'énergie solaire, la crise pétrolière étant appelée, selon lui, à s'inscrire dans la durée impactée par les répercussions du Covid-19.