Internet nuit-il aux artistes ? Le téléchargement de leurs œuvres par des internautes tout contents de ne dépenser aucun sou est-il de nature à compromettre leur carrière ou à booster la vente de leurs produits ? La question mérite d'être posée car longtemps la thèse d'une nuisance de l'internet sur la production artistique a prévalu sans toutefois qu'elle ait été étayée par des arguments convaincants. Internet nuit-il aux artistes ? Le téléchargement de leurs œuvres par des internautes tout contents de ne dépenser aucun sou est-il de nature à compromettre leur carrière ou à booster la vente de leurs produits ? La question mérite d'être posée car longtemps la thèse d'une nuisance de l'internet sur la production artistique a prévalu sans toutefois qu'elle ait été étayée par des arguments convaincants. N'empêche que le chanteur du groupe de rock irlandais U2 Bono vient de tirer la sonnette d'alarme sur le téléchargement illégal de films et de musique sur Internet. Dans une tribune publiée dimanche dernier dans le New York Times, U2 Bono a déploré la souffrance des artistes à l'image des jeunes auteurs compositeurs de chansons qui, selon lui, «ne peuvent pas vivre de la vente de places de concerts et des ventes de T-shirts». Le chanteur irlandais conseille du reste de faire attention à la taille des fichiers afin de lutter contre le piratage des «industries du cinéma et de la télévision» et de leur épargner le «destin qu'ont connu la musique et les journaux». Pour autant en 2004 le quotidien britannique Times avait publié les chiffres officiels des recettes de l'industrie musicale en Grande-Bretagne. Ces chiffres, illustrés dans un graphique, apportaient ainsi la preuve que les artistes gagnaient beaucoup d'argent grâce aux spectacles qu'ils montent, comme si le piratage participait lui-même à leur succès. Mais selon l'enquête du quotidien britannique, ce sont les maisons de disques qui se taillent la part du lion. Ce sont elles qui raflent la plus grande part des recettes. Mais une baisse de celles-ci n'induit pas forcément une répercussion négative sur les artistes, mais plutôt sur les majors. Il faut ajouter que la même enquête a mis l'accent sur le fait que les revenus des artistes les plus importants proviennent des concerts et autres spectacles, le promoteur ne recevant qu'une infime partie. Pour le magazine Numerama qui a pour devise de «réfléchir le numérique», «l'industrie musicale ne semble pas mise en danger par la liberté de copie et de diffusion que permet Internet» et d'ajouter : «Seule l'industrie du disque, de la musique enregistrée, semble en pâtir». Le magazine se référait aux chiffres de l'IFPI et surtout à l'organisme américain BMI (Broadcast Music, In) (l'équivalent de l'ONDA, institution gérant les droits d'auteurs en Algérie). La BMI, selon le magazine, a perçu 839 millions de dollars de droits en juin 2007 au titre d'une année d'exercice. Grâce à ce pactole, elle a pu reverser aux auteurs et compositeurs de musique 732 millions de dollars tous frais déduits. Ce qui a été considéré comme un record mondial historique. Par ailleurs, des universitaires ont émis des doutes quant à la fiabilité des informations distillées par les maisons d'édition qui n'ont eu de cesse de se plaindre du piratage sur Internet. Dans une étude sous le titre «Le pirate alibi major» parue en 2005, Nicolas Curien et François Moreau, respectivement professeur au Conservatoire national des arts et métiers de France et maître de conférence dans le même établissement, soutiennent que «le piratage n'a pas que des inconvénients, le téléchargement permet de découvrir de nouveaux artistes ou les nouveaux disques d'artistes reconnus» et d'ajouter que «c'est l'effet d'échantillonnage (sampling)». En définitive, écrivent-ils, «le piratage pourrait concourir à une croissance du marché des CD». Mais l'action des détracteurs du piratage sur Internet a eu en France un écho significatif. Des artistes se sont rassemblés aux cris du «téléchargement illégal, c'est le vol» reprenant ainsi la formule du gouvernement français qui défend sa loi contre le piratage à l'Assemblée. Mais la toile étant de dimension mondiale, il faut certainement attendre longtemps pour savoir si le téléchargement illégal peut avoir un avenir. L. G. N'empêche que le chanteur du groupe de rock irlandais U2 Bono vient de tirer la sonnette d'alarme sur le téléchargement illégal de films et de musique sur Internet. Dans une tribune publiée dimanche dernier dans le New York Times, U2 Bono a déploré la souffrance des artistes à l'image des jeunes auteurs compositeurs de chansons qui, selon lui, «ne peuvent pas vivre de la vente de places de concerts et des ventes de T-shirts». Le chanteur irlandais conseille du reste de faire attention à la taille des fichiers afin de lutter contre le piratage des «industries du cinéma et de la télévision» et de leur épargner le «destin qu'ont connu la musique et les journaux». Pour autant en 2004 le quotidien britannique Times avait publié les chiffres officiels des recettes de l'industrie musicale en Grande-Bretagne. Ces chiffres, illustrés dans un graphique, apportaient ainsi la preuve que les artistes gagnaient beaucoup d'argent grâce aux spectacles qu'ils montent, comme si le piratage participait lui-même à leur succès. Mais selon l'enquête du quotidien britannique, ce sont les maisons de disques qui se taillent la part du lion. Ce sont elles qui raflent la plus grande part des recettes. Mais une baisse de celles-ci n'induit pas forcément une répercussion négative sur les artistes, mais plutôt sur les majors. Il faut ajouter que la même enquête a mis l'accent sur le fait que les revenus des artistes les plus importants proviennent des concerts et autres spectacles, le promoteur ne recevant qu'une infime partie. Pour le magazine Numerama qui a pour devise de «réfléchir le numérique», «l'industrie musicale ne semble pas mise en danger par la liberté de copie et de diffusion que permet Internet» et d'ajouter : «Seule l'industrie du disque, de la musique enregistrée, semble en pâtir». Le magazine se référait aux chiffres de l'IFPI et surtout à l'organisme américain BMI (Broadcast Music, In) (l'équivalent de l'ONDA, institution gérant les droits d'auteurs en Algérie). La BMI, selon le magazine, a perçu 839 millions de dollars de droits en juin 2007 au titre d'une année d'exercice. Grâce à ce pactole, elle a pu reverser aux auteurs et compositeurs de musique 732 millions de dollars tous frais déduits. Ce qui a été considéré comme un record mondial historique. Par ailleurs, des universitaires ont émis des doutes quant à la fiabilité des informations distillées par les maisons d'édition qui n'ont eu de cesse de se plaindre du piratage sur Internet. Dans une étude sous le titre «Le pirate alibi major» parue en 2005, Nicolas Curien et François Moreau, respectivement professeur au Conservatoire national des arts et métiers de France et maître de conférence dans le même établissement, soutiennent que «le piratage n'a pas que des inconvénients, le téléchargement permet de découvrir de nouveaux artistes ou les nouveaux disques d'artistes reconnus» et d'ajouter que «c'est l'effet d'échantillonnage (sampling)». En définitive, écrivent-ils, «le piratage pourrait concourir à une croissance du marché des CD». Mais l'action des détracteurs du piratage sur Internet a eu en France un écho significatif. Des artistes se sont rassemblés aux cris du «téléchargement illégal, c'est le vol» reprenant ainsi la formule du gouvernement français qui défend sa loi contre le piratage à l'Assemblée. Mais la toile étant de dimension mondiale, il faut certainement attendre longtemps pour savoir si le téléchargement illégal peut avoir un avenir. L. G.