La crise mondiale a clairement montré que la gouvernance interne n'a aucun impact sur les prix du pétrole dépendant largement de la conjoncture économique mondiale. La crise mondiale a clairement montré que la gouvernance interne n'a aucun impact sur les prix du pétrole dépendant largement de la conjoncture économique mondiale. C'est dans ce cadre que l'analyse du plan de financement de Sonatrach est importante car procurant plus de 98% des recettes en devises à l'Algérie, les 146 milliards de dollars de réserves de change fin 2009, étant dues en grande partie à l'envolée des cours passés et non à une bonne gouvernance interne. Il en est de même des dépenses du programme de soutien à la relance économique 2004/2009 qui dépassera certainement 200 milliards de dollars avec un taux de croissance moyen 2006/2009 inférieur à 3% non proportionnel aux dépenses, et invoquer 8/10% de croissance hors hydrocarbures étant un taux artificiel, les véritables créateur de richesses participant à moins de 2% du produit intérieur brut (PIB). Comme le futur plan 2010/2013 (arrêté à 150 milliards de dollars) sera largement tributaire de l'évolution du cours du pétrole, le prix de cession du gaz étant indexé mais à un prix de cession moyen inférieur de 50% (coût important et marge bénéficiaire réduite). Or, de plus en plus d'analystes en énergie mettent récemment en relief que le monde est entré dans la décroissance de la consommation d'énergie. Il y a deux raisons intimement liées : le changement certes lent mais graduel du modèle de consommation et la crise économique qui pèse sur la demande, les investisseurs extrapolant le pic pétrolier. En effet, si les Chinois avaient le même taux d'équipement automobile qu'en Europe, leur consommation serait de 17 millions de barils par jour (Mbj), soit autant que toute la production du Moyen-Orient, ce qui est impossible à réaliser. Ainsi, l'évolution du cours du pétrole sera-t-elle déterminée fondamentalement par la future politique énergétique des Etats-Unis d'Amérique, premier consommateur mondial d'hydrocarbures. Donc l'hypothèse d'une demande en faible croissance est donc crédible même s'il y a reprise impliquant d'ailleurs de nouveaux mécanismes de régulation à l'échelle mondiale. La crise actuelle n'est pas conjoncturelle mais structurelle et pourrait se prolonger jusqu'en 2014/2015, car ni les réunions du G20 à Londres ni celle aux USA ne se sont attaquées aux causes fondamentales de la crise mondiale, la distorsion entre les salaires en baisse au sein du produit intérieur brut (chômage) et les profits spéculatifs en hausse, caractéristique de la prédominance de la sphère financière sur la sphère réelle. La limite des dernières mesures Pour l'Algérie, largement dépendante de la situation économique mondiale tant pour ses exportations que ses importations, tenant compte qu'il ne faille pas confondre la loi sur la monnaie et le crédit qui stipule pour toute entreprise de transiter par la Banque d'Algérie pour déposer ses recettes à l'exportation et l'autofinancement de Sonatrach qui est une société par actions non régie par la comptabilité publique, qu'en sera-t-il si le cours se maintient à 70 dollars à prix constants car tout dérapage du dollar réduit le pouvoir d'achat de nos importations en euros qui représentent plus de 60% et 80% si l'on inclut les autres monnaies supposant qu'elles s'apprécient par rapport au dollar ? D'autant plus que les dernières mesures gouvernementales comme cette vision juridique du passage du Remdoc au crédit documentaire Crédoc, n'ont pas atteint effectivement leurs objectifs permettant d'économiser selon les statistiques douanières de fin 2009 , la somme dérisoire de 1,3 milliards de dollars par rapport à la valeur des importations de 2008 qui se sont chiffrées à 40 milliard de dollars, alors que nous avons assisté à une déflation ( baisse des prix) au niveau mondial et à une bonne récolte due à la pluviométrie, la raison fondamentale étant la non maîtrise de la dépense publique. D'ailleurs, à ce montant, il faut ajouter les services (car il est faux de raisonner par rapport uniquement à la balance commerciale mais au niveau de la balance des paiements ) de plus de 11 milliards de dollars (selon la moyenne annuelle 2008/2009) reflétant la dévalorisation du savoir local et il faudra également ajouter sur autofinancement public les nouveaux investissements hors infrastructures projetés dont les 12 fameux champions industriels au moment où existe une crise manufacturière mondiale sans précédent. Précisément pour les exportations de gaz prévues horizon 2012 à 85 milliards de mètres cubes gazeux, il faut tenir compte à la fois de la dépréciation du prix de cession du gaz sur le marché libre, l'Algérie étant épargnée à court terme du fait des contrats à moyen terme mais dont le coût est élevé par rapport à ses concurrents, représentant 1/3 de nos recettes globales en devises et des prévisions de la consommation intérieure de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG) passant de 25,6 milliards en 2007 à 55,157 en 2017 scénario moyen et plus de 63 milliards de mètres cubes gazeux si tous les projets sont réalisés soit au total une production annuelle de 85 plus 63, soit 148 milliards de mètres cubes gazeux sur des réserves prouvées inférieures à 4500 milliards de mètre cubes gazeux. Les 20% des gisements marginaux étant non rentables financièrement la durée de vie (3% des réserves mondiales de l'Algérie contre 1% pour le pétrole) est relativement courte. C'est dans ce cadre, me semble-t-il, que le ministre de l'Energie et des Mines et le Président-Directeur général de Sonatrach viennent de mettre un terme aux supputations en affirmant «que le plan de développement de Sonatrach sera mené à son terme et aucun projet de l'entreprise ne sera gelé pour un montant de plus de 63 milliards de dollars entre 2010/2013», montant auquel il conviendra d'ajouter les 15 milliards de dollars pour Sonelgaz, soit au total 78 milliards de dollars, donc un montant annuel approchant 20 milliards de dollars. Et cela concerne tant les projets pétrochimiques qui ont déjà démarré, que le programme à l'international sur lequel Sonatrach est déjà engagée dans plusieurs pays pour augmenter ses réserves: Egypte, Libye, Niger, Mali, Mauritanie, Pérou, la création des sociétés de commercialisation de gaz en Europe qui vont permettre à la société d'aller jusqu'au client final pour capter une partie de la rente. Mais précision de taille, cela concerne les projets engagés, ceux inscrits et les projets en cours de maturation, dont les projets engagés l'ammoniac et les engrais avec Bahwan et avec Orascom, le projet de cracking d'éthane avec Total et le complexe de méthanol avec le consortium international Almet, les projets pour le cracking du fuel, le cracking du naphte mais qui sont toujours en appel d'offres, la déshydrogénation du propane, le polypropylène et la raffinerie de Tiaret. Donc le ministre de l'Energie, se conformant aux directives gouvernementales, a exclu de faire appel au financement extérieur, privilégiant l'autofinancement. Or le chiffre d'affaires à l'exportation pour 2008 a été d'environ 77 milliards de dollars, en précisant que le manque à gagner 2009 du fait de la réduction du quota OPEP par l'Algérie sera d'environ 5 milliards de dollars US prévoyant une recette d'environ 40/42 milliards de dollars pour 2009. Nécessité d'une nouvelle gouvernance Face à cette situation, il faut être réaliste, la réforme globale ayant accusé un retard important à cause du blocage de la production et exportation hors hydrocarbures en Algérie, blocage qui risque de s'accentuer car le retour au volontarisme étatique nécessitera de plus en plus de financement local, étant admis maintenant, selon les derniers rapports du FMI, de la Banque mondiale, de la CNUCED , que les investissements directs étrangers seront freinés. La poursuite de l'investissement de Sonatrach y compris Sonelgaz est donc importante si l'on raisonne en dynamique, besoins croissants futurs et éviter de perdre des parts de marché, si demain la conjoncture permet un retournement de tendance mais sans être utopique comme démontré précédemment. Ce n'est pas Sonatrach qui n'a pas suivi, s'adaptant au cadre concurrentiel mondial en perpétuel mouvement, mais les autres secteurs qui ont privilégié la dépense monétaire au détriment à la fois des réformes de structures et de la maîtrise de leur gestion. D'autant plus que les dernières mesures gouvernementales n'ont pas atteint leurs objectifs. Du fait que l'Etat algérien doit être majoritaire dans tout investissement porteur à moyen et long termes, qui conduit à une marginalisation du privé national et international, la structure des importations actuelles allant surtout au BTPH, les infrastructures n'étant qu'un moyen et non l'outil stratégique de tout développement qui relève de l'entreprise et son fondement, le savoir au profit des emplois rentes. Aussi, un changement de politique socio-économique s'impose, supposant une profonde mutation systémique et donc l'approfondissement de la réforme globale avec un rôle important pour l'Etat régulateur dans le cadre d'un Etat de droit. En conclusion, la sécurité nationale étant posée, avec l'épuisement inéluctable dans moins de 20 ans tant du pétrole que du gaz, la période 2010/2013 en Algérie, cela impose justement une autre gouvernance pour atténuer les effets de la crise et de préparer les bases d'un développement durable dont la production et les exportations hors hydrocarbures, mais reposant sur des segments s'insérant dans le cadre des valeurs internationales, loin des intérêts de la rente. A. M. C'est dans ce cadre que l'analyse du plan de financement de Sonatrach est importante car procurant plus de 98% des recettes en devises à l'Algérie, les 146 milliards de dollars de réserves de change fin 2009, étant dues en grande partie à l'envolée des cours passés et non à une bonne gouvernance interne. Il en est de même des dépenses du programme de soutien à la relance économique 2004/2009 qui dépassera certainement 200 milliards de dollars avec un taux de croissance moyen 2006/2009 inférieur à 3% non proportionnel aux dépenses, et invoquer 8/10% de croissance hors hydrocarbures étant un taux artificiel, les véritables créateur de richesses participant à moins de 2% du produit intérieur brut (PIB). Comme le futur plan 2010/2013 (arrêté à 150 milliards de dollars) sera largement tributaire de l'évolution du cours du pétrole, le prix de cession du gaz étant indexé mais à un prix de cession moyen inférieur de 50% (coût important et marge bénéficiaire réduite). Or, de plus en plus d'analystes en énergie mettent récemment en relief que le monde est entré dans la décroissance de la consommation d'énergie. Il y a deux raisons intimement liées : le changement certes lent mais graduel du modèle de consommation et la crise économique qui pèse sur la demande, les investisseurs extrapolant le pic pétrolier. En effet, si les Chinois avaient le même taux d'équipement automobile qu'en Europe, leur consommation serait de 17 millions de barils par jour (Mbj), soit autant que toute la production du Moyen-Orient, ce qui est impossible à réaliser. Ainsi, l'évolution du cours du pétrole sera-t-elle déterminée fondamentalement par la future politique énergétique des Etats-Unis d'Amérique, premier consommateur mondial d'hydrocarbures. Donc l'hypothèse d'une demande en faible croissance est donc crédible même s'il y a reprise impliquant d'ailleurs de nouveaux mécanismes de régulation à l'échelle mondiale. La crise actuelle n'est pas conjoncturelle mais structurelle et pourrait se prolonger jusqu'en 2014/2015, car ni les réunions du G20 à Londres ni celle aux USA ne se sont attaquées aux causes fondamentales de la crise mondiale, la distorsion entre les salaires en baisse au sein du produit intérieur brut (chômage) et les profits spéculatifs en hausse, caractéristique de la prédominance de la sphère financière sur la sphère réelle. La limite des dernières mesures Pour l'Algérie, largement dépendante de la situation économique mondiale tant pour ses exportations que ses importations, tenant compte qu'il ne faille pas confondre la loi sur la monnaie et le crédit qui stipule pour toute entreprise de transiter par la Banque d'Algérie pour déposer ses recettes à l'exportation et l'autofinancement de Sonatrach qui est une société par actions non régie par la comptabilité publique, qu'en sera-t-il si le cours se maintient à 70 dollars à prix constants car tout dérapage du dollar réduit le pouvoir d'achat de nos importations en euros qui représentent plus de 60% et 80% si l'on inclut les autres monnaies supposant qu'elles s'apprécient par rapport au dollar ? D'autant plus que les dernières mesures gouvernementales comme cette vision juridique du passage du Remdoc au crédit documentaire Crédoc, n'ont pas atteint effectivement leurs objectifs permettant d'économiser selon les statistiques douanières de fin 2009 , la somme dérisoire de 1,3 milliards de dollars par rapport à la valeur des importations de 2008 qui se sont chiffrées à 40 milliard de dollars, alors que nous avons assisté à une déflation ( baisse des prix) au niveau mondial et à une bonne récolte due à la pluviométrie, la raison fondamentale étant la non maîtrise de la dépense publique. D'ailleurs, à ce montant, il faut ajouter les services (car il est faux de raisonner par rapport uniquement à la balance commerciale mais au niveau de la balance des paiements ) de plus de 11 milliards de dollars (selon la moyenne annuelle 2008/2009) reflétant la dévalorisation du savoir local et il faudra également ajouter sur autofinancement public les nouveaux investissements hors infrastructures projetés dont les 12 fameux champions industriels au moment où existe une crise manufacturière mondiale sans précédent. Précisément pour les exportations de gaz prévues horizon 2012 à 85 milliards de mètres cubes gazeux, il faut tenir compte à la fois de la dépréciation du prix de cession du gaz sur le marché libre, l'Algérie étant épargnée à court terme du fait des contrats à moyen terme mais dont le coût est élevé par rapport à ses concurrents, représentant 1/3 de nos recettes globales en devises et des prévisions de la consommation intérieure de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG) passant de 25,6 milliards en 2007 à 55,157 en 2017 scénario moyen et plus de 63 milliards de mètres cubes gazeux si tous les projets sont réalisés soit au total une production annuelle de 85 plus 63, soit 148 milliards de mètres cubes gazeux sur des réserves prouvées inférieures à 4500 milliards de mètre cubes gazeux. Les 20% des gisements marginaux étant non rentables financièrement la durée de vie (3% des réserves mondiales de l'Algérie contre 1% pour le pétrole) est relativement courte. C'est dans ce cadre, me semble-t-il, que le ministre de l'Energie et des Mines et le Président-Directeur général de Sonatrach viennent de mettre un terme aux supputations en affirmant «que le plan de développement de Sonatrach sera mené à son terme et aucun projet de l'entreprise ne sera gelé pour un montant de plus de 63 milliards de dollars entre 2010/2013», montant auquel il conviendra d'ajouter les 15 milliards de dollars pour Sonelgaz, soit au total 78 milliards de dollars, donc un montant annuel approchant 20 milliards de dollars. Et cela concerne tant les projets pétrochimiques qui ont déjà démarré, que le programme à l'international sur lequel Sonatrach est déjà engagée dans plusieurs pays pour augmenter ses réserves: Egypte, Libye, Niger, Mali, Mauritanie, Pérou, la création des sociétés de commercialisation de gaz en Europe qui vont permettre à la société d'aller jusqu'au client final pour capter une partie de la rente. Mais précision de taille, cela concerne les projets engagés, ceux inscrits et les projets en cours de maturation, dont les projets engagés l'ammoniac et les engrais avec Bahwan et avec Orascom, le projet de cracking d'éthane avec Total et le complexe de méthanol avec le consortium international Almet, les projets pour le cracking du fuel, le cracking du naphte mais qui sont toujours en appel d'offres, la déshydrogénation du propane, le polypropylène et la raffinerie de Tiaret. Donc le ministre de l'Energie, se conformant aux directives gouvernementales, a exclu de faire appel au financement extérieur, privilégiant l'autofinancement. Or le chiffre d'affaires à l'exportation pour 2008 a été d'environ 77 milliards de dollars, en précisant que le manque à gagner 2009 du fait de la réduction du quota OPEP par l'Algérie sera d'environ 5 milliards de dollars US prévoyant une recette d'environ 40/42 milliards de dollars pour 2009. Nécessité d'une nouvelle gouvernance Face à cette situation, il faut être réaliste, la réforme globale ayant accusé un retard important à cause du blocage de la production et exportation hors hydrocarbures en Algérie, blocage qui risque de s'accentuer car le retour au volontarisme étatique nécessitera de plus en plus de financement local, étant admis maintenant, selon les derniers rapports du FMI, de la Banque mondiale, de la CNUCED , que les investissements directs étrangers seront freinés. La poursuite de l'investissement de Sonatrach y compris Sonelgaz est donc importante si l'on raisonne en dynamique, besoins croissants futurs et éviter de perdre des parts de marché, si demain la conjoncture permet un retournement de tendance mais sans être utopique comme démontré précédemment. Ce n'est pas Sonatrach qui n'a pas suivi, s'adaptant au cadre concurrentiel mondial en perpétuel mouvement, mais les autres secteurs qui ont privilégié la dépense monétaire au détriment à la fois des réformes de structures et de la maîtrise de leur gestion. D'autant plus que les dernières mesures gouvernementales n'ont pas atteint leurs objectifs. Du fait que l'Etat algérien doit être majoritaire dans tout investissement porteur à moyen et long termes, qui conduit à une marginalisation du privé national et international, la structure des importations actuelles allant surtout au BTPH, les infrastructures n'étant qu'un moyen et non l'outil stratégique de tout développement qui relève de l'entreprise et son fondement, le savoir au profit des emplois rentes. Aussi, un changement de politique socio-économique s'impose, supposant une profonde mutation systémique et donc l'approfondissement de la réforme globale avec un rôle important pour l'Etat régulateur dans le cadre d'un Etat de droit. En conclusion, la sécurité nationale étant posée, avec l'épuisement inéluctable dans moins de 20 ans tant du pétrole que du gaz, la période 2010/2013 en Algérie, cela impose justement une autre gouvernance pour atténuer les effets de la crise et de préparer les bases d'un développement durable dont la production et les exportations hors hydrocarbures, mais reposant sur des segments s'insérant dans le cadre des valeurs internationales, loin des intérêts de la rente. A. M.