, Quand un ministre ou un wali attendra, au perron de son lieu travail, des chercheurs et des entreprenants avec des fleurs, comme cela se passe dans les pays développés et les pays émergents, alors le changement de la mentalité rentière bureaucratique aura, effectivement, commencé en Algérie avec, non plus des promesses sans lendemain, déconnectées des pratiques sociales, mais la concrétisation du message de l'espoir et du renouveau. Car, il suffit que le prix du pétrole soit en hausse pour que la télévision officielle ânnone cette nouvelle à la UNE, avec une résonance sans pareille, sans analyse objective, avec fierté, comme si cela était du génie de nos responsables. Or, la crise mondiale a détruit cette utopie montrant, clairement, que la gouvernance interne n'a aucun impact sur les prix du pétrole, dépendants, largement, de la conjoncture économique mondiale. Alors, quand l'ENTV officielle montrera t-elle des chercheurs et des véritables entreprenants créateurs de richesses, qui, eux, font effectivement la fierté de l'Algérie ? Car existe un paradoxe, qu'il convient de dénoncer, car voulant inculquer au peuple algérien l'utopie, mais qui a un effet dévastateur sur la productivité globale du travail, où n'existe pas une politique salariale, digne de ce nom, récompensant le travail et l'intelligence mais une distribution de la rente de surcroît profondément inégalitaire. 1.- C'est dans ce cadre que l'analyse du plan de financement de Sonatrach est importante, car procurant plus de 98% des recettes en devises à l'Algérie, les 146 milliards de dollars de réserves de change fin 2009 étant dues, en grande partie, à l'envolée des cours passés et non à une bonne gouvernance interne. Il en est de même des dépenses du programme de soutien à la relance économique 2004/2009, qui dépassera certainement 200 milliards de dollars, avec un taux de croissance moyen 2006/2009 inférieur à 3%, non proportionnel aux dépenses, et invoquer 8/10% de croissance hors hydrocarbures étant un taux artificiel, les véritables créateurs de richesses participant à moins de 2% du Produit intérieur brut (PIB). Comme le futur plan 2010/2013 (arrêté à 150 milliards de dollars) sera largement tributaire de l'évolution du cours du pétrole, le prix de cession du gaz étant indexé mais à un prix de cession moyen inférieur de 50% (coût important et marge bénéficiaire réduite). Or, de plus en plus d'analystes en énergie mettent récemment en relief que le monde est entré dans la décroissance de la consommation d'énergie et, donc, que postuler un modèle de consommation énergétique linéaire est une hypothèse fausse, réhabilitant ainsi les analyses du cycle du grand économiste Joseph Schumpeter, dans la mesure où, à l'horizon 2020, le monde devrait voir s'équilibrer sa demande, tenant compte du nouveau défi écologique dont la généralisation du transport électrique. Il y a deux raisons intimement liées : le changement certes, lent, mais graduel, du modèle de consommation et la crise économique qui pèse sur la demande, les investisseurs extrapolant le pic pétrolier. En effet, si les Chinois avaient le même taux d'équipement automobile qu'en Europe, leur consommation serait de 17 millions de barils par jour (Mbj), soit autant que toute la production du Moyen-Orient, ce qui est impossible à réaliser. Ainsi, l'évolution du cours du pétrole sera-t-il déterminée fondamentalement par la future politique énergétique des Etats-Unis d'Amérique, premier consommateur mondial d'hydrocarbures. L'hypothèse d'une demande en faible croissance est donc crédible, même s'il y a reprise impliquant, d'ailleurs, de nouveaux mécanismes de régulation à l'échelle mondiale. 2.- Car la crise actuelle n'est pas conjoncturelle, mais structurelle, et pourrait se prolonger jusqu'en 2014/2015, car si les réunions du G20 à Londres, ni celle aux USA, ne se sont attaquées aux causes fondamentales de la crise mondiale, la distorsion entre les salaires en baisse au sein du Produit intérieur brut (chômage), et les profits spéculatifs en hausse, caractéristique de la prédominance de la sphère financière sur la sphère réelle, et ce à l'instar de la crise de 1929, qui a débuté en 1927, s'étant manifestée en octobre 1927, a atteint son apogée entre 1934/1935, pour ne s'atténuer qu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Du fait de l'interdépendance des économies, tous les pays sont atteints, la Chine (devrait) a eu pour 2009 une croissance d'environ 8%, la Banque asiatique de développement (BAD) ayant avancé une prévision de 8,9%, le Fonds monétaire international (FMI) de 9% pour 2010, mais tirée essentiellement par la dépense publique intérieure, en rappelant que le minimum requis pour la cohésion sociale est de 9%, avec la possibilité d'une grave crise sociale et le risque du retour à l'inflation, certains économistes n'écartant pas une bulle immobilière. Car, il faut éviter l'illusion chinoise, étant utopique de miser uniquement sur la Chine (peut être dans 10 ans), dont le PIB dépasse légèrement celui de l‘Allemagne, et si reprise il y a, du moins entre 2010/2015, elle ne peut provenir que des Etat Unis d'Amérique et, accessoirement, du Japon et de l'Europe. Les mesures d'urgence, donc conjoncturelles, du risque de passage de la bulle financière à la bulle budgétaire, les déficits budgétaires des pays développés et émergents étant colossaux, supportés par les générations futures, et tout le problème est ce que les entreprises privées seront –elles, le relais de la véritable reprise, ou les deux à la fois. Car, avec les taux d'intérêts directeurs des Banques centrales se rapprochant de zéro (ce qui pose le problème des dépôts algériens à l'étranger) ne peuvent être que provisoires et il s'agit de s'attaquer à l'essence de la crise, qui est structurelle et mondiale, les replâtrages risquant de reporter dans le temps la crise. C'est que les recettes keynésiennes de relance de la demande globale au moyen du déficit budgétaire (consommation et investissement) ont été conçues dans le cadre d'Etats- Nations, et ne sont valables que pour le court terme, et le risque est de passer de la déflation (baisse des prix, chômage et de l'activité) à la stagflation (hausse des prix, chômage et baisse de l'activité) avec l'inévitable dérapage du dollar, représentant plus de 60% des transactions mondiales, du essentiellement à l'importance du déficit américain, tout en reconnaissant, qu'à court terme, il est illusoire de parler d'une autre monnaie internationale, car cela suppose la refonte des règles qui régissent le fonctionnement du système monétaire international actuel, la Chine, paradoxalement, avec l'énorme montant en bons de Trésor américain et de ses réserves de change, dépassant 2 000 milliards de dollars, dont une fraction importante libellée en dollars, soutenant le statut quo actuel. (A suivre) Dr Abderrahmane Mebtoul professeur d'université en management stratégique