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Désarroi des usagers analphabètes
Après le renvoi des écrivains publics des bureaux de poste
Publié dans Le Midi Libre le 16 - 01 - 2010

La présence des écrivains publics est depuis juillet dernier interdite au sein des bureaux de poste de la capitale. Une note, émanant de la wilaya d'Alger, met fin ainsi à cette activité, il faut le dire informelle mais jusque là tolérée. Ces petits "besogneux" offrent leurs plumes aux personnes analphabètes remplissant pour elles chèques, mandats ou autres virements. Depuis cette décision, qui est tombée tel un couperet, les usagers de la poste sont totalement désemparés ne sachant quelle attitude adopter.
La présence des écrivains publics est depuis juillet dernier interdite au sein des bureaux de poste de la capitale. Une note, émanant de la wilaya d'Alger, met fin ainsi à cette activité, il faut le dire informelle mais jusque là tolérée. Ces petits "besogneux" offrent leurs plumes aux personnes analphabètes remplissant pour elles chèques, mandats ou autres virements. Depuis cette décision, qui est tombée tel un couperet, les usagers de la poste sont totalement désemparés ne sachant quelle attitude adopter.
Le renvoi définitif des écrivains publics des bureaux de poste de la capitale a été véritablement un coup dur pour une certaine franges de la société, à savoir les uasgers illettrés, lesquels depuis pâtissent durement de cette situation. Rappelons que c'est au cours du mois de juillet dernier que la direction générale d'Algérie Poste a donné instruction aux receveurs des buraeux de poste d'y interdire l'accès aux écrivains publics. Cette décision de la direction générale d'Algérie Poste est renforcée par une note de la wilaya d'Alger qui bannit la présence de ces écrivains "informels" au sein des bureaux de poste de la capitale.
Décision inexplicable pour les vieilles personnes
Cette note du département de Mohamed Kebir-Abou, wali d'Alger, n'a pas été vraiment bien accueillie par les vieilles personnes qui n'avaient d'autre recours que de payer les services de ces jeunes armés de leurs cartables et stylos, et qui hantaient les bureaux de poste, offrant leurs plumes aux usagers analphabètes contre quelques dinars.
Le renvoi de ces écrivains publics n'a pas manqué d'engendrer d'autres problèmes, aussi bienpour les usagers que pour le personnel de la poste. En effet, les gens n'hésitent pas à assiéger receveurs, agents de guichets et inspecteurs, les suppliant de leur remplir mandats ou chèques. Bien évidemment, ces derniers ne peuvent le faire puisque le réglement interne de la poste le leur interdit. Cela n'est pas du tout évident d'expliquer cela à de vieilles personnes qui préfèrent s'adresser à ces agents, qui pour elles représentent la sécurité, au lieu de s'adresser à n'importe quelle personne avec tout le risque que cela peut représenter. "Que dois-faire ? Depuis la disparition inexplicable des écrivains publics, je ne vois pas à qui je pourrais m'adresser sinon aux employés de la poste. Vous conviendrez avec moi qu'il n'est pas évident de faire confiance à n'importe qui dans la foule qui se presse ici", nous dira avec désespoir un vieux qui tentait de convaincre le receveur d'un bureau de poste d'accepter de laisser le personnel lui remplir son chèque. Ce geste citoyen pour aider ces vieilles personnes est malheureusement une occasion pour certains d'arrondir leurs fins de mois. Dans certains bureaux, des employés de la poste offrent ce service contre quelques dinars. "Moi ! Dieu merci jusque là je n'ai pas de problème, un des agents me rend ce service contre 20 DA seulement", nous dira d'un air satisfait un vieux monsieur.
"Ecrire pour nous, c'est survivre !"
Il faut préciser que même si les écrivains publics sont dorénavants interdits dans les bureaux de poste, il n'en demeure pas moins qu'ils continuent à graviter autour de certains de ces mêmes bureaux. Ils continuent ainsi à proposer leurs services, dans des conditions un peu plus difficiles certes, mais ils ne baissent pas les bras et n'envisagent pas de céder aux injonctions de la wilaya et de la direction générale d'Algérie Poste. Nous abordons l'un de ces écrivains, qui continuent contre vents et marées, à excercer cette profession jouissant d'un aura particulier auprès des personnes analphabètes. Notre interlocuteur propose ses services devant la poste des Trois-Horloges à Bab El-Oued. Béret noir vissé sur le crâne, l'incontournable cartable et le stylo pour uniques outils de travail, il nous explique qu'il a sur les lieux une clientèle fidélisée. Ironiquement il dira que ce n'est certainement pas avec ce qu'il gagne qu'il risque de s'enrichir, mais il s'estime toutefois satisfait de son sort, par rapport à ceux qui ne savent rien faire de leurs dix doigts, il nous expliquera "C'est ma seule ressource et je ne compte pas abandonner facilement ma place".
Y. B.
Le renvoi définitif des écrivains publics des bureaux de poste de la capitale a été véritablement un coup dur pour une certaine franges de la société, à savoir les uasgers illettrés, lesquels depuis pâtissent durement de cette situation. Rappelons que c'est au cours du mois de juillet dernier que la direction générale d'Algérie Poste a donné instruction aux receveurs des buraeux de poste d'y interdire l'accès aux écrivains publics. Cette décision de la direction générale d'Algérie Poste est renforcée par une note de la wilaya d'Alger qui bannit la présence de ces écrivains "informels" au sein des bureaux de poste de la capitale.
Décision inexplicable pour les vieilles personnes
Cette note du département de Mohamed Kebir-Abou, wali d'Alger, n'a pas été vraiment bien accueillie par les vieilles personnes qui n'avaient d'autre recours que de payer les services de ces jeunes armés de leurs cartables et stylos, et qui hantaient les bureaux de poste, offrant leurs plumes aux usagers analphabètes contre quelques dinars.
Le renvoi de ces écrivains publics n'a pas manqué d'engendrer d'autres problèmes, aussi bienpour les usagers que pour le personnel de la poste. En effet, les gens n'hésitent pas à assiéger receveurs, agents de guichets et inspecteurs, les suppliant de leur remplir mandats ou chèques. Bien évidemment, ces derniers ne peuvent le faire puisque le réglement interne de la poste le leur interdit. Cela n'est pas du tout évident d'expliquer cela à de vieilles personnes qui préfèrent s'adresser à ces agents, qui pour elles représentent la sécurité, au lieu de s'adresser à n'importe quelle personne avec tout le risque que cela peut représenter. "Que dois-faire ? Depuis la disparition inexplicable des écrivains publics, je ne vois pas à qui je pourrais m'adresser sinon aux employés de la poste. Vous conviendrez avec moi qu'il n'est pas évident de faire confiance à n'importe qui dans la foule qui se presse ici", nous dira avec désespoir un vieux qui tentait de convaincre le receveur d'un bureau de poste d'accepter de laisser le personnel lui remplir son chèque. Ce geste citoyen pour aider ces vieilles personnes est malheureusement une occasion pour certains d'arrondir leurs fins de mois. Dans certains bureaux, des employés de la poste offrent ce service contre quelques dinars. "Moi ! Dieu merci jusque là je n'ai pas de problème, un des agents me rend ce service contre 20 DA seulement", nous dira d'un air satisfait un vieux monsieur.
"Ecrire pour nous, c'est survivre !"
Il faut préciser que même si les écrivains publics sont dorénavants interdits dans les bureaux de poste, il n'en demeure pas moins qu'ils continuent à graviter autour de certains de ces mêmes bureaux. Ils continuent ainsi à proposer leurs services, dans des conditions un peu plus difficiles certes, mais ils ne baissent pas les bras et n'envisagent pas de céder aux injonctions de la wilaya et de la direction générale d'Algérie Poste. Nous abordons l'un de ces écrivains, qui continuent contre vents et marées, à excercer cette profession jouissant d'un aura particulier auprès des personnes analphabètes. Notre interlocuteur propose ses services devant la poste des Trois-Horloges à Bab El-Oued. Béret noir vissé sur le crâne, l'incontournable cartable et le stylo pour uniques outils de travail, il nous explique qu'il a sur les lieux une clientèle fidélisée. Ironiquement il dira que ce n'est certainement pas avec ce qu'il gagne qu'il risque de s'enrichir, mais il s'estime toutefois satisfait de son sort, par rapport à ceux qui ne savent rien faire de leurs dix doigts, il nous expliquera "C'est ma seule ressource et je ne compte pas abandonner facilement ma place".
Y. B.


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