La menace terroriste pèse sur la décision. Les regroupements semblent être la cible idéale des poseurs de bombes dans l'Algérois. Les autorités ont décidé d'interdire les marchés informels, notamment de la brocante, de la pièce détachée et autres effets vestimentaires, dans les artères et la périphérie de la capitale et les wilayas limitrophes. Les walis auraient, ainsi, tous, signé ces derniers jours des arrêtés interdisant le commerce en tout genre dans les rues et les périphéries d'Alger, Blida, Tipasa et Boumerdès. Ces arrêtés concernent également l'ensemble des communes des wilayas où le commerce informel a proliféré ces dernières années, au point que les artères des principales agglomérations urbaines envahies par les revendeurs occasionnels, sont devenues des cibles idéales pour les groupes terroristes, à court de coups médiatiques importants pour marquer leur présence. Les principaux marchés informels de la friperie et des pièces détachées de Blida, à Bab Dzaïr, ainsi que le plus important des marchés hebdomadaires, le marché de Boufarik, qui regroupe chaque lundi des milliers de jeunes et vieux retraités revendeurs de marchandises de tous genres, étaient déserts, et contrôlés par des brigades de police. Idem pour la capitale où les grands marchés qui existent depuis plus de trente ans, tels que ceux d'El Harrach, Bachedjarah ou encore Oued Kniss. Même si ces décisions, qui sont officiellement, justifiées par la lutte contre le commerce informel qui échappe à tout contrôle, ont été accueillies avec soulagement par les commerçants légaux. L'autre motif, beaucoup plus important, réside selon certaines sources, dans la menace terroriste. Ces mêmes sources affirment que les services de sécurité ont réuni un certain nombre d'éléments faisant état d'une sérieuse menace, des groupes terroristes. L'attentat de la Grande-Poste en plein centre d'Alger en était un fort signal. D'ailleurs, la décision d'interdiction des marchés informels est intervenue juste après cet attentat et celui perpétré contre le marché de Blida qui a fait 3 morts et un nombre important de blessés parmi les citoyens qui affluent dans ce marché. Nos sources confirment, que les groupes armés envisagent de s'attaquer aux marchés, coins idéaux pour faire le maximum de victimes. L'autre point, non moins important, est que les groupes armés ont habitué, pendant dix ans, les Algériens à des attentats à la bombe à l'approche de chaque rendez-vous électoral, et les mois du Ramadhan. Suite aux offensives militaires menées à grande échelle, dans les maquis, ces groupes terroristes trouvent avec une extrême difficulté le moyen d'exécuter des massacres dans les bourgades. Ce qui explique le retour brusque aux attentats à la bombe dans les milieux urbains. Une nouvelle stratégie de faire le maximum de victimes avec le minimum de moyens humains, faute d'effectif. A ce titre, notre source a indiqué que les services ont, depuis quelque temps, pu maîtriser la situation dans les milieux urbains et les grandes artères, suite au démantèlement de nombreux réseaux de soutien et de logistique. Mais les marchés aux puces et hebdomadaires restent difficiles à contrôler. Les autorités semblent partir du principe «la fin justifie les moyens» le souk ou «dllala» a plus qu'une signification commerciale. Depuis des siècles, le souk reste un lieu socioculturel pour l'Algérien, alors qu'avec la crise économique, le chômage et la détérioration du pouvoir d'achat du citoyen il est devenu une place incontournable pour les petites bourses. Certaines sources de l'administration affirme, que cette décision reste temporaire, jusqu'à ce que le réseau de poseurs de bombe soit totalement anéanti, d'autant plus que trois d'entre eux sont identifiés selon le chef de la 1er Région militaire, le général-major Fodil Brahim Chérif.