On ne retrouve plus ses clés ou son portefeuille, on a perdu le nom de cet acteur pourtant si connu, on oublie un rendez-vous… Cela arrive à tout le monde. A vous plus qu'aux autres ? Quand faut-il s'inquiéter lorsqu'on souffre d'un problème de mémoire ? On ne retrouve plus ses clés ou son portefeuille, on a perdu le nom de cet acteur pourtant si connu, on oublie un rendez-vous… Cela arrive à tout le monde. A vous plus qu'aux autres ? Quand faut-il s'inquiéter lorsqu'on souffre d'un problème de mémoire ? Vous vous promenez dans les bois, un matin d'automne et cette odeur de champignon vous rappelle, avec une précision incroyable, un souvenir pourtant très ancien. C'est la fameuse histoire de la madeleine de Proust ! Une odeur, un goût, une musique et, des profondeurs de votre cerveau, s'éveille votre mémoire. Pourtant, hier, vous aviez oublié votre téléphone dans la voiture et remué toute la maison pour le retrouver ! Alors, la mémoire, comment ça marche ? En fait, les spécialistes vous le diront, on n'a pas une mémoire, mais plusieurs mémoires. Mémoire à court terme, mémoire à long terme et les scientifiques en connaissent de mieux en mieux les mécanismes. - La mémoire instantanée : vous avez une adresse à écrire. Vous la lisez une fois, vous l'écrivez sur l'enveloppe et hop ! Vous l'oubliez aussitôt. L'adresse vous sera restée en mémoire une minute à peine. Le stockage de l'information aura été très temporaire. - La mémoire à long terme : on vous l'a souvent répété, le vélo, ça ne s'oublie jamais ! Vous avez appris à tenir sur les deux roues, à conduire votre voiture en pensant à autre chose. C'est devenu un quasi-réflexe. Plus besoin de faire appel au conscient. Exemple de la mémorisation d'un visage Vous rencontrez un jeune homme. Plusieurs zones de votre cerveau vont être mises à contribution jusqu'à la mémorisation de son visage. D'abord, il y aura la perception, puis l'intégration, et pour finir la mémorisation. - La perception : vous allez le voir avec vos yeux. Ce sont donc les aires visuelles de votre cerveau, au plan occipital à l'arrière du cerveau, qui vont intervenir. Au cours de cette phase de perception, vous allez analyser l'image : un homme, jeune, aux cheveux bruns, aux yeux bleus, etc. - L'intégration : c'est le moment où vous comprenez à quoi correspond l'image : un jeune homme sympathique, votre voisin de palier, un importun, etc. - La mémorisation : elle ne se fera que si vous en avez besoin. Si c'est juste quelqu'un que vous croisez et qui ne vous est pas nécessaire, d'une manière ou d'une autre, vous allez l'oublier tout de suite. La mémorisation se fera en fonction de l'émotion produite (un jeune homme séduisant ou… agaçant). La mémorisation se fera, enfin, par le jeu de la répétition. S'il s'agit de votre voisin de palier, le fait de le voir tous les jours, vous aidera à vous souvenir de son visage. Le travail de la mémorisation : La mémorisation s'effectue surtout dans les hippocampes. Les hippocampes sont deux petites structures situées à l'intérieur des lobes temporaux dont la mission est de mémoriser. Mais plusieurs zones cérébrales sont activées lors du travail de mémorisation. - S'il s'agit d'une image, le circuit passera par le lobe occipital. - S'il s'agit d'un son, ce sera la zone pariétale. - S'il s'agit d'une odeur, le lobe sous-frontal. Mais, dans tous les cas, le stockage se fera au niveau des hippocampes. Lors de la maladie d'Alzheimer, ce sont ces hippocampes qui sont lésés en premier. C'est la raison pour laquelle —entre autres symptômes— apparaissent des troubles de la mémoire. Voilà comment s'effectue la mise en stockage d'une information. Cependant, lorsque vous avez un nom sur le bout de la langue et que vous cherchez à retrouver une information, c'est le circuit inverse qui doit être activé : le rappel. Si l'on reprend l'exemple d'un jeune homme que l'on croise dans la rue, il peut s'agir de quelqu'un que vous connaissez mais dont vous ne vous souvenez pas tout de suite. Vous ne l'avez pas revu depuis longtemps, vous savez que vous le connaissez, mais, impossible de vous rappeler de qui il s'agit. Qu'est-ce qui se passe alors dans votre cerveau ? L'« indiçage ». Un mot, un indice, suffira à réactiver votre mémoire. Votre cerveau a besoin d'une aide. Si le jeune homme vous dit le nom d'une ville où vous vous êtes connus, votre cerveau va associer la ville à l'image du jeune homme. Et tout revient. Plusieurs circonstances ou maladies peuvent être la cause de trous de mémoire ou de troubles de la mémoire. Il peut s'agir de simples coups de fatigue, de stress ou de déprime qui mobilisent l'énergie de votre cerveau, à d'autres endroits que la mémoire… Il peut s'agir de problèmes plus graves. Tout dépend du type de trouble. - Les troubles attentionnels qui provoquent des trous de mémoire : ils sont liés —comme leur nom l'indique— à des défauts de l'attention. Un stress, une dépression peuvent en être la cause. Vous êtes surmené, fatigué et vous êtes moins attentif, aussi bien pour apprendre que pour vous souvenir. Des médicaments, de type benzodiazépines ou morphiniques peuvent également provoquer des troubles de la mémoire. - Les troubles de la mémoire liés à une démence ou une affection neurologique : Ces trous de mémoire sont améliorés par l'«indiçage». Vous n'arrivez pas à vous souvenir, mais, lorsque l'on vous présente un indice, le rappel mémoriel s'effectue. Ce type de troubles peut se rencontrer lors d'une maladie de Parkinson ou lors de démences. Les troubles de la mémoire dans le cas d'une maladie d'Alzheimer. Ces trous de mémoire ne sont pas améliorés par l'«indiçage». C'est là que peut se faire un premier diagnostic de maladie d'Alzheimer. Des solutions existent pour lutter contre les troubles de la mémoire. Tout dépend leur cause. Si le stress en est la cause, c'est le stress qui devra être traité. Si des médicaments sont incriminés, on pourra en diminuer la dose ou en changer, si vraiment les troubles de la mémoire sont trop gênants. Dans le cas de troubles attentionnels, liés à une dépression, par exemple, c'est la dépression qu'il faudra traiter. Dans le cas de problèmes de la mémoire améliorés par l'«indiçage», si la maladie de Parkinson est en cause, c'est encore une fois cette maladie qu'il faudra traiter. Dans le cas de démences ou d'une maladie d'Alzheimer, des traitements existent pour ralentir le processus de la maladie. Mais, pour l'heure, la maladie d'Alzheimer ne se guérit pas… Les médicaments prescrits dans la maladie d'Alzheimer sont essentiellement des anticholinesthérasiques. Un nom charmant pour désigner des molécules capables de s'opposer à l'action d'un enzyme dégradant l'acétyl-choline. L'acétyl-choline est un neurotransmetteur indispensable, entre autres, à la mémorisation. Les trois médicaments actuellement utilisées sont la rivastigmine, le donépézil, et la galantamine. Un quatrième médicament est prescrit dans les cas avancés, la mémantine dont le rôle est de bloquer les récepteurs du glutamate, une molécule responsable d'une excitation toxique du système nerveux. A côté de ces médicaments, une prise en charge spécifique des patients est aussi très importante pour améliorer leur quotidien et celui de leurs familles. Vous vous promenez dans les bois, un matin d'automne et cette odeur de champignon vous rappelle, avec une précision incroyable, un souvenir pourtant très ancien. C'est la fameuse histoire de la madeleine de Proust ! Une odeur, un goût, une musique et, des profondeurs de votre cerveau, s'éveille votre mémoire. Pourtant, hier, vous aviez oublié votre téléphone dans la voiture et remué toute la maison pour le retrouver ! Alors, la mémoire, comment ça marche ? En fait, les spécialistes vous le diront, on n'a pas une mémoire, mais plusieurs mémoires. Mémoire à court terme, mémoire à long terme et les scientifiques en connaissent de mieux en mieux les mécanismes. - La mémoire instantanée : vous avez une adresse à écrire. Vous la lisez une fois, vous l'écrivez sur l'enveloppe et hop ! Vous l'oubliez aussitôt. L'adresse vous sera restée en mémoire une minute à peine. Le stockage de l'information aura été très temporaire. - La mémoire à long terme : on vous l'a souvent répété, le vélo, ça ne s'oublie jamais ! Vous avez appris à tenir sur les deux roues, à conduire votre voiture en pensant à autre chose. C'est devenu un quasi-réflexe. Plus besoin de faire appel au conscient. Exemple de la mémorisation d'un visage Vous rencontrez un jeune homme. Plusieurs zones de votre cerveau vont être mises à contribution jusqu'à la mémorisation de son visage. D'abord, il y aura la perception, puis l'intégration, et pour finir la mémorisation. - La perception : vous allez le voir avec vos yeux. Ce sont donc les aires visuelles de votre cerveau, au plan occipital à l'arrière du cerveau, qui vont intervenir. Au cours de cette phase de perception, vous allez analyser l'image : un homme, jeune, aux cheveux bruns, aux yeux bleus, etc. - L'intégration : c'est le moment où vous comprenez à quoi correspond l'image : un jeune homme sympathique, votre voisin de palier, un importun, etc. - La mémorisation : elle ne se fera que si vous en avez besoin. Si c'est juste quelqu'un que vous croisez et qui ne vous est pas nécessaire, d'une manière ou d'une autre, vous allez l'oublier tout de suite. La mémorisation se fera en fonction de l'émotion produite (un jeune homme séduisant ou… agaçant). La mémorisation se fera, enfin, par le jeu de la répétition. S'il s'agit de votre voisin de palier, le fait de le voir tous les jours, vous aidera à vous souvenir de son visage. Le travail de la mémorisation : La mémorisation s'effectue surtout dans les hippocampes. Les hippocampes sont deux petites structures situées à l'intérieur des lobes temporaux dont la mission est de mémoriser. Mais plusieurs zones cérébrales sont activées lors du travail de mémorisation. - S'il s'agit d'une image, le circuit passera par le lobe occipital. - S'il s'agit d'un son, ce sera la zone pariétale. - S'il s'agit d'une odeur, le lobe sous-frontal. Mais, dans tous les cas, le stockage se fera au niveau des hippocampes. Lors de la maladie d'Alzheimer, ce sont ces hippocampes qui sont lésés en premier. C'est la raison pour laquelle —entre autres symptômes— apparaissent des troubles de la mémoire. Voilà comment s'effectue la mise en stockage d'une information. Cependant, lorsque vous avez un nom sur le bout de la langue et que vous cherchez à retrouver une information, c'est le circuit inverse qui doit être activé : le rappel. Si l'on reprend l'exemple d'un jeune homme que l'on croise dans la rue, il peut s'agir de quelqu'un que vous connaissez mais dont vous ne vous souvenez pas tout de suite. Vous ne l'avez pas revu depuis longtemps, vous savez que vous le connaissez, mais, impossible de vous rappeler de qui il s'agit. Qu'est-ce qui se passe alors dans votre cerveau ? L'« indiçage ». Un mot, un indice, suffira à réactiver votre mémoire. Votre cerveau a besoin d'une aide. Si le jeune homme vous dit le nom d'une ville où vous vous êtes connus, votre cerveau va associer la ville à l'image du jeune homme. Et tout revient. Plusieurs circonstances ou maladies peuvent être la cause de trous de mémoire ou de troubles de la mémoire. Il peut s'agir de simples coups de fatigue, de stress ou de déprime qui mobilisent l'énergie de votre cerveau, à d'autres endroits que la mémoire… Il peut s'agir de problèmes plus graves. Tout dépend du type de trouble. - Les troubles attentionnels qui provoquent des trous de mémoire : ils sont liés —comme leur nom l'indique— à des défauts de l'attention. Un stress, une dépression peuvent en être la cause. Vous êtes surmené, fatigué et vous êtes moins attentif, aussi bien pour apprendre que pour vous souvenir. Des médicaments, de type benzodiazépines ou morphiniques peuvent également provoquer des troubles de la mémoire. - Les troubles de la mémoire liés à une démence ou une affection neurologique : Ces trous de mémoire sont améliorés par l'«indiçage». Vous n'arrivez pas à vous souvenir, mais, lorsque l'on vous présente un indice, le rappel mémoriel s'effectue. Ce type de troubles peut se rencontrer lors d'une maladie de Parkinson ou lors de démences. Les troubles de la mémoire dans le cas d'une maladie d'Alzheimer. Ces trous de mémoire ne sont pas améliorés par l'«indiçage». C'est là que peut se faire un premier diagnostic de maladie d'Alzheimer. Des solutions existent pour lutter contre les troubles de la mémoire. Tout dépend leur cause. Si le stress en est la cause, c'est le stress qui devra être traité. Si des médicaments sont incriminés, on pourra en diminuer la dose ou en changer, si vraiment les troubles de la mémoire sont trop gênants. Dans le cas de troubles attentionnels, liés à une dépression, par exemple, c'est la dépression qu'il faudra traiter. Dans le cas de problèmes de la mémoire améliorés par l'«indiçage», si la maladie de Parkinson est en cause, c'est encore une fois cette maladie qu'il faudra traiter. Dans le cas de démences ou d'une maladie d'Alzheimer, des traitements existent pour ralentir le processus de la maladie. Mais, pour l'heure, la maladie d'Alzheimer ne se guérit pas… Les médicaments prescrits dans la maladie d'Alzheimer sont essentiellement des anticholinesthérasiques. Un nom charmant pour désigner des molécules capables de s'opposer à l'action d'un enzyme dégradant l'acétyl-choline. L'acétyl-choline est un neurotransmetteur indispensable, entre autres, à la mémorisation. Les trois médicaments actuellement utilisées sont la rivastigmine, le donépézil, et la galantamine. Un quatrième médicament est prescrit dans les cas avancés, la mémantine dont le rôle est de bloquer les récepteurs du glutamate, une molécule responsable d'une excitation toxique du système nerveux. A côté de ces médicaments, une prise en charge spécifique des patients est aussi très importante pour améliorer leur quotidien et celui de leurs familles.