Fait exceptionnel, les soldes en Algérie suscitent de plus en plus d'adeptes parmi la communauté algérienne à l'étranger. Au moment où elles sont boudées par les nationaux. Fait exceptionnel, les soldes en Algérie suscitent de plus en plus d'adeptes parmi la communauté algérienne à l'étranger. Au moment où elles sont boudées par les nationaux. Lancée le 18 janvier dernier, pour une durée de six semaines, la période des soldes n'attire pas grand monde. Les gens ne se bousculent pas devant les devantures et autres franchises qui multiplient les offres plus alléchantes les unes que les autres. Certaines enseignes ont beau proposer «une mode à bas prix», rien n'y fait. L'on n'est pas pressé de se présenter devant…la caisse. Cet état de fait, nous l'avons vérifié lors d'une virée à travers les principales enseignes d'habillement de la capitale. De la rue Didouche-Mourad à la rue Larbi-Ben-M'Hidi et autre Hassiba-Ben-Bouali, le constat est édifiant : les soldes perdent de plus en plus de leur «attrait» Selon des avis recueillis çà et là auprès des propriétaires de franchises, les jours de la pratique des soldes sont désormais comptés. Récit d'une pratique à l'agonie K&M, Super sport, Griffa, My Shoes & Big et autres Espreno, les franchises diffèrent mais le constat est commun : «la décadence» des soldes est bel bien une réalité avec laquelle il faut faire. Un responsable de l'enseigne «Espreno» spécialisée dans l'habillement pour enfant et sise à la rue Larbi-Ben M'Hidi, nous a confirmé cette réalité en soulignant que malgré un rabais de 50% sur ses produits, l'engouement n'y est pas. Il dira en nous montrant l'écran de son ordinateur : «Comme vous le voyez, ce matin (hier, Ndlr), je n'ai reçu qu'un seul client. Franchement, les soldes ne sont plus ce qu'elles étaient il y a quelques années. Les gens ne viennent pas et c'est tout à fait compréhensible. Dans la mesure où le pouvoir d'achat a vertigineusement chuté et, devant tant de cherté, le choix de ces petites gens est immédiatement fait. Les temps ont malheureusement bien changé et les soldes suscitent désormais de moins en moins d'adeptes. Comparativement à l'année dernière, cette année, les soldes ont carrément été boudées. Chose tout à fait compréhensible, comme je vous l'ai dit, puisque l'an passé le sucre ne faisait pas 90 DA, idem pour les autres produits ». Interrogé sur le déroulement de l'opération depuis son lancement à la mi-janvier, notre interlocuteur, affable et courtois, s'est montré sceptique avouant même que l'opération a tourné au fiasco. « Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, les gens sont totalement désintéressés ; depuis le début de l'opération, le nombre de personnes qui se sont présentées au comptoir se comptent sur les doigts d'une seule main », dira-t-il la mine contrariée. Il témoignera que le constat est aussi valable pour bon nombre d'enseignes spécialisées dans l'habillement. Fait exceptionnel, les soldes en Algérie suscitent de plus en plus d'adeptes parmi la communauté des émigrés. «Au moment où elles sont boudées par les nationaux, j'ai personnellement constaté que les soldes attirent de plus en plus d'émigrés. Ces derniers sont attirés par les rabais qui leur sont accordés ici alors que ceux proposés en France ne sont pas à leur portée. Ce qui est intéressant à signaler c'est que nos émigrés achètent en grandes quantités et les ramènent avec eux », témoigne-t-il. Un gérant de l'enseigne ‘'Super Sport'' spécialisée dans l'habillement et les articles sportifs, sise à la rue Didouche-Mourad, dira que la comparaison n'est même pas permise entre les soldes d'hiver de cette année et celles de l'exercice précédent. «L'engouement que nous avons enregistré l'année dernière est de loin meilleur que celui de cette année. Nous avons consenti des réductions entre -30 et -70% et, malgré cela, nous n'avons pas connu l'affluence de l'année dernière. Il est vrai aussi que le contexte a quelque peu changé et les gens n'ont plus la possibilité de mettre de l'argent de côté pour le consacrer aux soldes. La vie est chère ! »conclut-il avec un ton plein de compassion «Vraies» soldes contre «fausses» soldes Comme son « collègue » de la rue Larbi-Ben-M'Hidi, notre interlocuteur considère que les soldes n'ont « plus la saveur d'il y a quelques années », affichant même un certain scepticisme quant aux jours à venir. Il dira au passage qu'il fait des « vraies soldes », ce qui signifie que d'autres pratiquent des «fausse». A méditer… Pour sa part, une gérante de l'enseigne ‘'Griffa', spécialisée dans le sous-vêtement féminin, sise à la rue Didouche-Mourad, qualifie de « pas mal » le bilan des soldes d'hiver, trois semaines après le lancement de l'opération. « Nous avons consenti des réductions allant même jusqu'à -70% et l'affluence, je dois le reconnaître, n'est pas mal même si elle est moindre par rapport à celle des exercices précédents. Cela dit, pour le moment, on ne se plaint pas», se félicitera-t-elle. Elle nous confiera au passage que la «culture» des soldes n'est pas suffisamment ancrée dans les mœurs des Algériens d'où, selon elle, le manque d'engouement observé ces derniers temps. «Nous sommes très loin de ce qui se fait ailleurs», en Europe notamment, soulignera-t-elle. Un propriétaire d'un magasin de prêt-à-porter nous dira, pour sa part, qu'il ne s'est pas appliqué au « rituel » cette année pour la simple raison qu'il n'a pas d'excédent de marchandises. « D'habitude, je me consacrais à ce rituel. Mais cette année j'ai délibérément décidé de déroger à la règle car je n'ai pas de marchandises en surplus qui m'aurait incité à le faire », dira-t-il, non sans faire remarquer que les soldes ont perdu leur lustre d'antan. De son côté, un gérant d'un « vieux » magasin de prêt-à-porter apostrophé à la rue Larbi-Ben-M'hidi nous dira qu'il «ne croit pas» aux soldes et lui-même n'en a jamais pratiqué depuis qu'il a fondé son magasin au lendemain de l'Indépendance. De plus, nous confie ce vieil homme, « je vends de l'excellente marque. Par conséquent, je n'ai pas besoin de faire des soldes. Contrairement à mes produits qui sont aussi indémodables, ceux qui font l'objet de soldes sont issus de la contrefaçon », affirme-t-il comme pour étayer son propos. Qu'en est-il de la réglementation ? En matière de réglementation, il y a lieu de concéder que la pratique des soldes, qui n'est pas obligatoire, se fait, a priori, en total respect de la réglementation en vigueur depuis 2006 date de la promulgation du décret exécutif n°06-215 du 18 juin 2006 qui fixe les conditions et les modalités de réalisation des ventes en soldes. Lors de notre virée, nous avons en effet remarqué que le même document est apposé à même le mur bien visible des clients. Il s'agit d'une copie de l'autorisation délivrée par la direction du commerce de la wilaya d'Alger. Sur ce document, il est, entre autres, mentionné les dates de début et de clôture des soldes (18 janvier-28 février) et juste en dessous de la signature du propriétaire du magasin, il est exigé à ce dernier d'afficher l'ancien et le nouveau prix après soldes. A noter que dès qu'on parle de réglementation, les propriétaires de magasins s'empressent de nous exhiber les copies des autorisations. Quant aux «autres», soit ceux qui agissent en dehors de la réglementation, les langues se délient moins, faisant mine de ne rien savoir malgré certains échos qui font cas de franchises qui proposent des soldes, mais en catimini, à l'insu des contrôleurs. Y. D. Lancée le 18 janvier dernier, pour une durée de six semaines, la période des soldes n'attire pas grand monde. Les gens ne se bousculent pas devant les devantures et autres franchises qui multiplient les offres plus alléchantes les unes que les autres. Certaines enseignes ont beau proposer «une mode à bas prix», rien n'y fait. L'on n'est pas pressé de se présenter devant…la caisse. Cet état de fait, nous l'avons vérifié lors d'une virée à travers les principales enseignes d'habillement de la capitale. De la rue Didouche-Mourad à la rue Larbi-Ben-M'Hidi et autre Hassiba-Ben-Bouali, le constat est édifiant : les soldes perdent de plus en plus de leur «attrait» Selon des avis recueillis çà et là auprès des propriétaires de franchises, les jours de la pratique des soldes sont désormais comptés. Récit d'une pratique à l'agonie K&M, Super sport, Griffa, My Shoes & Big et autres Espreno, les franchises diffèrent mais le constat est commun : «la décadence» des soldes est bel bien une réalité avec laquelle il faut faire. Un responsable de l'enseigne «Espreno» spécialisée dans l'habillement pour enfant et sise à la rue Larbi-Ben M'Hidi, nous a confirmé cette réalité en soulignant que malgré un rabais de 50% sur ses produits, l'engouement n'y est pas. Il dira en nous montrant l'écran de son ordinateur : «Comme vous le voyez, ce matin (hier, Ndlr), je n'ai reçu qu'un seul client. Franchement, les soldes ne sont plus ce qu'elles étaient il y a quelques années. Les gens ne viennent pas et c'est tout à fait compréhensible. Dans la mesure où le pouvoir d'achat a vertigineusement chuté et, devant tant de cherté, le choix de ces petites gens est immédiatement fait. Les temps ont malheureusement bien changé et les soldes suscitent désormais de moins en moins d'adeptes. Comparativement à l'année dernière, cette année, les soldes ont carrément été boudées. Chose tout à fait compréhensible, comme je vous l'ai dit, puisque l'an passé le sucre ne faisait pas 90 DA, idem pour les autres produits ». Interrogé sur le déroulement de l'opération depuis son lancement à la mi-janvier, notre interlocuteur, affable et courtois, s'est montré sceptique avouant même que l'opération a tourné au fiasco. « Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, les gens sont totalement désintéressés ; depuis le début de l'opération, le nombre de personnes qui se sont présentées au comptoir se comptent sur les doigts d'une seule main », dira-t-il la mine contrariée. Il témoignera que le constat est aussi valable pour bon nombre d'enseignes spécialisées dans l'habillement. Fait exceptionnel, les soldes en Algérie suscitent de plus en plus d'adeptes parmi la communauté des émigrés. «Au moment où elles sont boudées par les nationaux, j'ai personnellement constaté que les soldes attirent de plus en plus d'émigrés. Ces derniers sont attirés par les rabais qui leur sont accordés ici alors que ceux proposés en France ne sont pas à leur portée. Ce qui est intéressant à signaler c'est que nos émigrés achètent en grandes quantités et les ramènent avec eux », témoigne-t-il. Un gérant de l'enseigne ‘'Super Sport'' spécialisée dans l'habillement et les articles sportifs, sise à la rue Didouche-Mourad, dira que la comparaison n'est même pas permise entre les soldes d'hiver de cette année et celles de l'exercice précédent. «L'engouement que nous avons enregistré l'année dernière est de loin meilleur que celui de cette année. Nous avons consenti des réductions entre -30 et -70% et, malgré cela, nous n'avons pas connu l'affluence de l'année dernière. Il est vrai aussi que le contexte a quelque peu changé et les gens n'ont plus la possibilité de mettre de l'argent de côté pour le consacrer aux soldes. La vie est chère ! »conclut-il avec un ton plein de compassion «Vraies» soldes contre «fausses» soldes Comme son « collègue » de la rue Larbi-Ben-M'Hidi, notre interlocuteur considère que les soldes n'ont « plus la saveur d'il y a quelques années », affichant même un certain scepticisme quant aux jours à venir. Il dira au passage qu'il fait des « vraies soldes », ce qui signifie que d'autres pratiquent des «fausse». A méditer… Pour sa part, une gérante de l'enseigne ‘'Griffa', spécialisée dans le sous-vêtement féminin, sise à la rue Didouche-Mourad, qualifie de « pas mal » le bilan des soldes d'hiver, trois semaines après le lancement de l'opération. « Nous avons consenti des réductions allant même jusqu'à -70% et l'affluence, je dois le reconnaître, n'est pas mal même si elle est moindre par rapport à celle des exercices précédents. Cela dit, pour le moment, on ne se plaint pas», se félicitera-t-elle. Elle nous confiera au passage que la «culture» des soldes n'est pas suffisamment ancrée dans les mœurs des Algériens d'où, selon elle, le manque d'engouement observé ces derniers temps. «Nous sommes très loin de ce qui se fait ailleurs», en Europe notamment, soulignera-t-elle. Un propriétaire d'un magasin de prêt-à-porter nous dira, pour sa part, qu'il ne s'est pas appliqué au « rituel » cette année pour la simple raison qu'il n'a pas d'excédent de marchandises. « D'habitude, je me consacrais à ce rituel. Mais cette année j'ai délibérément décidé de déroger à la règle car je n'ai pas de marchandises en surplus qui m'aurait incité à le faire », dira-t-il, non sans faire remarquer que les soldes ont perdu leur lustre d'antan. De son côté, un gérant d'un « vieux » magasin de prêt-à-porter apostrophé à la rue Larbi-Ben-M'hidi nous dira qu'il «ne croit pas» aux soldes et lui-même n'en a jamais pratiqué depuis qu'il a fondé son magasin au lendemain de l'Indépendance. De plus, nous confie ce vieil homme, « je vends de l'excellente marque. Par conséquent, je n'ai pas besoin de faire des soldes. Contrairement à mes produits qui sont aussi indémodables, ceux qui font l'objet de soldes sont issus de la contrefaçon », affirme-t-il comme pour étayer son propos. Qu'en est-il de la réglementation ? En matière de réglementation, il y a lieu de concéder que la pratique des soldes, qui n'est pas obligatoire, se fait, a priori, en total respect de la réglementation en vigueur depuis 2006 date de la promulgation du décret exécutif n°06-215 du 18 juin 2006 qui fixe les conditions et les modalités de réalisation des ventes en soldes. Lors de notre virée, nous avons en effet remarqué que le même document est apposé à même le mur bien visible des clients. Il s'agit d'une copie de l'autorisation délivrée par la direction du commerce de la wilaya d'Alger. Sur ce document, il est, entre autres, mentionné les dates de début et de clôture des soldes (18 janvier-28 février) et juste en dessous de la signature du propriétaire du magasin, il est exigé à ce dernier d'afficher l'ancien et le nouveau prix après soldes. A noter que dès qu'on parle de réglementation, les propriétaires de magasins s'empressent de nous exhiber les copies des autorisations. Quant aux «autres», soit ceux qui agissent en dehors de la réglementation, les langues se délient moins, faisant mine de ne rien savoir malgré certains échos qui font cas de franchises qui proposent des soldes, mais en catimini, à l'insu des contrôleurs. Y. D.