Même le secteur des hydrocarbures, habituellement très attractif pour les compagnies étrangères, a perdu de sa superbe. Les deux premiers appels d'offres internationaux lancés à l'attention des firmes pétrolières mondiales, sous la houlette de l'agence Alnaft, n'ont pas attiré beaucoup de monde. Même le secteur des hydrocarbures, habituellement très attractif pour les compagnies étrangères, a perdu de sa superbe. Les deux premiers appels d'offres internationaux lancés à l'attention des firmes pétrolières mondiales, sous la houlette de l'agence Alnaft, n'ont pas attiré beaucoup de monde. Comme il fallait s'y attendre, les dispositions prises par les pouvoirs publics en matière d'investissement étranger et qui se sont concrétisées à travers la loi de finances 2009 (LFC) ont fini par donner raison aux appréhensions des opérateurs étrangers. Ces derniers avaient, pour rappel, exprimé, au lendemain de la promulgation de la LFC 2009, leur incompréhension et même leur mécontentement face aux mesures prises pour encadrer davantage l'intervention des investisseurs étrangers en Algérie. L'obligation faite aux entreprises étrangères de prendre un partenaire algérien majoritaire à hauteur de 51% dans tous les projets d'investissement en Algérie a sensiblement indisposé les entreprises étrangères qui ne se sont pas gênées pour le faire savoir aux autorités algériennes à travers leurs différentes représentations économiques installées dans le pays. Le gouvernement, qui s'est montré intransigeant sur le fait qu'il n'y aura pas de retour en arrière, vient donc de recevoir les premiers éléments d'informations sur les retombées des mesures prises dans le cadre de la LFC 2009. En effet, les chiffres relatifs aux bilans des investissements pour l'année 2009 rendus publics par l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) parlent d'eux-mêmes. Ils montrent d'abord, en terme de volume, que le montant global des projets d'investissements déclarés auprès de l'ANDI en 2009 a reculé de 38% par rapport à 2008 passant de 2.402 milliards de dinars à seulement 908 milliards DA en 2009. Un chiffre que l'ANDI a expliqué par "la prépondérance des petits projets par rapport à 2008". L'autre statistique du bilan indique que les projets d'investissement inscrits l'année écoulée auprès de l'ANDI devraient créer 156.000 nouveaux postes d'emploi, contre 197.000 en 2008, soit une baisse de l'ordre de 21%, selon l'agence. Les IDE fondent Le chiffre le plus édifiant reste cependant celui relatif aux déclarations de projets d'investissements étrangers récoltées par l'agence en 2009 et qui sont de seulement 4 alors qu'ils étaient au nombre de 65 en 2008 (102 si on inclut le nombre de projets impliquant des étrangers et des Algériens et dont le nombre à atteint 37 en 2008). Le directeur général de l'ANDI, M. Mansouri, cité par l'agence APS, a été direct pour expliquer ces chiffres, en déclarant que la baisse des IDE est due "aux nouvelles mesures prises par l'Algérie en matière d'entrée des capitaux étrangers à la faveur des dispositions de la LFC pour 2009 et la crise financière internationale". Selon lui, les IDE reculent et suivent la courbe baissière enregistrée à l'échelle mondiale - 39% en Europe et 36% en Afrique pour 2009, compte tenu des effets logiques de la crise financière internationale et de la récession économique mondiale. M. Mansouri a toutefois signalé que plusieurs promoteurs étrangers continuent à manifester leur désir d'investir en Algérie et sollicitent les services de l'agence pour s'imprégner des nouvelles conditions d'implantation en Algérie. Effectivement, la baisse des IDE en 2009 s'explique en partie par la récession de l'économie mondiale. La CNUCED avait, dans son dernier rapport sur l'évolution des investissements directs étrangers en 2009, prévu un recul de 66% par rapport à 2008. Après six années de hausse, les IDE dans les pays en développement ont connu une baisse de 35% en 2009 et de 39% dans les économies en transition du sud-est de l'Europe et du Commonwealth par rapport à 2008, selon le document de l'organisation onusienne. La CNUCED a estimé qu'en 2009, « le déclin des investissement directs à l'étranger a été général », affectant les économies développées, en développement et de transition. Dans une conjoncture mondiale déjà difficile, les mesures prises par l'Algérie en matière d'investissement étranger n'ont pas arrangé les choses et les chiffres de l'ANDI le prouvent. Même le secteur des hydrocarbures, habituellement, très attractif pour les compagnies étrangères a perdu de sa superbe. Les deux premiers appels d'offres internationaux lancés à l'attention des firmes pétrolières mondiales, sous la houlette de l'agence Alnaft n'ont pas attiré beaucoup de monde. Quatre soumissionnaires seulement avaient pu décroché des contrats lors du premier et seulement 3 dans le second, mais qui étaient en fait des groupements composés chacun de deux compagnies. Cela alors que plus d'une vingtaine de périmètres étaient proposés lors de ces deux appels. Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib khelil, avait alors évoqué la crise mondiale comme étant un des facteurs qui a rendu les firmes étrangères plus réticentes. Ce n'est, toutefois, pas tout puisque la modification de la loi sur les hydrocarbures et l'obligation faite aux compagnies énergétiques mondiales de prendre Sonatrach comme partenaire majoritaire dans tous leurs investissements en Algérie, les a, quelque peu, refroidies, selon les observateurs. Ralentissement de l'activité industrielle Le bilan de l'ANDI n'est malheureusement pas le seul a renseigner sur la détérioration de l'environnement des affaires en Algérie et pas seulement pour les étrangers mais également pour les entreprises nationales publique et privée. La dernière enquête de l'Office national des statistiques mesurant le rythme de l'activité industrielle durant le troisième trimestre 2009, rendue publique la semaine dernière, a également apporté un élément de réponse par rapport aux difficultés supplémentaires posées aux industriels nationaux depuis la promulgation de la LFC 2009. Selon l'ONS, l'activité industrielle des secteurs public et privé en Algérie a enregistré une baisse au 3e trimestre 2009 par rapport au trimestre précédent. L'enquête, qui a touché 740 entreprises dont 340 publiques et 400 privées, révèle que le niveau d'approvisionnement en matières premières reste "inférieur aux besoins exprimés", selon plus de 18% des industriels publics et plus de 8% de ceux du privé. En conséquence, près de 21% du potentiel de production du secteur public et plus de 38% de celui du privé ont enregistré des ruptures de stocks, causant des arrêts de travail de plus de 10 jours à près de 52% des entreprises concernées du public et à 85 % de celui du privé. Au lendemain de la publication de la LFC, plusieurs présidents d'organisations patronales s'étaient élevés contre l'obligation faites aux importateurs de passer obligatoirement par le crédit documentaire pour régler leurs importations. Une mesure visant à réduire la facture d'importation, mais dont la difficulté est qu'elle s'applique aussi bien aux importateurs de produits destinés à la consommations en état qu'aux entreprises qui importent de la matière première pour le besoin de leur production industrielle. Les PME devant régler par Credoc se trouvant ainsi obligées de détenir une trésorerie conséquente, ce qui n'est pas le cas pour la majorité d'entre elles. Si après la tenue de la tripartite, certaines informations avaient fait état d'un possible assouplissement de la procédure pour permettre aux entreprises productrices d'être moins pénalisées, aucune mesure allant dans ce sens n'a été prises jusqu'à maintenant au grand dam des opérateurs économiques nationaux, ce qui risque de ralentir encore davantage l'activité économique au cours des prochains mois et pousser certaines PME, déjà agonisantes, à fermer boutique. R.E.H. Comme il fallait s'y attendre, les dispositions prises par les pouvoirs publics en matière d'investissement étranger et qui se sont concrétisées à travers la loi de finances 2009 (LFC) ont fini par donner raison aux appréhensions des opérateurs étrangers. Ces derniers avaient, pour rappel, exprimé, au lendemain de la promulgation de la LFC 2009, leur incompréhension et même leur mécontentement face aux mesures prises pour encadrer davantage l'intervention des investisseurs étrangers en Algérie. L'obligation faite aux entreprises étrangères de prendre un partenaire algérien majoritaire à hauteur de 51% dans tous les projets d'investissement en Algérie a sensiblement indisposé les entreprises étrangères qui ne se sont pas gênées pour le faire savoir aux autorités algériennes à travers leurs différentes représentations économiques installées dans le pays. Le gouvernement, qui s'est montré intransigeant sur le fait qu'il n'y aura pas de retour en arrière, vient donc de recevoir les premiers éléments d'informations sur les retombées des mesures prises dans le cadre de la LFC 2009. En effet, les chiffres relatifs aux bilans des investissements pour l'année 2009 rendus publics par l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) parlent d'eux-mêmes. Ils montrent d'abord, en terme de volume, que le montant global des projets d'investissements déclarés auprès de l'ANDI en 2009 a reculé de 38% par rapport à 2008 passant de 2.402 milliards de dinars à seulement 908 milliards DA en 2009. Un chiffre que l'ANDI a expliqué par "la prépondérance des petits projets par rapport à 2008". L'autre statistique du bilan indique que les projets d'investissement inscrits l'année écoulée auprès de l'ANDI devraient créer 156.000 nouveaux postes d'emploi, contre 197.000 en 2008, soit une baisse de l'ordre de 21%, selon l'agence. Les IDE fondent Le chiffre le plus édifiant reste cependant celui relatif aux déclarations de projets d'investissements étrangers récoltées par l'agence en 2009 et qui sont de seulement 4 alors qu'ils étaient au nombre de 65 en 2008 (102 si on inclut le nombre de projets impliquant des étrangers et des Algériens et dont le nombre à atteint 37 en 2008). Le directeur général de l'ANDI, M. Mansouri, cité par l'agence APS, a été direct pour expliquer ces chiffres, en déclarant que la baisse des IDE est due "aux nouvelles mesures prises par l'Algérie en matière d'entrée des capitaux étrangers à la faveur des dispositions de la LFC pour 2009 et la crise financière internationale". Selon lui, les IDE reculent et suivent la courbe baissière enregistrée à l'échelle mondiale - 39% en Europe et 36% en Afrique pour 2009, compte tenu des effets logiques de la crise financière internationale et de la récession économique mondiale. M. Mansouri a toutefois signalé que plusieurs promoteurs étrangers continuent à manifester leur désir d'investir en Algérie et sollicitent les services de l'agence pour s'imprégner des nouvelles conditions d'implantation en Algérie. Effectivement, la baisse des IDE en 2009 s'explique en partie par la récession de l'économie mondiale. La CNUCED avait, dans son dernier rapport sur l'évolution des investissements directs étrangers en 2009, prévu un recul de 66% par rapport à 2008. Après six années de hausse, les IDE dans les pays en développement ont connu une baisse de 35% en 2009 et de 39% dans les économies en transition du sud-est de l'Europe et du Commonwealth par rapport à 2008, selon le document de l'organisation onusienne. La CNUCED a estimé qu'en 2009, « le déclin des investissement directs à l'étranger a été général », affectant les économies développées, en développement et de transition. Dans une conjoncture mondiale déjà difficile, les mesures prises par l'Algérie en matière d'investissement étranger n'ont pas arrangé les choses et les chiffres de l'ANDI le prouvent. Même le secteur des hydrocarbures, habituellement, très attractif pour les compagnies étrangères a perdu de sa superbe. Les deux premiers appels d'offres internationaux lancés à l'attention des firmes pétrolières mondiales, sous la houlette de l'agence Alnaft n'ont pas attiré beaucoup de monde. Quatre soumissionnaires seulement avaient pu décroché des contrats lors du premier et seulement 3 dans le second, mais qui étaient en fait des groupements composés chacun de deux compagnies. Cela alors que plus d'une vingtaine de périmètres étaient proposés lors de ces deux appels. Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib khelil, avait alors évoqué la crise mondiale comme étant un des facteurs qui a rendu les firmes étrangères plus réticentes. Ce n'est, toutefois, pas tout puisque la modification de la loi sur les hydrocarbures et l'obligation faite aux compagnies énergétiques mondiales de prendre Sonatrach comme partenaire majoritaire dans tous leurs investissements en Algérie, les a, quelque peu, refroidies, selon les observateurs. Ralentissement de l'activité industrielle Le bilan de l'ANDI n'est malheureusement pas le seul a renseigner sur la détérioration de l'environnement des affaires en Algérie et pas seulement pour les étrangers mais également pour les entreprises nationales publique et privée. La dernière enquête de l'Office national des statistiques mesurant le rythme de l'activité industrielle durant le troisième trimestre 2009, rendue publique la semaine dernière, a également apporté un élément de réponse par rapport aux difficultés supplémentaires posées aux industriels nationaux depuis la promulgation de la LFC 2009. Selon l'ONS, l'activité industrielle des secteurs public et privé en Algérie a enregistré une baisse au 3e trimestre 2009 par rapport au trimestre précédent. L'enquête, qui a touché 740 entreprises dont 340 publiques et 400 privées, révèle que le niveau d'approvisionnement en matières premières reste "inférieur aux besoins exprimés", selon plus de 18% des industriels publics et plus de 8% de ceux du privé. En conséquence, près de 21% du potentiel de production du secteur public et plus de 38% de celui du privé ont enregistré des ruptures de stocks, causant des arrêts de travail de plus de 10 jours à près de 52% des entreprises concernées du public et à 85 % de celui du privé. Au lendemain de la publication de la LFC, plusieurs présidents d'organisations patronales s'étaient élevés contre l'obligation faites aux importateurs de passer obligatoirement par le crédit documentaire pour régler leurs importations. Une mesure visant à réduire la facture d'importation, mais dont la difficulté est qu'elle s'applique aussi bien aux importateurs de produits destinés à la consommations en état qu'aux entreprises qui importent de la matière première pour le besoin de leur production industrielle. Les PME devant régler par Credoc se trouvant ainsi obligées de détenir une trésorerie conséquente, ce qui n'est pas le cas pour la majorité d'entre elles. Si après la tenue de la tripartite, certaines informations avaient fait état d'un possible assouplissement de la procédure pour permettre aux entreprises productrices d'être moins pénalisées, aucune mesure allant dans ce sens n'a été prises jusqu'à maintenant au grand dam des opérateurs économiques nationaux, ce qui risque de ralentir encore davantage l'activité économique au cours des prochains mois et pousser certaines PME, déjà agonisantes, à fermer boutique. R.E.H.