Sur le plan de l'environnement des affaires, l'année 2010 risque d'être encore plus rude que les années précédentes. Déjà en 2009, l'économie algérienne s'était trouvée mal classée dans la majorité des rapports internationaux mesurant la facilité de faire des affaires dans le monde et la compétitivité des économies mondiales. Le plus important de ces rapports et Doing Business, publié annuellement par la Banque mondiale. Déjà dans l'édition de 2009, l'Algérie avait été classée 136e sur 183 pays, après un recul de deux places par rapport à l'année précédente. Par ailleurs, le FDI Intelligence, une division spécialisée du groupe britannique de presse «Financial Times LTD» a publié en septembre 2009 une étude détaillée sur 59 pays africains et prenant en compte notamment les critères comme les stratégies visant à encourager les IDE, le potentiel économique, le niveau et la qualité de l'ouverture des marchés. L'Etude indique que l'Algérie a reculé en matière d'attractivité des IDE et est largement devancée par l'Afrique du Sud, l'Egypte, le Maroc et la Tunisie. Les différentes rapports qui sont publiés mettent en évidence un point essentiel à savoir le changement récurent et soudain des législations qui a pour effet "d'envoyer des signaux négatifs" aux investisseurs potentiels, dit-on. Parmi ces législations, la LFC est sans doute celle qui a le plus fait parler d'elle étant donné ses effets et ses implications conséquentes sur le monde des entreprises et des IDE. Risque de monopole privé Selon le professeur Abderrahmane Mebtoul, "le problème essentiel lié aux effets de la LFC est qu'il n'a pas permis une baisse considérable de la facture d'importation, comme cela nous avait été avancé par les pouvoirs publics. A la fin de 2009, la facture n'a baissé que de 0,95% par rapport à 2008, restant au dessus des 39 milliards de dollars". Certes, il y a eu une baisse de la facture d'importation des produits alimentaires sur laquelle la presse s'est focalisée, mais ce recul, il faudrait le remettre dans son contexte, affirme-t-il. Selon lui, la baisse de la facture est justement liée aux problèmes causés par le Credoc puisque la plupart des importateurs dans ce domaine sont des petits importateurs et ont donc eu du mal avec les nouvelles exigences surtout face aux lenteurs des banques. "Celles-ci n'ont traité que 55.000 dossier entre juillet et décembre 2009 alors que 45.000 étaient encore en instance", explique-t-il. M. Mebtoul considère que "le ralentissement de l'activité industrielle telle que constaté par l'ONS est également à inscrire dans ce registre et lié au passage sans transition de la remise documentaire au Credoc, ce qui a pénalisé les entreprises publiques et privées, alors que les deux procédures sont garantes de la traçabilité et pas uniquement le Credoc". L'économiste estime que si certains chefs d'entreprises, comme le P-DG de Cevital, ont applaudi la LFC 2009, c'est parce que "lui, il a les moyens pour importer, ce qui n'est pas le cas de tout le monde. Les gens n'ont pas les moyens de mobiliser des trésoreries aussi importantes pour importer". Le risque à venir, pour notre interlocuteur, est "de voir s'installer les gros importateurs", induisant un risque de retour à un certain monopole. Or, dit-il "le monopole du privé est encore plus grave que celui de l'Etat". Le hic des 49/51% S'agissant en outre des chiffres en recul sur les IDE enregistrés au niveau de l'ANDI à la fin de 2009, M. Mebtoul l'explique essentiellement par la disposition de la LFC qui oblige les entreprises étrangères à détenir un partenaire algérien majoritaire (51%) dans tous les projets d'investissement qu'elles souhaiteraient développer en Algérie. "Le 49/51% n'intéresse pas grand monde", dit-il. Il reconnaît, certes, que l'Etat doit "faire en sorte que la création de richesse soit supérieure aux transferts à l'étranger, mais il ne fallait pas le faire à travers une loi et il ne fallait pas généraliser le 49/51%. C'est une erreur de stratégie économique", dit-il. Aujourd'hui, "les Allemands, ne sont pas intéressés , les Italiens veulent des assouplissements et au final, l'Algérie n'attire pas grand monde. Le problème, c'est qu'aujourd'hui, avec le scandale de Sonatrach, il faut espérer que ça ne se généralise pas au secteur des hydrocarbures". R.E.H Sur le plan de l'environnement des affaires, l'année 2010 risque d'être encore plus rude que les années précédentes. Déjà en 2009, l'économie algérienne s'était trouvée mal classée dans la majorité des rapports internationaux mesurant la facilité de faire des affaires dans le monde et la compétitivité des économies mondiales. Le plus important de ces rapports et Doing Business, publié annuellement par la Banque mondiale. Déjà dans l'édition de 2009, l'Algérie avait été classée 136e sur 183 pays, après un recul de deux places par rapport à l'année précédente. Par ailleurs, le FDI Intelligence, une division spécialisée du groupe britannique de presse «Financial Times LTD» a publié en septembre 2009 une étude détaillée sur 59 pays africains et prenant en compte notamment les critères comme les stratégies visant à encourager les IDE, le potentiel économique, le niveau et la qualité de l'ouverture des marchés. L'Etude indique que l'Algérie a reculé en matière d'attractivité des IDE et est largement devancée par l'Afrique du Sud, l'Egypte, le Maroc et la Tunisie. Les différentes rapports qui sont publiés mettent en évidence un point essentiel à savoir le changement récurent et soudain des législations qui a pour effet "d'envoyer des signaux négatifs" aux investisseurs potentiels, dit-on. Parmi ces législations, la LFC est sans doute celle qui a le plus fait parler d'elle étant donné ses effets et ses implications conséquentes sur le monde des entreprises et des IDE. Risque de monopole privé Selon le professeur Abderrahmane Mebtoul, "le problème essentiel lié aux effets de la LFC est qu'il n'a pas permis une baisse considérable de la facture d'importation, comme cela nous avait été avancé par les pouvoirs publics. A la fin de 2009, la facture n'a baissé que de 0,95% par rapport à 2008, restant au dessus des 39 milliards de dollars". Certes, il y a eu une baisse de la facture d'importation des produits alimentaires sur laquelle la presse s'est focalisée, mais ce recul, il faudrait le remettre dans son contexte, affirme-t-il. Selon lui, la baisse de la facture est justement liée aux problèmes causés par le Credoc puisque la plupart des importateurs dans ce domaine sont des petits importateurs et ont donc eu du mal avec les nouvelles exigences surtout face aux lenteurs des banques. "Celles-ci n'ont traité que 55.000 dossier entre juillet et décembre 2009 alors que 45.000 étaient encore en instance", explique-t-il. M. Mebtoul considère que "le ralentissement de l'activité industrielle telle que constaté par l'ONS est également à inscrire dans ce registre et lié au passage sans transition de la remise documentaire au Credoc, ce qui a pénalisé les entreprises publiques et privées, alors que les deux procédures sont garantes de la traçabilité et pas uniquement le Credoc". L'économiste estime que si certains chefs d'entreprises, comme le P-DG de Cevital, ont applaudi la LFC 2009, c'est parce que "lui, il a les moyens pour importer, ce qui n'est pas le cas de tout le monde. Les gens n'ont pas les moyens de mobiliser des trésoreries aussi importantes pour importer". Le risque à venir, pour notre interlocuteur, est "de voir s'installer les gros importateurs", induisant un risque de retour à un certain monopole. Or, dit-il "le monopole du privé est encore plus grave que celui de l'Etat". Le hic des 49/51% S'agissant en outre des chiffres en recul sur les IDE enregistrés au niveau de l'ANDI à la fin de 2009, M. Mebtoul l'explique essentiellement par la disposition de la LFC qui oblige les entreprises étrangères à détenir un partenaire algérien majoritaire (51%) dans tous les projets d'investissement qu'elles souhaiteraient développer en Algérie. "Le 49/51% n'intéresse pas grand monde", dit-il. Il reconnaît, certes, que l'Etat doit "faire en sorte que la création de richesse soit supérieure aux transferts à l'étranger, mais il ne fallait pas le faire à travers une loi et il ne fallait pas généraliser le 49/51%. C'est une erreur de stratégie économique", dit-il. Aujourd'hui, "les Allemands, ne sont pas intéressés , les Italiens veulent des assouplissements et au final, l'Algérie n'attire pas grand monde. Le problème, c'est qu'aujourd'hui, avec le scandale de Sonatrach, il faut espérer que ça ne se généralise pas au secteur des hydrocarbures". R.E.H