Une énième offensive majeure contre un bastion taliban a été lancée hier par les forces de l'Otan et de l'Isaf avec la collaboration des forces afghanes. Quinze mille soldats au total sont engagés dans cette opération, la plus vaste depuis l'annonce en décembre dernier par le président Barack Obama de l'envoi de renforts en Afghanistan. Annoncée depuis deux semaines, l'offensive sur Marjah a fait l'objet d'une longue préparation. Une énième offensive majeure contre un bastion taliban a été lancée hier par les forces de l'Otan et de l'Isaf avec la collaboration des forces afghanes. Quinze mille soldats au total sont engagés dans cette opération, la plus vaste depuis l'annonce en décembre dernier par le président Barack Obama de l'envoi de renforts en Afghanistan. Annoncée depuis deux semaines, l'offensive sur Marjah a fait l'objet d'une longue préparation. "Le gouvernement de la République Islamique de l'Afghanistan a annoncé aujourd'hui que des actions militaires déterminantes de nettoyage dans le cadre de l'opération Mushtarak ont commencé dans le centre du Helmand", a annoncé la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) de l'Otan. "L'opération qui a été lancée vise à débarrasser la région des insurgés et créer les conditions (pour le gouvernement afghan) d'amener davantage de sécurité, de stabilité, de développement, l'état de droit, la liberté de mouvement et la reconstruction", assure encore l'Isaf dans un communiqué. Annoncée depuis plusieurs semaines, l'opération Mushtarak (Ensemble) a été lancée peu après minuit par le débarquement héliporté de Marines et de soldats afghans dans la localité de Marjah, dans la province du Helmand, au sud du pays. Certains responsables militaires la décrivent comme l'offensive la plus massive lancée par les forces internationales depuis le début de la guerre fin 2001, après qu'elles eurent chassé les talibans du pouvoir. Mais les insurgés ont raillé une opération "médiatisée" contre Marjah, "une très petite zone". Elle est aussi présentée comme la première phase d'une vaste opération visant à restaurer l'autorité du gouvernement afghan dans la province de Helmand, l'un des principaux bastions des insurgés islamistes et "grenier" de l'opium. L'Afghanistan en est de loin le premier producteur mondial et les talibans en tirent une part importante de leurs ressources. Le bourg et les environs de Marjah est un grenier à pavots au cœur de la vallée de la rivière Helmand, mais aussi un des principaux bastions des talibans. Marjah et ses environs abritent environ 125 mille habitants, et n'est plus sous contrôle du gouvernement depuis 2001. Le Helmand, en particulier Marjah et ses environs, devait être le grenier de l'Afghanistan, mais est devenu, avec la province voisine de Kandahar, la première région productrice d'opium au monde à partir des immenses champs de pavots qui la tapissent. Le trafic de l'opium, dont l'Afghanistan produit à lui seul près de 92%, alimente une grande partie des ressources des talibans selon Washington et l'ONU. La région est très fertile mais miséreuse, aucune initiative de développement n'ayant pu y voir le jour depuis 2001. C'est là que les talibans se sont renforcés après avoir été chassés d'autres districts du Helmand par les offensives des Marines deux ans plus tôt. Quelques milliers d'habitants ont fui la zone avant le déclenchement de l'offensive, selon les autorités locales. Le président afghan Hamid Karzaï a mis en garde samedi contre d'éventuelles pertes civiles au cours de l'offensive et a recommandé aux troupes afghanes et internationales de faire preuve de la plus grande prudence afin "d'éviter de faire du mal aux civils (...)". Quelques heures plus tard, au cours de l'offensive, il a demandé une nouvelle fois aux talibans de déposer les armes. "Le président Karzaï a appelé les talibans à profiter de cette opportunité (l'offensive, ndlr) pour renoncer à la violence et réintégrer la vie civile aux côtés d'autres Afghans, pour le bien du pays", indique un communiqué de la présidence afghane. Les avertissements répétés de l'Otan à la population de rester enfermée chez elle et de ne pas chercher à fuir semblent tirés des leçons apprises ces dernières années : en Afghanistan, la victoire est impossible sans réduire au maximum les pertes civiles. L'offensive est supposée en outre confirmer que les règles du jeu ont changé. En juillet dernier, le président Barack Obama avait déclaré que la protection des populations avait désormais la priorité sur l'élimination des talibans. Le général Stanley McChrystal, commandant des forces américaines et de l'Otan en Afghanistan, a développé une stratégie de contre-insurrection avalisée par la Maison blanche, qui préconise de faire suivre rapidement les succès militaires par l'aide au développement, afin de gagner "les cœurs et les esprits". L'opération Mushtarak est considérée comme le premier test de cette nouvelle stratégie de contre-insurrection. Au moins cinq insurgés ont été tués aux premières heures de l'assaut, selon l'armée afghane et les responsables militaires font état de peu de résistance. Certaines sources militaires estiment que 400 à mille talibans sont retranchés à Marjah et ses environs. Les talibans qui ont refusé l'offre de paix du président Karzai, lancée lors de la Conférence internationale sur l'Afghanistan tenue à Londres en janvier, il offrait même de l'argent et des emplois aux combattants insurgés de base et des postes à leurs chefs au sein du gouvernement, ont promis ces derniers jours une résistance acharnée. Ils ont, par ailleurs, indiqué qu'ils auraient comme à l'habitude plutôt recours à leurs tactiques habituelles de harcèlement, au moyen d'engins explosifs artisanaux cachés sur les routes et d'embuscades. Lors de précédentes offensives alliées dans le Helmand ou ailleurs, les talibans n'ont que très rarement résisté frontalement, se repliant dans les zones montagneuses inexpugnables ou se fondant dans la population. Nombre d'experts et responsables des services de renseignements occidentaux estiment toutefois que Marjah n'est qu'un fief taliban parmi d'autres. L'insurrection des talibans a considérablement gagné en intensité ces deux dernières années et s'est étendue à la quasi-totalité du pays, les insurgés multipliant les attaques audacieuses au cœur même de Kaboul. L'année 2009 avait été de très loin la plus meurtrière en huit ans de guerre, pour les civils et les militaires. N. S. "Le gouvernement de la République Islamique de l'Afghanistan a annoncé aujourd'hui que des actions militaires déterminantes de nettoyage dans le cadre de l'opération Mushtarak ont commencé dans le centre du Helmand", a annoncé la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) de l'Otan. "L'opération qui a été lancée vise à débarrasser la région des insurgés et créer les conditions (pour le gouvernement afghan) d'amener davantage de sécurité, de stabilité, de développement, l'état de droit, la liberté de mouvement et la reconstruction", assure encore l'Isaf dans un communiqué. Annoncée depuis plusieurs semaines, l'opération Mushtarak (Ensemble) a été lancée peu après minuit par le débarquement héliporté de Marines et de soldats afghans dans la localité de Marjah, dans la province du Helmand, au sud du pays. Certains responsables militaires la décrivent comme l'offensive la plus massive lancée par les forces internationales depuis le début de la guerre fin 2001, après qu'elles eurent chassé les talibans du pouvoir. Mais les insurgés ont raillé une opération "médiatisée" contre Marjah, "une très petite zone". Elle est aussi présentée comme la première phase d'une vaste opération visant à restaurer l'autorité du gouvernement afghan dans la province de Helmand, l'un des principaux bastions des insurgés islamistes et "grenier" de l'opium. L'Afghanistan en est de loin le premier producteur mondial et les talibans en tirent une part importante de leurs ressources. Le bourg et les environs de Marjah est un grenier à pavots au cœur de la vallée de la rivière Helmand, mais aussi un des principaux bastions des talibans. Marjah et ses environs abritent environ 125 mille habitants, et n'est plus sous contrôle du gouvernement depuis 2001. Le Helmand, en particulier Marjah et ses environs, devait être le grenier de l'Afghanistan, mais est devenu, avec la province voisine de Kandahar, la première région productrice d'opium au monde à partir des immenses champs de pavots qui la tapissent. Le trafic de l'opium, dont l'Afghanistan produit à lui seul près de 92%, alimente une grande partie des ressources des talibans selon Washington et l'ONU. La région est très fertile mais miséreuse, aucune initiative de développement n'ayant pu y voir le jour depuis 2001. C'est là que les talibans se sont renforcés après avoir été chassés d'autres districts du Helmand par les offensives des Marines deux ans plus tôt. Quelques milliers d'habitants ont fui la zone avant le déclenchement de l'offensive, selon les autorités locales. Le président afghan Hamid Karzaï a mis en garde samedi contre d'éventuelles pertes civiles au cours de l'offensive et a recommandé aux troupes afghanes et internationales de faire preuve de la plus grande prudence afin "d'éviter de faire du mal aux civils (...)". Quelques heures plus tard, au cours de l'offensive, il a demandé une nouvelle fois aux talibans de déposer les armes. "Le président Karzaï a appelé les talibans à profiter de cette opportunité (l'offensive, ndlr) pour renoncer à la violence et réintégrer la vie civile aux côtés d'autres Afghans, pour le bien du pays", indique un communiqué de la présidence afghane. Les avertissements répétés de l'Otan à la population de rester enfermée chez elle et de ne pas chercher à fuir semblent tirés des leçons apprises ces dernières années : en Afghanistan, la victoire est impossible sans réduire au maximum les pertes civiles. L'offensive est supposée en outre confirmer que les règles du jeu ont changé. En juillet dernier, le président Barack Obama avait déclaré que la protection des populations avait désormais la priorité sur l'élimination des talibans. Le général Stanley McChrystal, commandant des forces américaines et de l'Otan en Afghanistan, a développé une stratégie de contre-insurrection avalisée par la Maison blanche, qui préconise de faire suivre rapidement les succès militaires par l'aide au développement, afin de gagner "les cœurs et les esprits". L'opération Mushtarak est considérée comme le premier test de cette nouvelle stratégie de contre-insurrection. Au moins cinq insurgés ont été tués aux premières heures de l'assaut, selon l'armée afghane et les responsables militaires font état de peu de résistance. Certaines sources militaires estiment que 400 à mille talibans sont retranchés à Marjah et ses environs. Les talibans qui ont refusé l'offre de paix du président Karzai, lancée lors de la Conférence internationale sur l'Afghanistan tenue à Londres en janvier, il offrait même de l'argent et des emplois aux combattants insurgés de base et des postes à leurs chefs au sein du gouvernement, ont promis ces derniers jours une résistance acharnée. Ils ont, par ailleurs, indiqué qu'ils auraient comme à l'habitude plutôt recours à leurs tactiques habituelles de harcèlement, au moyen d'engins explosifs artisanaux cachés sur les routes et d'embuscades. Lors de précédentes offensives alliées dans le Helmand ou ailleurs, les talibans n'ont que très rarement résisté frontalement, se repliant dans les zones montagneuses inexpugnables ou se fondant dans la population. Nombre d'experts et responsables des services de renseignements occidentaux estiment toutefois que Marjah n'est qu'un fief taliban parmi d'autres. L'insurrection des talibans a considérablement gagné en intensité ces deux dernières années et s'est étendue à la quasi-totalité du pays, les insurgés multipliant les attaques audacieuses au cœur même de Kaboul. L'année 2009 avait été de très loin la plus meurtrière en huit ans de guerre, pour les civils et les militaires. N. S.