MChaque jour nous passons par cette ruelle, à chaque représentation, les artistes et techniciens passent également par là. Pourtant, aucune attention n'est accordée à cet écriteau sur le mur du Théâtre national algérien. MChaque jour nous passons par cette ruelle, à chaque représentation, les artistes et techniciens passent également par là. Pourtant, aucune attention n'est accordée à cet écriteau sur le mur du Théâtre national algérien. Même les touristes sont attirés beaucoup plus par le café Tantonville que par l'écriteau lui-même. Reste qu'hier, 13 février, cette date maudite a obligé, jeunes et moins jeunes, artistes ou pas à être là, à regarder attentivement cette pancarte, celle qui nous fait rappeler que cette date a vu le lâche assassinat de l'une des figures emblématiques du théâtre algérien ; le regretté Azzedine Medjoubi. Une foule compacte a investi petit à petit cette ruelle. Ses amis, ses anciens collègues, de jeunes comédiens... étaient présents pour rendre un hommage à ce grand homme du théâtre et de la vie. Mme Amina Medjoubi, ému par tant de présence, nous déclare : «aujourd'hui, j'ai tenu à cette rencontre en hommage à Azzedine et pour que tous ceux et celles qui l'ont connu puisse témoigner leur amour et leur estime pour le défunt. Pour témoigner également qu'au moment où il y avait le couvre-feu, Azzedine jouait au théâtre et la salle affichait archicomble, au moment où Azzedine passait à la télévision les téléspectateurs ne décollaient pas de devant leurs écrans… Car Azzedine disait tout haut ce que le peuple pensait tout bas. Alors, j'ai appellé à ce rassemblement contre l'oubli et pour la mémoire d'un homme, d'un monument du théâtre algérien que nous avons perdu. C'est une grande perte pour l'art en particulier et pour toute l'Algérie en général. Et j'espère que chaque année on se souviendra de lui, et qu'il n'est pas mort inutilement car au moment de son assassinat, il s'était déplacé pour avoir justement des sponsors pour la production théâtrale». Le directeur du TNA, M'hamed Benguettaf, l'un des amis les plus proches du défunt était lui aussi présent devant ce même lieu qui a vu ce drame, à l'occasion il nous déclara que «cet hommage c'est pour s'incliner en la mémoire d'un ami, d'un artiste avec lequel nous avons rêvé plus de quarante ans. Et cet hommage est également pour inviter tous ceux qui ont rêvé avec lui de se souvenir de ce grand artiste, qui s'appelle Azzedine Medjoubi qui a été assassiné pour que le théâtre puisse continuer à vivre». Plusieurs artistes et anciens compagnons de Azzedine furent émus par cet hommage et parmi toute cette panoplie, le comédien Saïd Hilmi prendra la parole pour dire : «La pièce «Hafila Tassir» avait affiché complet des années après son assassinat, vous voyez qu'il affiche encore complet avec tous ses visage d'amis de compagnons de la culture. Azzedine c'est tout un monde . Nous avons travaillé ensemble et sa venue au théâtre fut grâce au Théâtre de la jeunesse, dont moi-même était membre et nous avons monté une pièce. Mustapha Kateb a repéré les éléments et il avait décidé de prendre tout le monde. Puis nous étions ensemble dans la troupe radiophonique du théâtre, et je serai bref sur sa disparition je dirai qu'à chaque fois qu'un artiste disparait, c'est une étoile qui manquera dans le ciel. Je vois bien qu'il y a une relève, mais Azzedine Medjoubi il n'y en aura qu'un seul, Mustapha Kateb, il n'y en aura qu'un… Que Dieu fasse qu'il serve de modèle. Je remercie tous ceux qui sont là aujourd'hui, car plus fort que la mort c'est l'oubli; et je remercie les gens de la presse, car plus vous en parlez, plus c'est bien». Et encore une fois, nous concluons en donnant la parole à une personne qui manque parmi tous ses visages artistiques et qui fut l'un des meilleurs amis de Azzedine, qui avait laissé un beau poème publié le lendemain de son assassinat : Djamel Amrani, qui pleure publiquement son ami et frère dans El Watan, du 19 février 1995 : «La mort cruelle, la mort faucheuse ; alors que tu étais plus candide ; que la poésie qui tremblait ; sur tes lèvres ; Le jour sans voix ; Le temps confond ; Le cœur dégorgé ; Des balles dans ta chair ; déjà meurtrie et la plaie ; mise à nue ...». K. H. Même les touristes sont attirés beaucoup plus par le café Tantonville que par l'écriteau lui-même. Reste qu'hier, 13 février, cette date maudite a obligé, jeunes et moins jeunes, artistes ou pas à être là, à regarder attentivement cette pancarte, celle qui nous fait rappeler que cette date a vu le lâche assassinat de l'une des figures emblématiques du théâtre algérien ; le regretté Azzedine Medjoubi. Une foule compacte a investi petit à petit cette ruelle. Ses amis, ses anciens collègues, de jeunes comédiens... étaient présents pour rendre un hommage à ce grand homme du théâtre et de la vie. Mme Amina Medjoubi, ému par tant de présence, nous déclare : «aujourd'hui, j'ai tenu à cette rencontre en hommage à Azzedine et pour que tous ceux et celles qui l'ont connu puisse témoigner leur amour et leur estime pour le défunt. Pour témoigner également qu'au moment où il y avait le couvre-feu, Azzedine jouait au théâtre et la salle affichait archicomble, au moment où Azzedine passait à la télévision les téléspectateurs ne décollaient pas de devant leurs écrans… Car Azzedine disait tout haut ce que le peuple pensait tout bas. Alors, j'ai appellé à ce rassemblement contre l'oubli et pour la mémoire d'un homme, d'un monument du théâtre algérien que nous avons perdu. C'est une grande perte pour l'art en particulier et pour toute l'Algérie en général. Et j'espère que chaque année on se souviendra de lui, et qu'il n'est pas mort inutilement car au moment de son assassinat, il s'était déplacé pour avoir justement des sponsors pour la production théâtrale». Le directeur du TNA, M'hamed Benguettaf, l'un des amis les plus proches du défunt était lui aussi présent devant ce même lieu qui a vu ce drame, à l'occasion il nous déclara que «cet hommage c'est pour s'incliner en la mémoire d'un ami, d'un artiste avec lequel nous avons rêvé plus de quarante ans. Et cet hommage est également pour inviter tous ceux qui ont rêvé avec lui de se souvenir de ce grand artiste, qui s'appelle Azzedine Medjoubi qui a été assassiné pour que le théâtre puisse continuer à vivre». Plusieurs artistes et anciens compagnons de Azzedine furent émus par cet hommage et parmi toute cette panoplie, le comédien Saïd Hilmi prendra la parole pour dire : «La pièce «Hafila Tassir» avait affiché complet des années après son assassinat, vous voyez qu'il affiche encore complet avec tous ses visage d'amis de compagnons de la culture. Azzedine c'est tout un monde . Nous avons travaillé ensemble et sa venue au théâtre fut grâce au Théâtre de la jeunesse, dont moi-même était membre et nous avons monté une pièce. Mustapha Kateb a repéré les éléments et il avait décidé de prendre tout le monde. Puis nous étions ensemble dans la troupe radiophonique du théâtre, et je serai bref sur sa disparition je dirai qu'à chaque fois qu'un artiste disparait, c'est une étoile qui manquera dans le ciel. Je vois bien qu'il y a une relève, mais Azzedine Medjoubi il n'y en aura qu'un seul, Mustapha Kateb, il n'y en aura qu'un… Que Dieu fasse qu'il serve de modèle. Je remercie tous ceux qui sont là aujourd'hui, car plus fort que la mort c'est l'oubli; et je remercie les gens de la presse, car plus vous en parlez, plus c'est bien». Et encore une fois, nous concluons en donnant la parole à une personne qui manque parmi tous ses visages artistiques et qui fut l'un des meilleurs amis de Azzedine, qui avait laissé un beau poème publié le lendemain de son assassinat : Djamel Amrani, qui pleure publiquement son ami et frère dans El Watan, du 19 février 1995 : «La mort cruelle, la mort faucheuse ; alors que tu étais plus candide ; que la poésie qui tremblait ; sur tes lèvres ; Le jour sans voix ; Le temps confond ; Le cœur dégorgé ; Des balles dans ta chair ; déjà meurtrie et la plaie ; mise à nue ...». K. H.