Dans cet entretien, Hocine Haroun, artiste-peintre, revient sur la quatrième édition du salon Djurdjura des arts plastiques qui s'est tenu la semaine dernière à Tizi-Ouzou. Il dresse le bilan de cette manifestation culturelle et parle des perspectives. Dans cet entretien, Hocine Haroun, artiste-peintre, revient sur la quatrième édition du salon Djurdjura des arts plastiques qui s'est tenu la semaine dernière à Tizi-Ouzou. Il dresse le bilan de cette manifestation culturelle et parle des perspectives. Midi Libre : Pouvez-vous nous faire un bref bilan de cette quatrième édition ? Hocine Haroun : Vingt-huit wilayas ont participé à ce salon avec la présence de soixante-cinq artistes, dont la majorité est dans le domaine de la peinture. Il y a eu la présence de quatre sculpteurs et de trois photographes. Le bilan de cette nouvelle édition est positif compte tenu de l'engouement des visiteurs. Si on devait faire la comparaison avec l'édition de l'année dernière, que diriez-vous ? Les choses vont crescendo. L'évolution est claire. Cette année, nous avons invité des peintres affirmés et confirmés. Le salon a été rehaussé par la présence de peintres de renommée nationale et internationale : Mme Belbahar, M. Adane. Nous avons également convié M.Akham. Quels sont les objectifs de ce salon annuel ? Nous ne visons pas uniquement les visiteurs,mais aussi les artistes en herbe et les jeunes en général. Nous invitons ces derniers à s'initier. Le fait que cela soit devenu une tradition et un rendez-vous très attendu est l'occasion pour tout jeune qui commence à peindre ou à dessiner d'exposer et de rencontrer de vrais peintres, de voir de vrais tableaux, de vraies toiles. C'est une opportunité pour eux de s'émanciper d'abord et de pouvoir exposer. C'est beaucoup plus cet aspect de l'activité qui est intéressant. Ce salon a-t-il permis la découverte de nouveaux artistes notamment dans la région ? Les nouveaux artistes de la région, nous les connaissons. Nous comptons, d'ailleurs, pour cette année organiser à leur intention un salon régional de Tizi-Ouzou. Il ne faut pas oublier que, dans chaque commune et dans chaque village, il y a des artistes qui ne sont pas visibles. Ces derniers ont été recensés et identifiés. Le problème, c'est qu'ils n'ont pas eu encore l'occasion de rencontrer d'autres artistes confirmés qui ont à leur actif des publications et qui ont exposé dans des galeries. Cette rencontre régionale ne pourra donc qu'être bénéfique pour eux. Ce salon peut-il servir de tremplin pour ces jeunes artistes et leur permettre de participer aux manifestations dans d'autres régions et à l'étranger ? A chaque fois qu'il y a un salon dans une région du pays, des artistes de notre wilaya y sont envoyés pour y prendre part. C'est une tradition. Ceci dit, grâce à l'aura dont le salon Djurdjura a su s'entourer, les jeunes ne peuvent qu'en tirer profit en allant ailleurs. En ce qui concerne l'étranger, il n'y a pas tellement de salons où nous sommes invités, mais quand l'occasion se présente, il y a toujours quelqu'un pour nous représenter. Quelle est la place des arts plastiques à Tizi-Ouzou par rapport aux autres domaines culturels. Les arts plastiques ne sont-ils pas en quelque sorte le parent pauvre de la culture dans la région ? Déjà l'artiste-peintre en lui-même est une denrée rare. Quand il est là, il ne s'impose pas par son travail. Cela ne suffit pas. L'art plastique en général et la peinture n'ont pas encore leur place. C'est pourquoi les artistes avancent timidement. Mais quand on ose, on met les moyens. C'est ce qu'on a fait pour ce salon, tous les peintres qui ont exposé ont eu à leur disposition les moyens adéquates. Il n'y a pas de discrimination. C'est un peu comme pour le sport où le football prend la part du lion. La chanson prend aussi la part du lion dans le volet culturel. Les autres arts viennent loin derrière la chanson. La peinture ne nourrit pas son homme. Pouvez-nous dresser un tableau de la situation sociale des artistes-peintres ? Les conditions sociales sont vraiment difficiles. On n'a pas encore atteint ce stade où un artiste peut vivre de la peinture. Certains arrivent à vendre quelques œuvres. Nous avons à Tizi-Ouzou quelques acquéreurs et des amateurs, mais on n'a pas encore un marché d'art. La wilaya doit intégrer des articles pour l'achat des tableaux. La commune ou tout autre institution, doit pouvoir acheter des tableaux. Ce sont des mécanismes qu'il faudrait créer. Quand on se bat, l'étau se desserre un peu. Dans le salon, beaucoup d'artistes ont vendu leurs tableaux. C'est déjà un bon signe. Les artistes peintres sont-ils organisés en association pour gérer l'ensemble des aspects de leur activité ? L'Union des arts culturels existait déjà du temps de Moh El Kechai dans les années 80. Je viens de discuter avec M. Aroussi qui chapeaute cette union. Nous avons évoqué l'éventualité de créer une section de l'Unac qui sera placée sous l'arbitrage de la maison de la Culture. Les vétérans peuvent prendre part à la gestion de l'association. Sinon, pour l'instant le seul lieu de rencontres pour les artistes-peintres, et heureusement qu'il existe, demeure la maison de la Culture. Revenons S.V.P. au salon. Cette année, vous avez institué des prix pour les participants. C'est une innovation importante. Pouvez-vous nous en parler… Effectivement, cette année nous avons institué officiellement des prix. Nous avons décidé de décerner le premier prix Zemirli d'une valeur de quatre vingt mille dinars, le deuxième prix Azzouzi est de soixante mille dinars et le troisième prix El Kechai est de quarante mille dinars. Ces prix créeront un esprit d'émulation qui va encourager les artistes. Je suis sûr que des prix plus conséquents seront attribués au cours du prochain salon. L. B. Midi Libre : Pouvez-vous nous faire un bref bilan de cette quatrième édition ? Hocine Haroun : Vingt-huit wilayas ont participé à ce salon avec la présence de soixante-cinq artistes, dont la majorité est dans le domaine de la peinture. Il y a eu la présence de quatre sculpteurs et de trois photographes. Le bilan de cette nouvelle édition est positif compte tenu de l'engouement des visiteurs. Si on devait faire la comparaison avec l'édition de l'année dernière, que diriez-vous ? Les choses vont crescendo. L'évolution est claire. Cette année, nous avons invité des peintres affirmés et confirmés. Le salon a été rehaussé par la présence de peintres de renommée nationale et internationale : Mme Belbahar, M. Adane. Nous avons également convié M.Akham. Quels sont les objectifs de ce salon annuel ? Nous ne visons pas uniquement les visiteurs,mais aussi les artistes en herbe et les jeunes en général. Nous invitons ces derniers à s'initier. Le fait que cela soit devenu une tradition et un rendez-vous très attendu est l'occasion pour tout jeune qui commence à peindre ou à dessiner d'exposer et de rencontrer de vrais peintres, de voir de vrais tableaux, de vraies toiles. C'est une opportunité pour eux de s'émanciper d'abord et de pouvoir exposer. C'est beaucoup plus cet aspect de l'activité qui est intéressant. Ce salon a-t-il permis la découverte de nouveaux artistes notamment dans la région ? Les nouveaux artistes de la région, nous les connaissons. Nous comptons, d'ailleurs, pour cette année organiser à leur intention un salon régional de Tizi-Ouzou. Il ne faut pas oublier que, dans chaque commune et dans chaque village, il y a des artistes qui ne sont pas visibles. Ces derniers ont été recensés et identifiés. Le problème, c'est qu'ils n'ont pas eu encore l'occasion de rencontrer d'autres artistes confirmés qui ont à leur actif des publications et qui ont exposé dans des galeries. Cette rencontre régionale ne pourra donc qu'être bénéfique pour eux. Ce salon peut-il servir de tremplin pour ces jeunes artistes et leur permettre de participer aux manifestations dans d'autres régions et à l'étranger ? A chaque fois qu'il y a un salon dans une région du pays, des artistes de notre wilaya y sont envoyés pour y prendre part. C'est une tradition. Ceci dit, grâce à l'aura dont le salon Djurdjura a su s'entourer, les jeunes ne peuvent qu'en tirer profit en allant ailleurs. En ce qui concerne l'étranger, il n'y a pas tellement de salons où nous sommes invités, mais quand l'occasion se présente, il y a toujours quelqu'un pour nous représenter. Quelle est la place des arts plastiques à Tizi-Ouzou par rapport aux autres domaines culturels. Les arts plastiques ne sont-ils pas en quelque sorte le parent pauvre de la culture dans la région ? Déjà l'artiste-peintre en lui-même est une denrée rare. Quand il est là, il ne s'impose pas par son travail. Cela ne suffit pas. L'art plastique en général et la peinture n'ont pas encore leur place. C'est pourquoi les artistes avancent timidement. Mais quand on ose, on met les moyens. C'est ce qu'on a fait pour ce salon, tous les peintres qui ont exposé ont eu à leur disposition les moyens adéquates. Il n'y a pas de discrimination. C'est un peu comme pour le sport où le football prend la part du lion. La chanson prend aussi la part du lion dans le volet culturel. Les autres arts viennent loin derrière la chanson. La peinture ne nourrit pas son homme. Pouvez-nous dresser un tableau de la situation sociale des artistes-peintres ? Les conditions sociales sont vraiment difficiles. On n'a pas encore atteint ce stade où un artiste peut vivre de la peinture. Certains arrivent à vendre quelques œuvres. Nous avons à Tizi-Ouzou quelques acquéreurs et des amateurs, mais on n'a pas encore un marché d'art. La wilaya doit intégrer des articles pour l'achat des tableaux. La commune ou tout autre institution, doit pouvoir acheter des tableaux. Ce sont des mécanismes qu'il faudrait créer. Quand on se bat, l'étau se desserre un peu. Dans le salon, beaucoup d'artistes ont vendu leurs tableaux. C'est déjà un bon signe. Les artistes peintres sont-ils organisés en association pour gérer l'ensemble des aspects de leur activité ? L'Union des arts culturels existait déjà du temps de Moh El Kechai dans les années 80. Je viens de discuter avec M. Aroussi qui chapeaute cette union. Nous avons évoqué l'éventualité de créer une section de l'Unac qui sera placée sous l'arbitrage de la maison de la Culture. Les vétérans peuvent prendre part à la gestion de l'association. Sinon, pour l'instant le seul lieu de rencontres pour les artistes-peintres, et heureusement qu'il existe, demeure la maison de la Culture. Revenons S.V.P. au salon. Cette année, vous avez institué des prix pour les participants. C'est une innovation importante. Pouvez-vous nous en parler… Effectivement, cette année nous avons institué officiellement des prix. Nous avons décidé de décerner le premier prix Zemirli d'une valeur de quatre vingt mille dinars, le deuxième prix Azzouzi est de soixante mille dinars et le troisième prix El Kechai est de quarante mille dinars. Ces prix créeront un esprit d'émulation qui va encourager les artistes. Je suis sûr que des prix plus conséquents seront attribués au cours du prochain salon. L. B.