M. Missoum Sbih, ambassadeur d'Algérie en France, a reçu, hier, les correspondants de la presse nationale pour un point sur les relations bilatérales, dans un contexte particulier alimenté par des éclairages et des polémiques qui ne favorisent pas un climat serein entre les deux pays. De notre correspondante M. Missoum Sbih, ambassadeur d'Algérie en France, a reçu, hier, les correspondants de la presse nationale pour un point sur les relations bilatérales, dans un contexte particulier alimenté par des éclairages et des polémiques qui ne favorisent pas un climat serein entre les deux pays. De notre correspondante D'emblée, l'ambassadeur dira : «Il n'y a pas de crise avec la France. Il existe quelques points de crispation et certaines questions qui attendent des réponses ». Ces questions sont connues à savoir l'affaire des moines de Tibhirine exhumée de façon récurrente, l'affaire du diplomate Hasseni pour laquelle l'Algérie attend un non lieu définitif car Hasseni est innocent et, plus récemment, l'inscription de l'Algérie dans la liste des destinations à risques. Sur ce dernier point, le diplomate regrette que les autorités françaises n'aient pas informé Alger. M. Sbih s'interroge : « Pourquoi singulariser l'Algérie dans la région par cette mesure discriminatoire ? La France est la mieux placée pour savoir que notre pays ne répond pas aux critères de cette liste au au vu de l'exemplarité de notre coopération dans la lutte anti terroriste ». Il semble que l'Algérie pourrait être enlevée de cette liste après des démarches diplomatiques algériennes. C'est du moins l'impression que donnent les propos de l'ambassadeur qui a indiqué que Paris a vraisemblablement «pris la mesure de l'émotion de l'opinion publique nationale et de la détermination du gouvernement à obtenir le retrait de cette liste». Les journalistes ont eu enfin le fin mot du feuilleton des visites de personnalités entre les deux pays. «Le report des visites est dû à un planning» Il a beaucoup été dit sur les reports d'éventuelles visites officielles refusées, selon la presse parisienne, par Alger. En réalité, le ministre des Affaires étrangères français, Bernard Kouchner, avait accepté la date du 18 janvier 2010 pour une visite officielle puis il a lui-même demandé de la reporter en raison de contraintes d'agenda. Quant aux autres visites, celles de Luc Besson, ministre de l'Immigration et de Brice Hortefeux ministre de l'Intérieur, elles interviendront quand les négociations et rencontres d'experts en cours seront suffisamment avancées. Concernant la visite du Président Bouteflika qui a aussi alimenté des spéculations, « il n'y a pas eu de reports successifs pour la simple raison qu'il n'y a pas eu de date fixée. Il est vrai que le Président Sarkozy a invité le Président Bouteflika à effectuer une visite d'Etat, qui a accepté l'invitation. La date sera arrêtée d'un commun accord et elle interviendra quand toutes les conditions de réussite seront réunies ». Pour revenir aux négociations en cours, il s'agit de revoir l'accord bilatéral de 1968 et d'essayer dans la mesure du possible de faire bénéficier les Algériens des nouvelles dispositions françaises sur l'immigration sans pour autant leur faire perdre les acquis. Pour l'ambassadeur, « la dimension humaine » de ces accords bilatéraux est très importante et reflète symboliquement la spécificité de nos relations avec la France. L'Algérie ne s'inscrit pas dans les problématiques de flux migratoire ou d'immigration choisie auxquelles ont adhéré d'autres pays, mais elle souhaite faire de cette « dimension humaine » un point d'équilibre dans les rapports algéro-français. Ces négociations se déroulent apparemment dans «un bon esprit de coopération». Le climat s'est détendu, semble-t-il, après la derniere visite de la délégation menée par Guaino et reçue par Ahmed Ouyahia. Cette visite a permis de «dresser un état des lieux, et a permis à la délégation française de mieux identifier les questions pendantes et de connaitre de façon précise les attentes algériennes. Il y'a eu un échange complet et ouvert». Mieux, le caractère «positif » de cette visite a été souligné car elle a permis «de reprendre le dialogue». Au plan économique, l'Algérie souhaite que les entreprises françaises fassent un gros effort d'investissement et qu'elles dépassent les simples relations commerciales. Le Medef, qui a bien compris «avec beaucoup de réalisme» que l'Algérie se devait de prendre des dispositions, certes contraignantes, face à la crise financière mondiale et ne compte pas changer de position à l'egard du marché algérien. L'Union pour la Méditerranée a fait l'objet de questions de la presse qui s'est interrogée sur la place de notre pays dans cette organisation. Missoum Sbih rappelera la position algérienne à ce sujet : «Nous avions un préjugé favorable mais nous voulions savoir le contenu, la finalité du projet et être associés aux objectifs . Cela dit, il n'est pas question que l'Algérie se retire de l'organisation et pourrait même prendre des postes correspondant à ses intérêts. Les intérêts que nous defendons dans l'UPM doivent être conformes à ceux que nous defendons dans le cadre de l'UE ou l'Otan ou le contexte bilateral ». Pour revenir aux questions algériennes, Sbih informera les journalistes que le 25 mars prochain le nouveau conseil d'administration du centre culturel algerien à Paris tiendra sa première réunion. Ce conseil présidé par l'ambassadeur sera constitué de dix representants de ministères et de deux personnalités dont Slimane Benaissa, le dramaturge, et une écrivaine outre, bien entendu, le directeur du centre. Le CCA devra à terme piloter la démultiplication en province afinque tous les Algeriens de France aient accès à leur culture. Enfin on apprendra que l'Etat s'est finalement décidé à ouvrir le «dossier complexe» du patrimoine immobilier en France. Une enquête a été menée par tous les consulats pour définir la situation financière et juridique de ce patrimoine dont certains biens sont indûment occupés. Une mission spécialisée devrait être dépêchée d'Alger dans les prochains mois pour assainir la situation. G. K. D'emblée, l'ambassadeur dira : «Il n'y a pas de crise avec la France. Il existe quelques points de crispation et certaines questions qui attendent des réponses ». Ces questions sont connues à savoir l'affaire des moines de Tibhirine exhumée de façon récurrente, l'affaire du diplomate Hasseni pour laquelle l'Algérie attend un non lieu définitif car Hasseni est innocent et, plus récemment, l'inscription de l'Algérie dans la liste des destinations à risques. Sur ce dernier point, le diplomate regrette que les autorités françaises n'aient pas informé Alger. M. Sbih s'interroge : « Pourquoi singulariser l'Algérie dans la région par cette mesure discriminatoire ? La France est la mieux placée pour savoir que notre pays ne répond pas aux critères de cette liste au au vu de l'exemplarité de notre coopération dans la lutte anti terroriste ». Il semble que l'Algérie pourrait être enlevée de cette liste après des démarches diplomatiques algériennes. C'est du moins l'impression que donnent les propos de l'ambassadeur qui a indiqué que Paris a vraisemblablement «pris la mesure de l'émotion de l'opinion publique nationale et de la détermination du gouvernement à obtenir le retrait de cette liste». Les journalistes ont eu enfin le fin mot du feuilleton des visites de personnalités entre les deux pays. «Le report des visites est dû à un planning» Il a beaucoup été dit sur les reports d'éventuelles visites officielles refusées, selon la presse parisienne, par Alger. En réalité, le ministre des Affaires étrangères français, Bernard Kouchner, avait accepté la date du 18 janvier 2010 pour une visite officielle puis il a lui-même demandé de la reporter en raison de contraintes d'agenda. Quant aux autres visites, celles de Luc Besson, ministre de l'Immigration et de Brice Hortefeux ministre de l'Intérieur, elles interviendront quand les négociations et rencontres d'experts en cours seront suffisamment avancées. Concernant la visite du Président Bouteflika qui a aussi alimenté des spéculations, « il n'y a pas eu de reports successifs pour la simple raison qu'il n'y a pas eu de date fixée. Il est vrai que le Président Sarkozy a invité le Président Bouteflika à effectuer une visite d'Etat, qui a accepté l'invitation. La date sera arrêtée d'un commun accord et elle interviendra quand toutes les conditions de réussite seront réunies ». Pour revenir aux négociations en cours, il s'agit de revoir l'accord bilatéral de 1968 et d'essayer dans la mesure du possible de faire bénéficier les Algériens des nouvelles dispositions françaises sur l'immigration sans pour autant leur faire perdre les acquis. Pour l'ambassadeur, « la dimension humaine » de ces accords bilatéraux est très importante et reflète symboliquement la spécificité de nos relations avec la France. L'Algérie ne s'inscrit pas dans les problématiques de flux migratoire ou d'immigration choisie auxquelles ont adhéré d'autres pays, mais elle souhaite faire de cette « dimension humaine » un point d'équilibre dans les rapports algéro-français. Ces négociations se déroulent apparemment dans «un bon esprit de coopération». Le climat s'est détendu, semble-t-il, après la derniere visite de la délégation menée par Guaino et reçue par Ahmed Ouyahia. Cette visite a permis de «dresser un état des lieux, et a permis à la délégation française de mieux identifier les questions pendantes et de connaitre de façon précise les attentes algériennes. Il y'a eu un échange complet et ouvert». Mieux, le caractère «positif » de cette visite a été souligné car elle a permis «de reprendre le dialogue». Au plan économique, l'Algérie souhaite que les entreprises françaises fassent un gros effort d'investissement et qu'elles dépassent les simples relations commerciales. Le Medef, qui a bien compris «avec beaucoup de réalisme» que l'Algérie se devait de prendre des dispositions, certes contraignantes, face à la crise financière mondiale et ne compte pas changer de position à l'egard du marché algérien. L'Union pour la Méditerranée a fait l'objet de questions de la presse qui s'est interrogée sur la place de notre pays dans cette organisation. Missoum Sbih rappelera la position algérienne à ce sujet : «Nous avions un préjugé favorable mais nous voulions savoir le contenu, la finalité du projet et être associés aux objectifs . Cela dit, il n'est pas question que l'Algérie se retire de l'organisation et pourrait même prendre des postes correspondant à ses intérêts. Les intérêts que nous defendons dans l'UPM doivent être conformes à ceux que nous defendons dans le cadre de l'UE ou l'Otan ou le contexte bilateral ». Pour revenir aux questions algériennes, Sbih informera les journalistes que le 25 mars prochain le nouveau conseil d'administration du centre culturel algerien à Paris tiendra sa première réunion. Ce conseil présidé par l'ambassadeur sera constitué de dix representants de ministères et de deux personnalités dont Slimane Benaissa, le dramaturge, et une écrivaine outre, bien entendu, le directeur du centre. Le CCA devra à terme piloter la démultiplication en province afinque tous les Algeriens de France aient accès à leur culture. Enfin on apprendra que l'Etat s'est finalement décidé à ouvrir le «dossier complexe» du patrimoine immobilier en France. Une enquête a été menée par tous les consulats pour définir la situation financière et juridique de ce patrimoine dont certains biens sont indûment occupés. Une mission spécialisée devrait être dépêchée d'Alger dans les prochains mois pour assainir la situation. G. K.