La présidente argentine Cristina Kirchner a défié ouvertement la justice qui veut l'empêcher d'utiliser des réserves de la Banque centrale pour payer la dette, aggravant la crise institutionnelle dans son pays. "Je ne permettrai pas qu'une juge laisse la dette impayée", a dit Mme Kirchner à la Casa Rosada, siège du gouvernement. "Cette présidente veut et va payer avec les réserves", a-t-elle martelé jeudi, s'attirant immédiatement les condamnations des juristes et des membres de l'opposition. La juge fédérale, Claudia Rodriguez Vidal, s'est déclarée vendredi "sûre" de sa décision de suspendre le décret "d'urgence" de Mme Kirchner autorisant l'utilisation de 4,38 milliards de dollars des réserves pour payer la dette du pays en 2010 (18 milliards de dollars, dont 5 milliards d'intérêts). "Lorsque les pouvoirs exécutif et législatif entrent en conflit, c'est au pouvoir judiciaire de trancher", a-t-elle dit. Ce nouvel affrontement rappelle le bras de fer en janvier de Mme Kirchner avec une autre juge, Maria José Sarmiento, au début de la crise institutionnelle maintenant relancée. La juge avait alors annulé un précédent décret quasi identique. Pour le juriste Felix Lon, le nouveau décret "d'urgence" présidentiel "est frappé de nullité car le pouvoir exécutif ne peut y avoir recours qu'en des situations extrêmes: une guerre ou une catastrophe naturelle". "L'annonce par la présidente de son intention de ne pas se soumettre à cette décision judiciaire ne peut qu'exacerber le conflit", a-t-il ajouté. Un autre juriste, Daniel Sabsay, a estimé que Mme Kirchner pourrait avoir commis "un délit". Selon la dirigeante de la Coalition civique (opposition), Elisa Carrio, la présidente s'est "mise définitivement hors la loi". Quatre députés de l'opposition ont d'ailleurs porté plainte pour "violation d'une décision judiciaire" contre Mme Kirchner et la présidente de la Banque centrale, Mercedes Marco del Pont. Mme Kirchner avait repris en main la Banque centrale début février, en remplaçant Martin Redrado, destitué après une épreuve de force avec le gouvernement, par Mme Marco del Pont, fidèle du parti au pouvoir. L'affrontement avec la justice, que l'ancien chef de l'Etat Nestor Kirchner (2003-2007), époux de la présidente, surnomme "le parti judiciaire", se double d'un affrontement avec le Congrès, où le gouvernement a perdu la majorité. L'opposition a vécu comme une provocation que Mme Kirchner annonce demain, en pleine ouverture de la session parlementaire annuelle, sa décision d'annuler l'ancien décret bloqué par la justice, et de le remplacer par deux nouveaux. Si le premier porte sur l'utilisation de 4,38 milliards de dollars, le deuxième, sur 2,18 milliards, concerne non pas des paiements à des porteurs particuliers de titres de la dette mais des organisations internationales, ce qui est autorisé par la loi. La juge Rodriguez Vidal ne l'a donc pas annulée. Alors que la présidente s'adressait aux parlementaires, Mme Marco del Pont transférait la totalité des 6,5 milliards de dollars au Trésor grâce à la publication instantanée du décret dans une édition spéciale du Bulletin Officiel. Indignée, l'opposition a fait savoir qu'elle bloquerait la semaine prochaine la nomination de Mme Marco Del Pont au Sénat. L'opposition contrôle toutes les commissions de cette chambre, y compris celle chargée d'examiner les décrets d'urgence. Mais La présidente, du fait du régime présidentiel argentin, peut opposer son veto à toute loi votée par le Congrès. Le danger pour le pays est la paralysie. La présidente argentine Cristina Kirchner a défié ouvertement la justice qui veut l'empêcher d'utiliser des réserves de la Banque centrale pour payer la dette, aggravant la crise institutionnelle dans son pays. "Je ne permettrai pas qu'une juge laisse la dette impayée", a dit Mme Kirchner à la Casa Rosada, siège du gouvernement. "Cette présidente veut et va payer avec les réserves", a-t-elle martelé jeudi, s'attirant immédiatement les condamnations des juristes et des membres de l'opposition. La juge fédérale, Claudia Rodriguez Vidal, s'est déclarée vendredi "sûre" de sa décision de suspendre le décret "d'urgence" de Mme Kirchner autorisant l'utilisation de 4,38 milliards de dollars des réserves pour payer la dette du pays en 2010 (18 milliards de dollars, dont 5 milliards d'intérêts). "Lorsque les pouvoirs exécutif et législatif entrent en conflit, c'est au pouvoir judiciaire de trancher", a-t-elle dit. Ce nouvel affrontement rappelle le bras de fer en janvier de Mme Kirchner avec une autre juge, Maria José Sarmiento, au début de la crise institutionnelle maintenant relancée. La juge avait alors annulé un précédent décret quasi identique. Pour le juriste Felix Lon, le nouveau décret "d'urgence" présidentiel "est frappé de nullité car le pouvoir exécutif ne peut y avoir recours qu'en des situations extrêmes: une guerre ou une catastrophe naturelle". "L'annonce par la présidente de son intention de ne pas se soumettre à cette décision judiciaire ne peut qu'exacerber le conflit", a-t-il ajouté. Un autre juriste, Daniel Sabsay, a estimé que Mme Kirchner pourrait avoir commis "un délit". Selon la dirigeante de la Coalition civique (opposition), Elisa Carrio, la présidente s'est "mise définitivement hors la loi". Quatre députés de l'opposition ont d'ailleurs porté plainte pour "violation d'une décision judiciaire" contre Mme Kirchner et la présidente de la Banque centrale, Mercedes Marco del Pont. Mme Kirchner avait repris en main la Banque centrale début février, en remplaçant Martin Redrado, destitué après une épreuve de force avec le gouvernement, par Mme Marco del Pont, fidèle du parti au pouvoir. L'affrontement avec la justice, que l'ancien chef de l'Etat Nestor Kirchner (2003-2007), époux de la présidente, surnomme "le parti judiciaire", se double d'un affrontement avec le Congrès, où le gouvernement a perdu la majorité. L'opposition a vécu comme une provocation que Mme Kirchner annonce demain, en pleine ouverture de la session parlementaire annuelle, sa décision d'annuler l'ancien décret bloqué par la justice, et de le remplacer par deux nouveaux. Si le premier porte sur l'utilisation de 4,38 milliards de dollars, le deuxième, sur 2,18 milliards, concerne non pas des paiements à des porteurs particuliers de titres de la dette mais des organisations internationales, ce qui est autorisé par la loi. La juge Rodriguez Vidal ne l'a donc pas annulée. Alors que la présidente s'adressait aux parlementaires, Mme Marco del Pont transférait la totalité des 6,5 milliards de dollars au Trésor grâce à la publication instantanée du décret dans une édition spéciale du Bulletin Officiel. Indignée, l'opposition a fait savoir qu'elle bloquerait la semaine prochaine la nomination de Mme Marco Del Pont au Sénat. L'opposition contrôle toutes les commissions de cette chambre, y compris celle chargée d'examiner les décrets d'urgence. Mais La présidente, du fait du régime présidentiel argentin, peut opposer son veto à toute loi votée par le Congrès. Le danger pour le pays est la paralysie.