L´ex-chef d´Etat argentin Nestor Carlos Kirchner, victime d´une crise cardiaque, est décédé le 27 octobre à Calafate, une ville touristique célèbre pour ses glaciers andins, dans sa province natale de Santa Cruz. La nouvelle a surpris le pays pendant que tous les Argentins étaient mobilisés dans leurs propres foyers, ce jour-là, pour contribuer au recensement national programmé par le gouvernement. Alors que les rues de la capitale étaient désertées, tous les canaux de télévision nationaux relataient, sans interruption, la brusque disparition du Dr. Kirchner. Agé de 60 ans Nestor Kirchner avait présidé l´Argentine de 2003 à 2007 aux lendemains d´une grave crise politique et économique qui avait provoqué notamment, la chute vertigineuse de la monnaie nationale et par la même occasion la perte de prestige du système bancaire argentin. Ces derniers mois Nestor Kirchner avait subi à deux reprises des interventions cardio-vasculaires, notamment pour déboucher une artère coronaire. Malgré les conseils répétés de ses médecins, il n´avait pas accepté de diminuer le rythme de ses activités politiques destinées à soutenir le mandat de son épouse, Cristina Fernandez Kirchner, qui lui avait succédé en 2007 à la tête de l´Etat argentin et pour préciser ses propres objectifs de réélection présidentielle en 2011. La mort l´a surpris dans la résidence familiale située á Calafate, à 2.800 km, au sud de la capitale. Après avoir quitté la présidence du pays Nestor Kirchner s´était fait élire en 2009, député national en représentation de la province de Buenos Aires, tout en présidant le puissant parti justicialiste (péroniste). En outre, il occupait le poste de secrétaire général de l´Union sud-américaine (UNASUR), de création récente. Nestor Kirchner est né le 25 février 1950, à Rio Gallegos, la capitale provinciale de Santa Cruz. Son père était un employé des postes, descendant d´immigrés allemands, dit-on. Quant à sa mère, d´ascendance croate, elle est Chilienne, originaire de la ville australe Punta Arenas. Avocat de formation, il débutera sa carrière politique comme maire de sa ville natale (1987-1991) puis gouverneur de la province de 1991 à 2003, forgeant ainsi ses qualités de gestionnaire des affaires publiques. En avril 2003, au cours des élections présidentielles, le candidat Kirchner n´obtient que 22% des voix derrière l´ex-président Carlos Menem (24%). Mais celui-ci renonce à se présenter au second tour, laissant ainsi, le siège vacant pour Kirchner qui obtiendra la magistrature suprême malgré le score minoritaire obtenu au premier tour. Peu connu à l´époque, de ses compatriotes, Nestor Kirchner aura l´habileté de gouverner en gardant à la tête de l´économie Roberto Lavagna, principal ministre du cabinet du président sortant, Eduardo Duhalde, l´homme fort, à l´époque, du péronisme. La politique économique avec une croissance remarquable va asseoir le pouvoir de Kirchner qui s´attachera à réduire la grave dette extérieure tout en se rebellant contre le Fonds monétaire internationale et ses méthodes qualifiées, en Argentine, d´inquisitrices. En 2005, il décidera de rembourser totalement près de 10 milliards de dollars à l´organisme international pour mieux marquer sa différence. Sur le terrain social, il prendra de nombreuses mesures en faveur des plus déshérités, tout en encourageant la défense des droits de l´Homme. L´actuel Chef de l´Etat, Cristina Kirchner, va bénéficier des mesures prises par son mari et poursuivre une politique sociale plus marquée tendant à améliorer le panier de la ménagère. Toutefois les accrochages avec les secteurs de la production vont s´accentuer notamment pour le poids de la fiscalité. Dans la région plusieurs pays sud-américains ont décrété un deuil de trois jours pour s´associer à l´Argentine. Les chefs d´Etat du Chili, de la Bolivie, de l´Equateur, de l´Uruguay, du Paraguay, du Brésil se sont déplacés à Buenos Aires pour s´associer à la veillée funèbre tenue à la «Casa rosada», siège de l´exécutif argentin. L´enterrement de l´ex -Président Nestor Kirchner aura lieu à Rio Gallegos, conformément à la volonté du défunt.