Les électeurs irakiens bravaient hier obus et bombes en votant en grand nombre pour les législatives. A Baghdad et dans tout le pays, y compris dans les régions sunnites comme à Mossoul dans le nord ou al-Anbar dans l'ouest, qui avaient boycotté le scrutin en 2005, de longues files étaient visibles devant les bureaux de vote et les électeurs se prêtaient volontiers à une fouille corporelle. Les électeurs irakiens bravaient hier obus et bombes en votant en grand nombre pour les législatives. A Baghdad et dans tout le pays, y compris dans les régions sunnites comme à Mossoul dans le nord ou al-Anbar dans l'ouest, qui avaient boycotté le scrutin en 2005, de longues files étaient visibles devant les bureaux de vote et les électeurs se prêtaient volontiers à une fouille corporelle. Mais en dépit des mesures de sécurité impressionnantes, dès l'ouverture du scrutin à 07H00 (04H00 GMT), les tirs d'obus de mortier ont secoué la capitale, survolée par des hélicoptères. Au moins soixante-dix obus de mortier sont tombés principalement sur les quartiers sunnites dont quatre contre la zone verte ultra sécurisée qui abrite les institutions gouvernementales et les ambassades américaine et britannique et au moins sept bombes ont explosé à Baghdad et Baqouba. 24 personnes ont été tuées à Baghdad dont douze dans l'effondrement d'un immeuble à Our, dans le nord de Baghdad, alors que huit autres ont été tuées dans des attentats à la bombe, selon le ministère de l'Intérieur. Le nombre de blessés s'élève à 70 personnes dans tout le pays. Treize ont été blessés par des tirs d'obus contre un bureau de vote à Iskandariya, à 50 au sud de Baghdad. Dans la province sunnite d'al-Anbar, une dizaine de mortiers sont tombés à Ramadi et à Fallouja, sans faire de victimes alors que les électeurs se rendaient en nombre aux urnes dans ces anciens fiefs de l'insurrection. Le réseau Al-Qaïda a menacé de mort quiconque participerait à ces élections, les deuxièmes depuis le renversement de Saddam Hussein en 2003. Le Premier ministre Nouri al-Maliki, qui a déposé son bulletin dans un hôtel de la "Zone verte", a minimisé les violences. "Ces attaques ne sont que du bruit pour impressionner les électeurs mais les Irakiens sont un peuple qui aime relever les défis", a-t-il dit. "Mon vote aujourd'hui est un défi à Al-Qaïda", a affirmé Khaled Abdallah, 35 ans, au moment où quatre explosions retentissaient dans le bastion sunnite de Fallouja. "A mon avis, les listes laïques sont les plus aptes à remettre le pays sur pieds", a de son côté indiqué Abou Daoud, un retraité de 70 ans, dans le même bureau. Sa femme en revanche, Oum Daoud, ne partage pas ses idées politiques. "Je vais voter pour (le Premier ministre Nouri) al-Maliki car je crois qu'il est le meilleur pour l'Irak", a-t-elle dit, avant de souligner : "Je veux tourner la page du terrorisme". Douze coalitions et 74 partis sont en lice mais deux listes sont données favorites: l'une ayant une forte connotation religieuse chiite, "l'Alliance pour l'Etat de droit" du Premier ministre Nouri al-Maliki, et l'autre résolument laïque, le Bloc Irakien, dirigé par l'ancien chef de gouvernement Iyad Allawi. Leur principale divergence porte sur la débaassification, qui fut le seul véritable débat de la campagne après le bannissement de plus de 500 candidats ayant appartenu ou ayant fait l'apologie du Baas, l'ancien parti de Saddam Hussein, renversé par l'invasion de 2003 conduite par les Etats-Unis. Ils devront affronter une coalition de partis religieux chiites particulièrement puissante dans le sud du pays. Au nord, dans le Kurdistan autonome irakien, les deux partis historiques -le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani et l'Union patriotique du Kurdistan de Jalal Talabani qui contrôlaient la vie politique depuis trois décennies - sont pour la première fois concurrencés dans un scrutin national par un parti de dissidents, Goran (changement en kurde), qui pourrait redessiner les rapports de forces dans cette région. Le principal enjeu de ce scrutin qui intervient après quatre ans de violences communautaires ayant fait des dizaines de milliers de morts, réside dans la participation de toutes les communautés, et surtout des sunnites qui devraient retrouver le chemin des urnes après les avoir boudées en 2005, lors des premières législatives de l'après-Saddam. Une forte participation de cette communauté, qui représentent 23,6% de la population rééquilibrera la donne politique et signifiera qu'elle accepte le jeu politique malgré sa perte du pouvoir—qu'elle détenait depuis la création de l'Irak en 1920—au profit des chiites (58,8%). Un vote massif des sunnites est donc sensé rééquilibrer le jeu politique. Le système proportionnel en vigueur ne permettant pas à une coalition d'avoir la majorité absolue, la formation d'un gouvernement risque de prendre du temps, ce qui laisse craindre une recrudescence de la violence. Lors du dernier scrutin, le gouvernement n'avait été formé qu'après cinq mois de tractations. Environ 19 millions d'électeurs doivent désigner les 325 députés pour un mandat de quatre ans durant lequel 96.000 soldats américains quitteront définitivement l'Irak, neuf ans après avoir envahi le pays pour destituer le président irakien en exercice, Saddam Hussein en 2003. N. S. Mais en dépit des mesures de sécurité impressionnantes, dès l'ouverture du scrutin à 07H00 (04H00 GMT), les tirs d'obus de mortier ont secoué la capitale, survolée par des hélicoptères. Au moins soixante-dix obus de mortier sont tombés principalement sur les quartiers sunnites dont quatre contre la zone verte ultra sécurisée qui abrite les institutions gouvernementales et les ambassades américaine et britannique et au moins sept bombes ont explosé à Baghdad et Baqouba. 24 personnes ont été tuées à Baghdad dont douze dans l'effondrement d'un immeuble à Our, dans le nord de Baghdad, alors que huit autres ont été tuées dans des attentats à la bombe, selon le ministère de l'Intérieur. Le nombre de blessés s'élève à 70 personnes dans tout le pays. Treize ont été blessés par des tirs d'obus contre un bureau de vote à Iskandariya, à 50 au sud de Baghdad. Dans la province sunnite d'al-Anbar, une dizaine de mortiers sont tombés à Ramadi et à Fallouja, sans faire de victimes alors que les électeurs se rendaient en nombre aux urnes dans ces anciens fiefs de l'insurrection. Le réseau Al-Qaïda a menacé de mort quiconque participerait à ces élections, les deuxièmes depuis le renversement de Saddam Hussein en 2003. Le Premier ministre Nouri al-Maliki, qui a déposé son bulletin dans un hôtel de la "Zone verte", a minimisé les violences. "Ces attaques ne sont que du bruit pour impressionner les électeurs mais les Irakiens sont un peuple qui aime relever les défis", a-t-il dit. "Mon vote aujourd'hui est un défi à Al-Qaïda", a affirmé Khaled Abdallah, 35 ans, au moment où quatre explosions retentissaient dans le bastion sunnite de Fallouja. "A mon avis, les listes laïques sont les plus aptes à remettre le pays sur pieds", a de son côté indiqué Abou Daoud, un retraité de 70 ans, dans le même bureau. Sa femme en revanche, Oum Daoud, ne partage pas ses idées politiques. "Je vais voter pour (le Premier ministre Nouri) al-Maliki car je crois qu'il est le meilleur pour l'Irak", a-t-elle dit, avant de souligner : "Je veux tourner la page du terrorisme". Douze coalitions et 74 partis sont en lice mais deux listes sont données favorites: l'une ayant une forte connotation religieuse chiite, "l'Alliance pour l'Etat de droit" du Premier ministre Nouri al-Maliki, et l'autre résolument laïque, le Bloc Irakien, dirigé par l'ancien chef de gouvernement Iyad Allawi. Leur principale divergence porte sur la débaassification, qui fut le seul véritable débat de la campagne après le bannissement de plus de 500 candidats ayant appartenu ou ayant fait l'apologie du Baas, l'ancien parti de Saddam Hussein, renversé par l'invasion de 2003 conduite par les Etats-Unis. Ils devront affronter une coalition de partis religieux chiites particulièrement puissante dans le sud du pays. Au nord, dans le Kurdistan autonome irakien, les deux partis historiques -le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani et l'Union patriotique du Kurdistan de Jalal Talabani qui contrôlaient la vie politique depuis trois décennies - sont pour la première fois concurrencés dans un scrutin national par un parti de dissidents, Goran (changement en kurde), qui pourrait redessiner les rapports de forces dans cette région. Le principal enjeu de ce scrutin qui intervient après quatre ans de violences communautaires ayant fait des dizaines de milliers de morts, réside dans la participation de toutes les communautés, et surtout des sunnites qui devraient retrouver le chemin des urnes après les avoir boudées en 2005, lors des premières législatives de l'après-Saddam. Une forte participation de cette communauté, qui représentent 23,6% de la population rééquilibrera la donne politique et signifiera qu'elle accepte le jeu politique malgré sa perte du pouvoir—qu'elle détenait depuis la création de l'Irak en 1920—au profit des chiites (58,8%). Un vote massif des sunnites est donc sensé rééquilibrer le jeu politique. Le système proportionnel en vigueur ne permettant pas à une coalition d'avoir la majorité absolue, la formation d'un gouvernement risque de prendre du temps, ce qui laisse craindre une recrudescence de la violence. Lors du dernier scrutin, le gouvernement n'avait été formé qu'après cinq mois de tractations. Environ 19 millions d'électeurs doivent désigner les 325 députés pour un mandat de quatre ans durant lequel 96.000 soldats américains quitteront définitivement l'Irak, neuf ans après avoir envahi le pays pour destituer le président irakien en exercice, Saddam Hussein en 2003. N. S.