Malgré les attentats qui ont fait 38 morts, les électeurs irakiens ont voté hier en grand nombre lors d'un scrutin législatif crucial pour la stabilité du pays à six mois du départ des troupes américaines de combat. A Baghdad et dans tout le pays, y compris dans les régions sunnites, comme Mossoul dans le nord, qui avaient boycotté le scrutin en 2005, de longues files étaient visibles devant les bureaux de vote. Le réseau Al Qaïda a menacé de mort quiconque participerait à ces élections. Dès l'ouverture du scrutin à 7h, les tirs d'obus de mortier ont secoué la capitale, survolée par des hélicoptères. Au moins s70 obus de mortier sont tombés principalement sur les quartiers sunnites. 16 personnes ont été tuées par ces tirs, dont 12 dans l'effondrement d'un immeuble à Our, dans le nord de Baghdad, alors que 8 autres ont été tuées dans des attentats à la bombe. Le nombre de blessés s'élève à 70 personnes dans tout le pays. 13 ont été blessées par des tirs d'obus contre un bureau de vote à Iskandariya, à 50 km au sud de Baghdad. Dans la province sunnite d'Al Anbar, une dizaine de mortiers sont tombés à Ramadi et à Fallouja sans faire de victimes, alors que les électeurs se rendaient en nombre aux urnes dans ces anciens fiefs de l'insurrection. «Mon vote aujourd'hui est un défi à Al Qaïda», a affirmé Khaled Abdallah, 35 ans, au moment où 4 explosions retentissaient dans le bastion sunnite de Fallouja. e Premier ministre Nouri Al Maliki, qui a déposé son bulletin dans un hôtel de la zone verte, a minimisé les violences. «Ces attaques ne sont que du bruit pour impressionner les électeurs mais les Irakiens sont un peuple qui aime relever les défis», a-t-il dit. Les rues de la capitale, coupées par des centaines de barrages, étaient vidées de toute circulation. Plusieurs centaines de milliers de militaires et policiers protègent les 46 000 bureaux de vote du pays après les menaces de mort contre les électeurs proférées vendredi par Al Qaïda. Les bureaux de vote ont fermé à 14h GMT au terme d'un scrutin législatif ensanglanté par des violences qui ont fait 38 morts et plus de 100 blessés, a indiqué la commission électorale. «Les bureaux de vote ferment à 17h mais s'il y a des files d'attente, les bureaux de vote doivent accepter le dernier électeur de la file», a affirmé Hamdia Husseini à la télévision publique irakienne. «Il n'y a pas de prolongation» des horaires de vote, a-t-elle insisté.