Beaucoup de contradictions caractérisent la position de l'Union européenne (UE) vis-à-vis de la région sahélo-sahélienne et les multiples enjeux qui l'entourent. En effet, alors que le Conseil européen des Relations extérieures annonçait, au cours du mois d'octobre 2009, son intention de développer une approche « régionale complète » destinée à aider les Etats du Sahel à « lutter » contre les activités terroristes et le trafic de drogues, d'armes et d'êtres humains, certains pays européens, la France et l'Espagne en tête, sont en train d' « alimenter » le terrorisme à travers le paiement de rançons en contrepartie de la libération de leurs otages détenus par Al Qaida au Maghreb Islamique ( Aqmi) qui s'est retranchée dans cette région. Une attitude jugée hypocrite puisque chacune des deux parties, l'Aqmi et les pays européens, trouvent leur compte au grand dam des pays composant dont l'Algérie qui fait de la lutte antiterroriste une préoccupation de premier ordre. C'est donc, logiquement, qu'Alger s'élève et condamne le versement de rançons par les pays européens, pour la libération des otages. Le dernier épisode en date, celui de la libération, après paiement de rançon, de l' « espion » français, Pierre Camatte, avec le « concours » de Bamako après un forcing de l'Elysée, témoigne par ailleurs du peu de « tact » qu'ont certains pays sahéliens, le Mali dans ce cas de figure, quand il s'agit de respecter une position commune à l'égard d'un phénomène qui prend de l'ampleur. Les pays européens, pourtant signataires de toutes les conventions onusiennes de lutte contre le terrorisme, notamment la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme, du 9 décembre 1999, font ainsi fi de la légalité internationale qu'ils n'hésitent pas à brandir lorsqu'il s'agit de leurs propres intérêts. A noter que l'Algérie a initié une campagne appelant le Conseil de sécurité de l'ONU à adopter une résolution contraignante contre le paiement de rançons aux groupes terroristes. Cette campagne a eu un écho très favorable auprès de nombreux pays notamment de l'Union africaine (UA). Ces derniers réunis lors du 13e sommet de l'UA vers la fin aout 2009 à Syrte (Libye), ont unanimement approuvé l'initiative algérienne. Cette décision invite également l'Assemblée générale des Nations unies à engager des négociations en vue d'élaborer un protocole additionnel à la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme et à la Convention internationale contre la prise d'otages prohibant le versement de rançons aux groupes terroristes. Cette initiative, qui vise à criminaliser le paiement des rançons aux groupes terroristes, participera, selon le document adopté par le sommet de Syrte, à la consolidation du dispositif juridique mis en place notamment par les résolutions 1373 et 1267, ainsi que par les conventions internationales et africaines de lutte antiterroriste. Y. D. Beaucoup de contradictions caractérisent la position de l'Union européenne (UE) vis-à-vis de la région sahélo-sahélienne et les multiples enjeux qui l'entourent. En effet, alors que le Conseil européen des Relations extérieures annonçait, au cours du mois d'octobre 2009, son intention de développer une approche « régionale complète » destinée à aider les Etats du Sahel à « lutter » contre les activités terroristes et le trafic de drogues, d'armes et d'êtres humains, certains pays européens, la France et l'Espagne en tête, sont en train d' « alimenter » le terrorisme à travers le paiement de rançons en contrepartie de la libération de leurs otages détenus par Al Qaida au Maghreb Islamique ( Aqmi) qui s'est retranchée dans cette région. Une attitude jugée hypocrite puisque chacune des deux parties, l'Aqmi et les pays européens, trouvent leur compte au grand dam des pays composant dont l'Algérie qui fait de la lutte antiterroriste une préoccupation de premier ordre. C'est donc, logiquement, qu'Alger s'élève et condamne le versement de rançons par les pays européens, pour la libération des otages. Le dernier épisode en date, celui de la libération, après paiement de rançon, de l' « espion » français, Pierre Camatte, avec le « concours » de Bamako après un forcing de l'Elysée, témoigne par ailleurs du peu de « tact » qu'ont certains pays sahéliens, le Mali dans ce cas de figure, quand il s'agit de respecter une position commune à l'égard d'un phénomène qui prend de l'ampleur. Les pays européens, pourtant signataires de toutes les conventions onusiennes de lutte contre le terrorisme, notamment la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme, du 9 décembre 1999, font ainsi fi de la légalité internationale qu'ils n'hésitent pas à brandir lorsqu'il s'agit de leurs propres intérêts. A noter que l'Algérie a initié une campagne appelant le Conseil de sécurité de l'ONU à adopter une résolution contraignante contre le paiement de rançons aux groupes terroristes. Cette campagne a eu un écho très favorable auprès de nombreux pays notamment de l'Union africaine (UA). Ces derniers réunis lors du 13e sommet de l'UA vers la fin aout 2009 à Syrte (Libye), ont unanimement approuvé l'initiative algérienne. Cette décision invite également l'Assemblée générale des Nations unies à engager des négociations en vue d'élaborer un protocole additionnel à la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme et à la Convention internationale contre la prise d'otages prohibant le versement de rançons aux groupes terroristes. Cette initiative, qui vise à criminaliser le paiement des rançons aux groupes terroristes, participera, selon le document adopté par le sommet de Syrte, à la consolidation du dispositif juridique mis en place notamment par les résolutions 1373 et 1267, ainsi que par les conventions internationales et africaines de lutte antiterroriste. Y. D.