C'était au moment fort de la crise financière, marquée par le retour du nationalisme économique au sein même des modèles les plus libéraux dans le monde, que le gouvernement algérien a décidé de mettre le la dans sa politique de privatisation. Mieux encore, il adopte une nouvelle orientation faisant de la préférence nationale, dans la réalisation des projets inscrits dans ce quinquennat, une priorité. C'était au moment fort de la crise financière, marquée par le retour du nationalisme économique au sein même des modèles les plus libéraux dans le monde, que le gouvernement algérien a décidé de mettre le la dans sa politique de privatisation. Mieux encore, il adopte une nouvelle orientation faisant de la préférence nationale, dans la réalisation des projets inscrits dans ce quinquennat, une priorité. L'objectif étant de permettre aux entreprises algériennes, publiques ou privées de garder une part importante de marchés, si ce n'est pas la totalité dans certains secteurs. Une aubaine pour les PME qui tentent depuis des années de s'imposer face à l'afflux des entreprises étrangères avec leur savoir-faire et leur maitrise des délais de réalisation. Des critères que les entreprises algériennes peinent encore à acquérir. L'autoroute des Hauts-Plateaux, premier grand projet pour les entreprises algériennes C'est un test grandeur nature pour les entreprises algériennes des travaux publics qui seront sélectionnées pour la réalisation de l'autoroute des Hauts-Plateaux. Cet ouvrage sera confié à «100%» aux entreprises nationales entre publiques et privées, selon le ministère des Travaux publics. Une première depuis le lacement des grands chantiers, synonyme d'un nouveau départ pour les entreprises algériennes. Longue de 1.300 km, cette autoroute qui traversera plusieurs wilayas de l'Est, devra en plus de l'amélioration de la fluidité du trafic routier, jouer un rôle vital dans le développement économique et social de toutes les régions qu'elle parcourra. Mais des interrogations subsistent quant aux capacités de ces entreprises à livrer le projet dans les délais impartis et surtout selon les normes. Ces entreprises sont-elles alors assez outillées en moyens humains et matériels ? Car une telle mission est loin d'être une sinécure même si les responsables du ministère évoquent des aspects techniques pour justifier ce choix comme le relief de la région des Hauts- Plateaux qui est « moins compliqué que celui de l'autoroute Est-Ouest ». Pour le ministère en tout cas, la solution est déjà là. L'autoroute Est-Ouest constitue pour ces responsables un cas d'école où des centaines de personnes sont formées et bien préparées pour prendre la relève. Selon les statistiques du département de Amar Ghoul, le projet a employé 30.000 personnes qui seront redéployés pour la réalisation du programme de l'autoroute des Hauts-Plateaux et des pénétrations au niveau de plusieurs wilayas, une fois le projet de l'autoroute Est-Ouest achevé. C'est dire la confiance du ministre dans les capacités de la main d'œuvre locale. Or, tout le monde le sait, pour un tel projet ce n'est pas tant le nombre qui compte mais plutôt la qualité. Pour l'autoroute Est-Ouest, ce sont les ingénieurs chinois et japonais qui s'occupent de l'aspect technique sans lequel les travaux n'avanceraient jamais. Amar Ghoul l'a, d'ailleurs, constaté dès le début des travaux et sa décision de prendre en charge la formation d'ingénieurs algériens au Japon était salutaire pour tout le secteur. Mais sont-ils au top aujourd'hui ? Il est difficile, pour le moment, même pour les professionnels, d'émettre un quelconque avis du moins pour ce qui est de la partie technique. Mais pour la réalisation, des doutes subsistent si l'on tient compte de l'état des entreprises algériennes privées qui ont en majorité le cachet de PME familiale. Quant au secteur public qui compte quelque 4.000 entreprises activant dans les travaux publics, rares sont celles, pour ne pas dire aucune qui ont la stature des entreprises japonaises ou chinoises. L'exemple du bâtiment Les différents chantiers, que ce soit dans les travaux publics ou le bâtiment, ont boosté l'activité restée en berne depuis des décennies. L'ampleur des projets a, néanmoins, mis à nu le manque de moyens de réalisation. L'exemple du secteur de l'habitat est à ce titre édifiant tant l'entreprise algérienne s'est trouvée non préparée à réaliser le million de logement, un des projets phare du premier quinquennat. Et ce sont encore une fois les étrangers qui sont venus au secours de ce secteur. Les chiffres sous forme du bilan du premier responsable, Nouredine Moussa, montrent à quel point l'entreprise algérienne du BTPH est à la traîne. Car si l'objectif est, dans sa globalité, atteint, ce qui une des satisfactions des responsables du secteur de l'habitat, le point noir reste le rôle joué par les entreprises nationales qui est minime et le retard qu'elles doivent rattraper est énorme. «Un million de logements a été construit en Algérie en cinq ans, de 2005 à 2009, en majorité par des entreprises étrangères», avait indiqué, en décembre 2009, Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, lors de la 8e assemblée générale du Fonds de garantie et de caution mutuelle de la promotion immobilière (FGCMPI). Avec le langage des chiffres, les entreprises algériennes ont réalisé seulement «172.238 logements sur le million de logements construits durant le dernier quinquennat, soit un peu plus de 17%». Le reste a été construit par des étrangers, notamment des groupes chinois, avait reconnu le ministre de l'Habitat. Une triste réalité pour ces milliers de PME qui, faut-il le dire, ont montré leur limite. Combien de chantier étaient à l'arrêt, faute de disponibilité de matériaux de construction ou -et c'est plus inquiétant encore- le non respect des délais de livraison. Illustration de cette situation, les projets de location vente confiés à des entreprises algériennes dont plusieurs ont été repris par la suite par des entreprises étrangères en vu d'accélérer la cadence de réalisation. L'écart, il faut le dire, est important entre une entreprise chinoise et une autre algérienne et ce, même si les organisations patronales ne veulent pas le reconnaitre en reprochant à plusieurs reprises au gouvernement de favoriser les étrangers dans l'attribution des contrats de construction de logements au détriment des entreprises locales. Le choix est certes difficile à faire, mais la majorité des Algériens ont eu de mauvaises expériences dans le passé où des cités ne dépassant pas les 100 logements sont réalisées au bout de dix ans, voire plus. C'est que l'entreprise algérienne ne s'est pas encore tout à fait adaptée aux nouvelles normes de construction comme le respect des délais, devenu un élément essentiel dans le cahier des charges. Le ministère des Travaux publics qui s'apprête à faire appel aux entreprises algériennes pour l'autoroute des Hauts-Plateaux, dont le coût serait de 8 milliards de dollars, devrait au préalable méditer l'exemple du secteur de l'habitat. Un bilan exhaustif des capacités de réalisation de ces entreprises est plus que nécessaire. Ce n'est qu'à partir de là que les choses avanceront mieux. Car dans le cas contraire, le projet sera sujet au sempiternel retard de livraison, ce qui induirait inéluctablement des surcoûts et des désagréments aux citoyens de la région qui attendent des retombées positives sur l'activité économique et surtout de l'emploi pour les jeunes. R.E.H L'objectif étant de permettre aux entreprises algériennes, publiques ou privées de garder une part importante de marchés, si ce n'est pas la totalité dans certains secteurs. Une aubaine pour les PME qui tentent depuis des années de s'imposer face à l'afflux des entreprises étrangères avec leur savoir-faire et leur maitrise des délais de réalisation. Des critères que les entreprises algériennes peinent encore à acquérir. L'autoroute des Hauts-Plateaux, premier grand projet pour les entreprises algériennes C'est un test grandeur nature pour les entreprises algériennes des travaux publics qui seront sélectionnées pour la réalisation de l'autoroute des Hauts-Plateaux. Cet ouvrage sera confié à «100%» aux entreprises nationales entre publiques et privées, selon le ministère des Travaux publics. Une première depuis le lacement des grands chantiers, synonyme d'un nouveau départ pour les entreprises algériennes. Longue de 1.300 km, cette autoroute qui traversera plusieurs wilayas de l'Est, devra en plus de l'amélioration de la fluidité du trafic routier, jouer un rôle vital dans le développement économique et social de toutes les régions qu'elle parcourra. Mais des interrogations subsistent quant aux capacités de ces entreprises à livrer le projet dans les délais impartis et surtout selon les normes. Ces entreprises sont-elles alors assez outillées en moyens humains et matériels ? Car une telle mission est loin d'être une sinécure même si les responsables du ministère évoquent des aspects techniques pour justifier ce choix comme le relief de la région des Hauts- Plateaux qui est « moins compliqué que celui de l'autoroute Est-Ouest ». Pour le ministère en tout cas, la solution est déjà là. L'autoroute Est-Ouest constitue pour ces responsables un cas d'école où des centaines de personnes sont formées et bien préparées pour prendre la relève. Selon les statistiques du département de Amar Ghoul, le projet a employé 30.000 personnes qui seront redéployés pour la réalisation du programme de l'autoroute des Hauts-Plateaux et des pénétrations au niveau de plusieurs wilayas, une fois le projet de l'autoroute Est-Ouest achevé. C'est dire la confiance du ministre dans les capacités de la main d'œuvre locale. Or, tout le monde le sait, pour un tel projet ce n'est pas tant le nombre qui compte mais plutôt la qualité. Pour l'autoroute Est-Ouest, ce sont les ingénieurs chinois et japonais qui s'occupent de l'aspect technique sans lequel les travaux n'avanceraient jamais. Amar Ghoul l'a, d'ailleurs, constaté dès le début des travaux et sa décision de prendre en charge la formation d'ingénieurs algériens au Japon était salutaire pour tout le secteur. Mais sont-ils au top aujourd'hui ? Il est difficile, pour le moment, même pour les professionnels, d'émettre un quelconque avis du moins pour ce qui est de la partie technique. Mais pour la réalisation, des doutes subsistent si l'on tient compte de l'état des entreprises algériennes privées qui ont en majorité le cachet de PME familiale. Quant au secteur public qui compte quelque 4.000 entreprises activant dans les travaux publics, rares sont celles, pour ne pas dire aucune qui ont la stature des entreprises japonaises ou chinoises. L'exemple du bâtiment Les différents chantiers, que ce soit dans les travaux publics ou le bâtiment, ont boosté l'activité restée en berne depuis des décennies. L'ampleur des projets a, néanmoins, mis à nu le manque de moyens de réalisation. L'exemple du secteur de l'habitat est à ce titre édifiant tant l'entreprise algérienne s'est trouvée non préparée à réaliser le million de logement, un des projets phare du premier quinquennat. Et ce sont encore une fois les étrangers qui sont venus au secours de ce secteur. Les chiffres sous forme du bilan du premier responsable, Nouredine Moussa, montrent à quel point l'entreprise algérienne du BTPH est à la traîne. Car si l'objectif est, dans sa globalité, atteint, ce qui une des satisfactions des responsables du secteur de l'habitat, le point noir reste le rôle joué par les entreprises nationales qui est minime et le retard qu'elles doivent rattraper est énorme. «Un million de logements a été construit en Algérie en cinq ans, de 2005 à 2009, en majorité par des entreprises étrangères», avait indiqué, en décembre 2009, Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, lors de la 8e assemblée générale du Fonds de garantie et de caution mutuelle de la promotion immobilière (FGCMPI). Avec le langage des chiffres, les entreprises algériennes ont réalisé seulement «172.238 logements sur le million de logements construits durant le dernier quinquennat, soit un peu plus de 17%». Le reste a été construit par des étrangers, notamment des groupes chinois, avait reconnu le ministre de l'Habitat. Une triste réalité pour ces milliers de PME qui, faut-il le dire, ont montré leur limite. Combien de chantier étaient à l'arrêt, faute de disponibilité de matériaux de construction ou -et c'est plus inquiétant encore- le non respect des délais de livraison. Illustration de cette situation, les projets de location vente confiés à des entreprises algériennes dont plusieurs ont été repris par la suite par des entreprises étrangères en vu d'accélérer la cadence de réalisation. L'écart, il faut le dire, est important entre une entreprise chinoise et une autre algérienne et ce, même si les organisations patronales ne veulent pas le reconnaitre en reprochant à plusieurs reprises au gouvernement de favoriser les étrangers dans l'attribution des contrats de construction de logements au détriment des entreprises locales. Le choix est certes difficile à faire, mais la majorité des Algériens ont eu de mauvaises expériences dans le passé où des cités ne dépassant pas les 100 logements sont réalisées au bout de dix ans, voire plus. C'est que l'entreprise algérienne ne s'est pas encore tout à fait adaptée aux nouvelles normes de construction comme le respect des délais, devenu un élément essentiel dans le cahier des charges. Le ministère des Travaux publics qui s'apprête à faire appel aux entreprises algériennes pour l'autoroute des Hauts-Plateaux, dont le coût serait de 8 milliards de dollars, devrait au préalable méditer l'exemple du secteur de l'habitat. Un bilan exhaustif des capacités de réalisation de ces entreprises est plus que nécessaire. Ce n'est qu'à partir de là que les choses avanceront mieux. Car dans le cas contraire, le projet sera sujet au sempiternel retard de livraison, ce qui induirait inéluctablement des surcoûts et des désagréments aux citoyens de la région qui attendent des retombées positives sur l'activité économique et surtout de l'emploi pour les jeunes. R.E.H