Hôtels, magasins, restaurants et discothèques fleurissent à Soweto, township branché au sud de Johannesburg, où de nombreux touristes ont choisi de séjourner pendant la Coupe du monde de football. Situé à quelques kilomètres du stade flambant neuf de Soccer City, calebasse colorée de plus de 90.000 places qui accueillera le match d'ouverture et la finale du Mondial (11 juin/11 juillet), Soweto fait le plein pour la compétition. "Avant, on avait honte de dire qu'on venait de Soweto, c'était synonyme de criminalité, bidonville et pauvreté", rappelle Frans Malotle, propriétaire d'une des maisons d'hôtes de plus en plus nombreuses dans cette ville à part entière, où vit un tiers des 3,8 millions d'habitants de Johannesburg. Maintenant, "les gens veulent séjourner dans les townships. Notre B&B est complet durant le tournoi", assure-t-il. Non loin de là, depuis le hall d'entrée d'un hôtel quatre étoiles, d'immenses portraits d'un Nelson Mandela tout jeune regardent en contrebas la rue poussiéreuse où les militants anti-apartheid ont affronté la police il y a 34 ans. Le 16 juin 1976, le township a explosé sur les écrans de télévision dans le monde, lorsque 10.000 écoliers sont descendus dans la rue. La répression policière a fait des centaines de morts à travers le pays, cristallisant la mobilisation internationale contre l'apartheid. Le musée Hector Pieterson, du nom du jeune garçon mort sous les balles des forces de l'ordre dont la photo a fait le tour du monde, retrace cet épisode, à côté d'une rue où ont vécu deux prix Nobel de la paix, l'archevêque anglican Desmond Tutu et Nelson Mandela, le premier président noir du pays, dont la petite maison est ouverte au public. Art de vivre Ces images de pneus enflammés, de manifestations violentes et de brutalités policières restent attachées à la perception des townships dans le monde. A Soweto, la réalité a pourtant bien changé. Les SOuth WEst TOwnships (Soweto) avaient été créés dans les années 1930 pour maintenir un réservoir de main d'oeuvre à l'écart de la ville blanche, selon le principe des ghettos noirs systématisé par les lois d'apartheid. L'accès à l'eau et aux services de base y étaient limités, voire inexistants, la propriété privée interdite. Après les premières élections multiraciales en 1994, la criminalité a d'abord explosé dans ces bidonvilles privés de tout. Mais Soweto a reçu une attention toute spéciale des pouvoirs publics. "Soweto est passé du statut de township à celui de ville, avec ses centres commerciaux, ses rues goudronnées et une criminalité en baisse", résume Garth Klein, expert en développement urbain à l'Université de Witwatersrand (Johannesburg). Les petits magasins abondent et un centre commercial, le Maponya Mall, permet aux résidents de faire toutes leurs courses sur place. Les bidonvilles demeurent une réalité. Mais les petites maisons de briques de la classe moyenne s'étendent presque à vue d'oeil, côtoyant des quartiers aux villas luxueuses comme celle de Winnie Madikizela-Mandela, l'ex-femme du héros. Et Soweto, c'est aussi un art de vivre. Le week-end, les fêtes informelles s'organisent autour des "braais" (barbecue). "Tu n'as pas besoin d'invitation", souligne Simphiwe Ngwena, 19 ans. "Tu te pointes juste et tu dis: salut!" Agences Hôtels, magasins, restaurants et discothèques fleurissent à Soweto, township branché au sud de Johannesburg, où de nombreux touristes ont choisi de séjourner pendant la Coupe du monde de football. Situé à quelques kilomètres du stade flambant neuf de Soccer City, calebasse colorée de plus de 90.000 places qui accueillera le match d'ouverture et la finale du Mondial (11 juin/11 juillet), Soweto fait le plein pour la compétition. "Avant, on avait honte de dire qu'on venait de Soweto, c'était synonyme de criminalité, bidonville et pauvreté", rappelle Frans Malotle, propriétaire d'une des maisons d'hôtes de plus en plus nombreuses dans cette ville à part entière, où vit un tiers des 3,8 millions d'habitants de Johannesburg. Maintenant, "les gens veulent séjourner dans les townships. Notre B&B est complet durant le tournoi", assure-t-il. Non loin de là, depuis le hall d'entrée d'un hôtel quatre étoiles, d'immenses portraits d'un Nelson Mandela tout jeune regardent en contrebas la rue poussiéreuse où les militants anti-apartheid ont affronté la police il y a 34 ans. Le 16 juin 1976, le township a explosé sur les écrans de télévision dans le monde, lorsque 10.000 écoliers sont descendus dans la rue. La répression policière a fait des centaines de morts à travers le pays, cristallisant la mobilisation internationale contre l'apartheid. Le musée Hector Pieterson, du nom du jeune garçon mort sous les balles des forces de l'ordre dont la photo a fait le tour du monde, retrace cet épisode, à côté d'une rue où ont vécu deux prix Nobel de la paix, l'archevêque anglican Desmond Tutu et Nelson Mandela, le premier président noir du pays, dont la petite maison est ouverte au public. Art de vivre Ces images de pneus enflammés, de manifestations violentes et de brutalités policières restent attachées à la perception des townships dans le monde. A Soweto, la réalité a pourtant bien changé. Les SOuth WEst TOwnships (Soweto) avaient été créés dans les années 1930 pour maintenir un réservoir de main d'oeuvre à l'écart de la ville blanche, selon le principe des ghettos noirs systématisé par les lois d'apartheid. L'accès à l'eau et aux services de base y étaient limités, voire inexistants, la propriété privée interdite. Après les premières élections multiraciales en 1994, la criminalité a d'abord explosé dans ces bidonvilles privés de tout. Mais Soweto a reçu une attention toute spéciale des pouvoirs publics. "Soweto est passé du statut de township à celui de ville, avec ses centres commerciaux, ses rues goudronnées et une criminalité en baisse", résume Garth Klein, expert en développement urbain à l'Université de Witwatersrand (Johannesburg). Les petits magasins abondent et un centre commercial, le Maponya Mall, permet aux résidents de faire toutes leurs courses sur place. Les bidonvilles demeurent une réalité. Mais les petites maisons de briques de la classe moyenne s'étendent presque à vue d'oeil, côtoyant des quartiers aux villas luxueuses comme celle de Winnie Madikizela-Mandela, l'ex-femme du héros. Et Soweto, c'est aussi un art de vivre. Le week-end, les fêtes informelles s'organisent autour des "braais" (barbecue). "Tu n'as pas besoin d'invitation", souligne Simphiwe Ngwena, 19 ans. "Tu te pointes juste et tu dis: salut!" Agences