Ammi Ali a été kidnappé le lundi 15 mars dernier dans son poulailler situé au lieu dit Ath Moh Ouslimane à mi-chemin entre Boghni et Ath Koufi. Il était 16h lorsque 8 insurgés se sont présentés sur les lieux, tous armés de kalachnikov. Il a fallu cinq heures de négociations et de tractations pour que Hassani Ali soit embarqué à bord d'un véhicule emprunté chez un voisin du coin, restitué quelques heures après. Ammi Ali a été kidnappé le lundi 15 mars dernier dans son poulailler situé au lieu dit Ath Moh Ouslimane à mi-chemin entre Boghni et Ath Koufi. Il était 16h lorsque 8 insurgés se sont présentés sur les lieux, tous armés de kalachnikov. Il a fallu cinq heures de négociations et de tractations pour que Hassani Ali soit embarqué à bord d'un véhicule emprunté chez un voisin du coin, restitué quelques heures après. Boghni est une daïra distante de 50 km au sud de Tizi-Ouzou. Dans la ville, les gens vaquaient à leurs occupations le plus normalement du monde. Les rues et les cafés grouillaient de monde. Sept km un peu plus haut, de beaux villages perchés sur le flan de la montagne surplombent la ville. C'est l'Arch des Ath Koufi. La route qui y mène, la piste plutôt, étroite et accidentée, offre au promeneur un très beau spectacle. Bordé d'épais arbrisseaux et autre végétation dense, le sentier devient de plus en plus impraticable. Un beau village apparaît alors, traversé par une rivière d'une eau limpide qui coule à flots. Ce cours descend des cimes de la montagne, quelques maquis plus haut, où se trouve le magnifique site de Tala Guilef. Cette belle nature à l'état brut, si généreuse, cache pourtant en son sein Ammi Ali, un entrepreneur de 82 ans. Ravi aux siens un certain lundi 15 mars de l'année en cours, aucune nouvelle de lui n'a été reçue. Ni la mobilisation des villageois, ni les efforts de sa famille ne sont parvenus à attendrir les cœurs de ses ravisseurs. La méfiance se lisait parfaitement sur les visages des villageois concitoyens de l'otage, à trop les interroger sur le sort de Ammi Ali. Ils semblent s'entendre, implicitement, que la situation ne se résume pas autour d'un simple rapt. «Personne ne sait à présent où se trouve Ammi Ali», nous dira un proche de la victime. Les chances de le libérer s'amenuisent chaque jour un peu plus, selon le témoignage de plusieurs personnes. «Ammi Ali est un type opiniâtre, qui ne se laisse pas faire malgré son âge (…) il devrait résister farouchement à ses bourreaux», dira un autre villageois, qui affichait une mine qui en dit long sur ses relations avec l'otage. Néanmoins, la coordination née de la dernière sortie dans les maquis à la recherche d'Ammi Ali ne désespère pas. Elle compte maintenir la mobilisation jusqu'au bout. Le courage de ces villageois est épatant. Ils défient un groupe terroriste, alors qu'ils ne disposent d'aucune arme pour se défendre au milieu de ces vastes massifs. Livrés à eux-mêmes, ces humbles villageois vivent pourtant dans la sérénité. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces «hommes de la montagne» sont connus de la population. Celle-ci ne les craint pas, sachant pertinemment qu'ils ne cherchent qu'à se fortifier par les rançons. Les victimes collatérales Ammi Ali a été kidnappé le lundi 15 mars dernier dans son poulailler situé au lieudit Ath Moh Ouslimane à mi-chemin entre Boghni et Ath Koufi. Il était 16h lorsque 8 insurgés se sont présentés sur les lieux, tous armés de kalachnikov. Il a fallu cinq heures de négociations et de tractations pour que Hassani Ali soit embarqué à bord d'un véhicule emprunté chez un voisin du coin, restitué quelques heures après. Le vieillard a résisté à ses ravisseurs, selon des témoignages recueillis auprès de personnes très au fait de l'événement. Et depuis, aucune nouvelle de lui. A Boghni, on dit que les ravisseurs auraient réclamé une rançon de 3 milliards de centimes. D'autres langues, pessimistes, évoquent une somme beaucoup plus importante. Pour ceux qui connaissent bien Ammi Ali, ce dernier refuserait de débourser le moindre centime, et serait prêt à se sacrifier. D'où d'ailleurs, la durée de sa détention, argumentent-ils. La coordination des villages de l'Arch des Ath Koufi et autres bourgs environnants ne baissent pas les bras. Chaque village a désigné son coordinateur. Des réunions régulières se font, en catimini, avec le fils de l'otage, sur les actions à entreprendre. Une chose est cependant sûre, ils sont décidés à poursuivre leurs recherches dans les maquis. Cette situation de psychose et de suspicion a fini par épouser le quotidien des habitants de Boghni, qui recèle également d'appréciables potentialités économiques, et, par ricochet, d'importants capitaux y circulent. Cela aiguise l'appétit des groupes terroristes. Les gens, qui disent avoir passé la période la plus dure et ayant en souvenir les attentats mortels perpétrés en plein centre ville, les faux barrages et les rackets d'il y a quelques années, ne s'inquiètent pas pour autant. Si la ville de Boghni est bouclée en partie par la police, la nuit tombée, du côté de Mechtras, une ambiance d'un autre genre y règne. Autre paradoxe. Les débits de boissons et autres breuvages ne chôment pas. Les gens s'éclatent en toute «liberté» à coups d'orgies et de libations. Cela se passe à quelques encablures du supposé lieu de détention d'Ammi Ali, l'infortuné entrepreneur. Les gens avisés à Boghni parlent de fortes accointances entre réseaux mafieux où, armes, drogues et coups tordus, y concourent faisant de la région une vraie plaque tournante de toutes sortes de trafics. Les insinuations du maire de Boghni «Le magistrat» comunal de Boghni a une autre lecture du kidnapping d'Ammi Ali, tout en se démarquant de l'initiative des villageois d'Ath Koufi, Ath Mendès, Mechtras, Bounouh et Assi Youcef. «Personne n'est venu me consulter», dira-t-il en nous recevant dans les locaux de la commune. Se mettant sur la défensive, M. Yahiaoui s'est déclaré incompétent dans la question sécuritaire dans la commune qu'il gère depuis 2007. «Les gens me reprochaient de n'avoir pas participé à la marche, de surcroît non autorisée, qu'ils ont organisée pour la libération de l'otage», enchaînera-t-il, pour dire que le volet sécurité ne relève pas de ses prérogatives. Au sujet du kidnappé, le P/APC nous révèlera que la victime a récemment hérité d'une cagnotte importante suite à l'expropriation d'un vaste et précieux terrain dans le cadre de l'utilité publique à Rouïba dans la capitale. La somme avoisinerait les 15 milliards de centimes. Les insinuations du maire laissent deviner que les ravisseurs d'Ammi Ali étaient au fait de cette donne, d'où leur entreprise. Les habitants connaissent tous le ravisseur et son équipe, mais son nom se chuchote à l'oreille uniquement. Ammi Ali, nous dit-on, est un richissime entrepreneur. A 82 ans, il continue encore à travailler dans son poulailler à mi-chemin entre la ville de Boghni et les Ath Koufi. Précisément au lieu dit «Ath Moh Ouslimane. Là, exactement où le rapt avait eu lieu. La méfiance et les réserves de M. Yahiaoui ne sont pas fortuites. Les kidnappings et autres incidents sont légion dans la région de Boghni. Une jeune fille a récemment été kidnappée, violée puis relâchée. Elle se trouve actuellement dans le coma. Un citoyen a été délesté de son véhicule avant qu'il ne lui soit restitué. Un autre chauffeur de taxi a été surpris lorsqu'on a découvert un sac plein d'armes dans le coffre de son véhicule, lui qui s'est déplacé de nuit suite à l'appel de son ami. Des jeunes appâtés à coup de millions pour être enrôler parmi les «fidèles». Les exemples sont légion, faisant de la région le fief de tous les fléaux. Un jeune de la région qui nous a ouvert son cœur en a subi l'amère expérience. Il a été mis sous mandat de dépôt et détenu pendant une année avant d'être relaché. Il a été accusé d'assistance logistique aux groupes terroristes. Une nouvelle fois, il sera emprisonné, cette fois-ci impliqué dans un crime. Il passera deux années en prison. A présent, il ne songe qu'à quitter les lieux face à tous ces déboires. M. C. Boghni est une daïra distante de 50 km au sud de Tizi-Ouzou. Dans la ville, les gens vaquaient à leurs occupations le plus normalement du monde. Les rues et les cafés grouillaient de monde. Sept km un peu plus haut, de beaux villages perchés sur le flan de la montagne surplombent la ville. C'est l'Arch des Ath Koufi. La route qui y mène, la piste plutôt, étroite et accidentée, offre au promeneur un très beau spectacle. Bordé d'épais arbrisseaux et autre végétation dense, le sentier devient de plus en plus impraticable. Un beau village apparaît alors, traversé par une rivière d'une eau limpide qui coule à flots. Ce cours descend des cimes de la montagne, quelques maquis plus haut, où se trouve le magnifique site de Tala Guilef. Cette belle nature à l'état brut, si généreuse, cache pourtant en son sein Ammi Ali, un entrepreneur de 82 ans. Ravi aux siens un certain lundi 15 mars de l'année en cours, aucune nouvelle de lui n'a été reçue. Ni la mobilisation des villageois, ni les efforts de sa famille ne sont parvenus à attendrir les cœurs de ses ravisseurs. La méfiance se lisait parfaitement sur les visages des villageois concitoyens de l'otage, à trop les interroger sur le sort de Ammi Ali. Ils semblent s'entendre, implicitement, que la situation ne se résume pas autour d'un simple rapt. «Personne ne sait à présent où se trouve Ammi Ali», nous dira un proche de la victime. Les chances de le libérer s'amenuisent chaque jour un peu plus, selon le témoignage de plusieurs personnes. «Ammi Ali est un type opiniâtre, qui ne se laisse pas faire malgré son âge (…) il devrait résister farouchement à ses bourreaux», dira un autre villageois, qui affichait une mine qui en dit long sur ses relations avec l'otage. Néanmoins, la coordination née de la dernière sortie dans les maquis à la recherche d'Ammi Ali ne désespère pas. Elle compte maintenir la mobilisation jusqu'au bout. Le courage de ces villageois est épatant. Ils défient un groupe terroriste, alors qu'ils ne disposent d'aucune arme pour se défendre au milieu de ces vastes massifs. Livrés à eux-mêmes, ces humbles villageois vivent pourtant dans la sérénité. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces «hommes de la montagne» sont connus de la population. Celle-ci ne les craint pas, sachant pertinemment qu'ils ne cherchent qu'à se fortifier par les rançons. Les victimes collatérales Ammi Ali a été kidnappé le lundi 15 mars dernier dans son poulailler situé au lieudit Ath Moh Ouslimane à mi-chemin entre Boghni et Ath Koufi. Il était 16h lorsque 8 insurgés se sont présentés sur les lieux, tous armés de kalachnikov. Il a fallu cinq heures de négociations et de tractations pour que Hassani Ali soit embarqué à bord d'un véhicule emprunté chez un voisin du coin, restitué quelques heures après. Le vieillard a résisté à ses ravisseurs, selon des témoignages recueillis auprès de personnes très au fait de l'événement. Et depuis, aucune nouvelle de lui. A Boghni, on dit que les ravisseurs auraient réclamé une rançon de 3 milliards de centimes. D'autres langues, pessimistes, évoquent une somme beaucoup plus importante. Pour ceux qui connaissent bien Ammi Ali, ce dernier refuserait de débourser le moindre centime, et serait prêt à se sacrifier. D'où d'ailleurs, la durée de sa détention, argumentent-ils. La coordination des villages de l'Arch des Ath Koufi et autres bourgs environnants ne baissent pas les bras. Chaque village a désigné son coordinateur. Des réunions régulières se font, en catimini, avec le fils de l'otage, sur les actions à entreprendre. Une chose est cependant sûre, ils sont décidés à poursuivre leurs recherches dans les maquis. Cette situation de psychose et de suspicion a fini par épouser le quotidien des habitants de Boghni, qui recèle également d'appréciables potentialités économiques, et, par ricochet, d'importants capitaux y circulent. Cela aiguise l'appétit des groupes terroristes. Les gens, qui disent avoir passé la période la plus dure et ayant en souvenir les attentats mortels perpétrés en plein centre ville, les faux barrages et les rackets d'il y a quelques années, ne s'inquiètent pas pour autant. Si la ville de Boghni est bouclée en partie par la police, la nuit tombée, du côté de Mechtras, une ambiance d'un autre genre y règne. Autre paradoxe. Les débits de boissons et autres breuvages ne chôment pas. Les gens s'éclatent en toute «liberté» à coups d'orgies et de libations. Cela se passe à quelques encablures du supposé lieu de détention d'Ammi Ali, l'infortuné entrepreneur. Les gens avisés à Boghni parlent de fortes accointances entre réseaux mafieux où, armes, drogues et coups tordus, y concourent faisant de la région une vraie plaque tournante de toutes sortes de trafics. Les insinuations du maire de Boghni «Le magistrat» comunal de Boghni a une autre lecture du kidnapping d'Ammi Ali, tout en se démarquant de l'initiative des villageois d'Ath Koufi, Ath Mendès, Mechtras, Bounouh et Assi Youcef. «Personne n'est venu me consulter», dira-t-il en nous recevant dans les locaux de la commune. Se mettant sur la défensive, M. Yahiaoui s'est déclaré incompétent dans la question sécuritaire dans la commune qu'il gère depuis 2007. «Les gens me reprochaient de n'avoir pas participé à la marche, de surcroît non autorisée, qu'ils ont organisée pour la libération de l'otage», enchaînera-t-il, pour dire que le volet sécurité ne relève pas de ses prérogatives. Au sujet du kidnappé, le P/APC nous révèlera que la victime a récemment hérité d'une cagnotte importante suite à l'expropriation d'un vaste et précieux terrain dans le cadre de l'utilité publique à Rouïba dans la capitale. La somme avoisinerait les 15 milliards de centimes. Les insinuations du maire laissent deviner que les ravisseurs d'Ammi Ali étaient au fait de cette donne, d'où leur entreprise. Les habitants connaissent tous le ravisseur et son équipe, mais son nom se chuchote à l'oreille uniquement. Ammi Ali, nous dit-on, est un richissime entrepreneur. A 82 ans, il continue encore à travailler dans son poulailler à mi-chemin entre la ville de Boghni et les Ath Koufi. Précisément au lieu dit «Ath Moh Ouslimane. Là, exactement où le rapt avait eu lieu. La méfiance et les réserves de M. Yahiaoui ne sont pas fortuites. Les kidnappings et autres incidents sont légion dans la région de Boghni. Une jeune fille a récemment été kidnappée, violée puis relâchée. Elle se trouve actuellement dans le coma. Un citoyen a été délesté de son véhicule avant qu'il ne lui soit restitué. Un autre chauffeur de taxi a été surpris lorsqu'on a découvert un sac plein d'armes dans le coffre de son véhicule, lui qui s'est déplacé de nuit suite à l'appel de son ami. Des jeunes appâtés à coup de millions pour être enrôler parmi les «fidèles». Les exemples sont légion, faisant de la région le fief de tous les fléaux. Un jeune de la région qui nous a ouvert son cœur en a subi l'amère expérience. Il a été mis sous mandat de dépôt et détenu pendant une année avant d'être relaché. Il a été accusé d'assistance logistique aux groupes terroristes. Une nouvelle fois, il sera emprisonné, cette fois-ci impliqué dans un crime. Il passera deux années en prison. A présent, il ne songe qu'à quitter les lieux face à tous ces déboires. M. C.