Le livre de Guemriche, est en fait une étude historique très documentée, et repose sur une bibliographie qui comporte plus de 120 auteurs. Ecrit dans un style précis qui pourtant ne sacrifie pas à des soucis littéraires, l'ouvrage a ceci d'original sur le plan formel d'intégrer des séquences assimilables au genre romanesque. Le livre de Guemriche, est en fait une étude historique très documentée, et repose sur une bibliographie qui comporte plus de 120 auteurs. Ecrit dans un style précis qui pourtant ne sacrifie pas à des soucis littéraires, l'ouvrage a ceci d'original sur le plan formel d'intégrer des séquences assimilables au genre romanesque. L'histoire de la bataille de Poitiers, du moins la vraie, celle que propose l'écrivain algérien Salah Guemriche, devrait se lire au travers d'un mariage d'amour longtemps occulté par l'historiographie française officielle, à savoir le mariage ayant uni un prince berbère et une chrétienne issue de la noblesse de la région de Toulouse. On sort de la lecture de Abd er-Rahman contre Charles Martel, la véritable bataille de Poitiers (311 pages) paru aux éditions Perrin enrichi et ébloui et en même temps gagné par un sentiment presque de regret que seuls les livres forts peuvent faire naître à l'intérieur d'une conscience. Le livre de Guemriche, qui est en fait une étude historique très documentée, repose sur une bibliographie qui comporte plus de 120 auteurs. Ecrit dans un style précis qui pourtant ne sacrifie pas à des soucis littéraires, l'ouvrage a ceci d'original sur le plan formel d'intégrer des séquences assimilables au genre romanesque. Assimilables, mais il reste à prouver qu'elles le sont. C'est un peu du Maurice Druon ou du Marguerite Yourcenar expurgés de leur trame fictionnelle. «Mon œuvre, explique l'auteur dans l'avant-propos, aura été, à travers ces pages, de faire, autour de Charles Martel et de Poitiers, une halte, un point de retour sur nos plus anciennes certitudes, sur ce que les concepteurs et les faiseurs de manuels ont l'art, sinon la consigne d'occulter. Une halte et une invite à rejoindre, avec Benjamin Stora les historiens des deux rives dans leur appel à l'ouverture d'un débat sur l'histoire de France, sur ses lumières comme sur ses ombres, afin d'intéresser dans un même récit national toutes les mémoires, y compris les mémoires blessées». En un mot, c'est un livre qui tombe à point nommé dans cette France qui se cherche une identité dans un moment qu'elle croit singulier ou de rupture par rapport à un passé qui serait dominé par une sorte de pureté ethnique. Toutes choses que le livre de Guemriche s'atèle à démolir avec fulgurance. Significatif est le retour du refoulé avec cette histoire d'amour qui vient se mêler à un conflit atroce et sanglant dont le moins qu'on puisse dire est qu'il a déterminé longtemps l'imaginaire du monde contemporain. Numérance-Ménine dite Lampégie est la fille du duc d'Aquitaine, elle était en voyage sous bonne escorte lorsqu'elle est enlevée par Munuza, le sultan musulman de Narbonne. Le prince sarrasin, comme on disait à l'époque, était en perpétuelle guerre contre son voisin chrétien. Lampégie devait donc servir d'otage à la rançon, mais contre toute attente, ravisseur et victime s'entichent l'un de l'autre, et il ne reste à Munuza qu'à dépêcher auprès du duc de Toulouse, le père de la victime, un émissaire pour demander sa main ! Le moment de stupéfaction passé, le père y consent. C'est ainsi que le chef amazigh de Narbonne épouse officiellement une ressortissante chrétienne. Mieux, Munuza est tellement épris de Lampégie qu'il se gardera bien d'épouser d'autres femmes comme le lui permet la loi musulmane. Mais ce mariage est un mariage maudit que ce soit du côté musulman ou chrétien. Pour Charles Martel, le futur tombeur des Sarrasins et Abd er-Rahman, le chef de Cordoue, l'alliance entre le gouverneur de Narbonne et le duc d'Aquitaine, est une alliance « contre nature » qui découle d'une « haute trahison ». Et vous l'avez compris : c'est ainsi que va s'ouvrir l'une des plus sombres pages que l'histoire humaine n'a jamais connue… L'histoire de la bataille de Poitiers, du moins la vraie, celle que propose l'écrivain algérien Salah Guemriche, devrait se lire au travers d'un mariage d'amour longtemps occulté par l'historiographie française officielle, à savoir le mariage ayant uni un prince berbère et une chrétienne issue de la noblesse de la région de Toulouse. On sort de la lecture de Abd er-Rahman contre Charles Martel, la véritable bataille de Poitiers (311 pages) paru aux éditions Perrin enrichi et ébloui et en même temps gagné par un sentiment presque de regret que seuls les livres forts peuvent faire naître à l'intérieur d'une conscience. Le livre de Guemriche, qui est en fait une étude historique très documentée, repose sur une bibliographie qui comporte plus de 120 auteurs. Ecrit dans un style précis qui pourtant ne sacrifie pas à des soucis littéraires, l'ouvrage a ceci d'original sur le plan formel d'intégrer des séquences assimilables au genre romanesque. Assimilables, mais il reste à prouver qu'elles le sont. C'est un peu du Maurice Druon ou du Marguerite Yourcenar expurgés de leur trame fictionnelle. «Mon œuvre, explique l'auteur dans l'avant-propos, aura été, à travers ces pages, de faire, autour de Charles Martel et de Poitiers, une halte, un point de retour sur nos plus anciennes certitudes, sur ce que les concepteurs et les faiseurs de manuels ont l'art, sinon la consigne d'occulter. Une halte et une invite à rejoindre, avec Benjamin Stora les historiens des deux rives dans leur appel à l'ouverture d'un débat sur l'histoire de France, sur ses lumières comme sur ses ombres, afin d'intéresser dans un même récit national toutes les mémoires, y compris les mémoires blessées». En un mot, c'est un livre qui tombe à point nommé dans cette France qui se cherche une identité dans un moment qu'elle croit singulier ou de rupture par rapport à un passé qui serait dominé par une sorte de pureté ethnique. Toutes choses que le livre de Guemriche s'atèle à démolir avec fulgurance. Significatif est le retour du refoulé avec cette histoire d'amour qui vient se mêler à un conflit atroce et sanglant dont le moins qu'on puisse dire est qu'il a déterminé longtemps l'imaginaire du monde contemporain. Numérance-Ménine dite Lampégie est la fille du duc d'Aquitaine, elle était en voyage sous bonne escorte lorsqu'elle est enlevée par Munuza, le sultan musulman de Narbonne. Le prince sarrasin, comme on disait à l'époque, était en perpétuelle guerre contre son voisin chrétien. Lampégie devait donc servir d'otage à la rançon, mais contre toute attente, ravisseur et victime s'entichent l'un de l'autre, et il ne reste à Munuza qu'à dépêcher auprès du duc de Toulouse, le père de la victime, un émissaire pour demander sa main ! Le moment de stupéfaction passé, le père y consent. C'est ainsi que le chef amazigh de Narbonne épouse officiellement une ressortissante chrétienne. Mieux, Munuza est tellement épris de Lampégie qu'il se gardera bien d'épouser d'autres femmes comme le lui permet la loi musulmane. Mais ce mariage est un mariage maudit que ce soit du côté musulman ou chrétien. Pour Charles Martel, le futur tombeur des Sarrasins et Abd er-Rahman, le chef de Cordoue, l'alliance entre le gouverneur de Narbonne et le duc d'Aquitaine, est une alliance « contre nature » qui découle d'une « haute trahison ». Et vous l'avez compris : c'est ainsi que va s'ouvrir l'une des plus sombres pages que l'histoire humaine n'a jamais connue…