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Quand un garçon et une fille ne dansent pas ensemble…
Le cinéma en butte à l'interdit du corps
Publié dans Le Midi Libre le 24 - 07 - 2010

Première comédie musicale, algérienne Essaha (La Place), a été projetée, lundi dernier, en avant-première à Alger. Le film qui existe en deux versions, une télé et l'autre en long-métrage a été produit par Machahou production et réalisé par Dahmane Ouzid. S'il est vrai qu'on peut toujours trouver à ce nouveau-né cinématographique et télévisuel une espèce de filiation avec ce qui a été fait auparavant en matière de comédie dans notre pays, - qu'on songe aux sketchs de Mohamed Hilmi par exemple,- il n'en demeure pas moins que c'est le premier film jamais réalisé dans son genre en ceci qu'il répond pleinement aux lois qui le régissent.
Première comédie musicale, algérienne Essaha (La Place), a été projetée, lundi dernier, en avant-première à Alger. Le film qui existe en deux versions, une télé et l'autre en long-métrage a été produit par Machahou production et réalisé par Dahmane Ouzid. S'il est vrai qu'on peut toujours trouver à ce nouveau-né cinématographique et télévisuel une espèce de filiation avec ce qui a été fait auparavant en matière de comédie dans notre pays, - qu'on songe aux sketchs de Mohamed Hilmi par exemple,- il n'en demeure pas moins que c'est le premier film jamais réalisé dans son genre en ceci qu'il répond pleinement aux lois qui le régissent.
Ce qui saute aux yeux, c'est d'abord cette dimension politique du film. Une séquence le traduit si bien. Sur la place ou sur l'agora on entend des voix émanant de la foule, l'Algérie hurra démocratia, en un mot des paroles concurrentielles sur un projet de société qui tarde à se dessiner. Le film met le doigt sur la mauvaise gouvernance des espaces publics d'une manière générale et la crise des relations sociales en Algérie. Il soulève le problème des relations collectives autour des problèmes communs, la difficulté de l'apprentissage démocratique. La difficulté de discuter collectivement des problèmes pour trouver des solutions communes» souligne Dahmane Ouzid.
Ce dernier a tenu à ne pas trop s'étaler sur l'aspect politique préférant s'en remettre au film. «Nous avons vécu l'échec démocratique et maintenant nous sommes convaincus que nous avons dépassé ce problème», a-t-il soutenu par ailleurs. L'auteur du scénario, des dialogues, des textes chantés et de certaines compositions musicales, qui n'est autre que Tahar Boukella alias Salim Aïssa tente une explication : «Si nous avions voulu faire un film qui parle des problèmes nous n'aurions pas fait une comédie musicale, nous aurions fait un film sérieux qui parle des problèmes sérieusement», soutient-il.
Pour le producteur Belkacem Hadjadj en l'occurrence et réalisateur du film Machaho, on «doit centrer le débat sur le fait que c'est la première comédie musicale» et d'ajouter «on a besoin de parler de cinéma dans ce pays, notre objectif est d'abord de réconcilier la société avec le cinéma, plus on amène les gens dans les salles mieux c'est pour nous. Il faut un cinéma de consensus pour ramener le maximum de gens quand il y aura beaucoup de films, on peut s'améliorer». Pour Hadjadj la politique se lit à travers les jeunes «quand les jeunes s'éclatent eh bien ils parlent d'une chose et d'une autre l'essentiel ajoute-t-il c'est de percevoir toute l'énergie qu'ils dégagent et le talent dont ils font preuve». Il est pourtant intéressant d'analyser Essaha sur le plan technique. Il faut voir comment la technique se farcit la tradition et comment le montage technique essaye de rendre compte d'une sensibilité artistique.
De toute façon c'est un «lieu commun» qui sert de cadre pour le film. Un non consensus sur l'usage qui doit être fait d'un terrain vague a eu pour conséquence de donner des idées à des affairistes véreux qui vivent sur le dos de la collectivité. Tandis qu'on s'entredéchire pour voir si on doit faire de la place un centre commercial, un terrain de football ou un jardin, des gens tapis dans l'ombre attendent de pied ferme le moment où les énergies se consumeront et se neutraliseront pour accaparer ledit terrain.
Pour Dahmane Ouzid «les producteurs sont tenu de respecter un cahier des charges. Vous ne pouvez pas tourner une scène où un garçon embrasse une fille vous savez que ça ne passera pas à la télé».
Ouzid confesse «si nous devions tourner librement certaines séquences, on ne les aurait pas tournées comme ça». Il n'est pas normal poursuit-il «qu'un garçon et une fille ne puissent pas danser ensemble à l'écran alors qu'ils le font dans la réalité. La comédie musicale est normalement une libération du corps». Et d'admettre «il est sûr qu'en tant que film algéro-algérien on doit respecter les règles de bienséance». Il balaie de la main l'accusation de moralisme et de conformisme dont Essaha serait porteuse. Belkacem Hadjadj revenant sur les conditions de réalisation du film a rappelé que celui-ci était en gestation depuis 1988. «Faire un film ordinaire c'est déjà difficile, la seule source de financement pour le cinéma reste le Fdatic, (Fonds de soutien au cinéma relevant du ministère de la Culture) et le seul opérateur présent dans le secteur reste la télévision». Et de préciser «nous avons fait en sorte à ce que chacun puisse trouver son compte, la télé a eu une série de dix-huit épisodes, et ce faisant elle a contribué aussi à la production du long-métrage», une véritable gymnastique juge Hadjadj.
La télévision, selon lui, a eu droit à un peu plus d'argent «on n'a pas eu les moyens qu'il aurait fallu à ce niveau-là». A titre de comparaison Hadjadj a évoqué la participation de l'Algérie au film sur Albert Camus. Essaha, les deux versions réunies, a eu droit à 10 % du budget alloué au film sur Albert Camus.
La série TV, a-t-il expliqué, aurait nécessité au minimum deux fois le budget en «sachant que les comédiens ne sont pas des stars et que les techniciens sont ceux de bord». Pour le réalisateur de Machaho, Essaha est la résultante d'un «travail qui s'est fait dans des difficultés énormes. Ça a coûté un an et demi de préparation, quand on sait que dans les pays où on produit les comédies musicales, il y a des milliers d'écoles de danse et des milliers d'écoles de musique, il faut estimer que c'est un miracle que d'avoir pu réaliser cette œuvre-ci», a-t-il ajouté. Hadjadj avoue avoir eu de grosses engueulades, et éprouvé de la peur de ne pas pouvoir arriver jusqu'au bout du fait du manque de ressources. «J'ai dû moi-même susciter une très forte tension, j'étais obligé d'être vigilant au point d'embêter l'équipe en la mettant sous pression et sous stress» a-t-il ajouté. Mais Hadjadj n'a pas caché sa satisfaction du devoir accompli. «Il est important de souligner que l'argent a servi à faire travailler des techniciens algériens, vous savez par manque de production, les techniciens vont faire autre chose, on les perd, alors que parfois malheureusement il n' y a pas eu de formation et de relève, il n'y a pas eu suffisamment de films pour que les gens puissent se former sur le tas».
La musique et les chansons d'Essaha ont été réalisées par Salim Aïssa, Amine Hamerouch, Youcef Boukella et Cheikh Sidi Bémol avec la participation de Redouane Bouhired, Youcef Gouaïche, Billal Boumessaoud et Amine Boumediene Essaha, métaphore de l'Algérie qu'on veut déserter s'attaque à nombre de maux qui ronge la société algérienne, départs clandestins vers l'Europe, l'imposition d'une langue rigide au niveau de l'expression, la ségrégation sexiste, etc. Nous avons compté vingt-deux chansons. 
Les intentions artistiques du film se résument à ceci «dans les stades, les discothèques, les rues en fêtes, les concerts, etc. Essaha appelle à libérer l'expression des rêves et déculpabiliser l'exubérance des corps». Pour rappel le feuilleton télévisé Essaha a coûté 80 millions de dinars, le long-métrage du même nom 25 milliards de dinars.
Ce qui saute aux yeux, c'est d'abord cette dimension politique du film. Une séquence le traduit si bien. Sur la place ou sur l'agora on entend des voix émanant de la foule, l'Algérie hurra démocratia, en un mot des paroles concurrentielles sur un projet de société qui tarde à se dessiner. Le film met le doigt sur la mauvaise gouvernance des espaces publics d'une manière générale et la crise des relations sociales en Algérie. Il soulève le problème des relations collectives autour des problèmes communs, la difficulté de l'apprentissage démocratique. La difficulté de discuter collectivement des problèmes pour trouver des solutions communes» souligne Dahmane Ouzid.
Ce dernier a tenu à ne pas trop s'étaler sur l'aspect politique préférant s'en remettre au film. «Nous avons vécu l'échec démocratique et maintenant nous sommes convaincus que nous avons dépassé ce problème», a-t-il soutenu par ailleurs. L'auteur du scénario, des dialogues, des textes chantés et de certaines compositions musicales, qui n'est autre que Tahar Boukella alias Salim Aïssa tente une explication : «Si nous avions voulu faire un film qui parle des problèmes nous n'aurions pas fait une comédie musicale, nous aurions fait un film sérieux qui parle des problèmes sérieusement», soutient-il.
Pour le producteur Belkacem Hadjadj en l'occurrence et réalisateur du film Machaho, on «doit centrer le débat sur le fait que c'est la première comédie musicale» et d'ajouter «on a besoin de parler de cinéma dans ce pays, notre objectif est d'abord de réconcilier la société avec le cinéma, plus on amène les gens dans les salles mieux c'est pour nous. Il faut un cinéma de consensus pour ramener le maximum de gens quand il y aura beaucoup de films, on peut s'améliorer». Pour Hadjadj la politique se lit à travers les jeunes «quand les jeunes s'éclatent eh bien ils parlent d'une chose et d'une autre l'essentiel ajoute-t-il c'est de percevoir toute l'énergie qu'ils dégagent et le talent dont ils font preuve». Il est pourtant intéressant d'analyser Essaha sur le plan technique. Il faut voir comment la technique se farcit la tradition et comment le montage technique essaye de rendre compte d'une sensibilité artistique.
De toute façon c'est un «lieu commun» qui sert de cadre pour le film. Un non consensus sur l'usage qui doit être fait d'un terrain vague a eu pour conséquence de donner des idées à des affairistes véreux qui vivent sur le dos de la collectivité. Tandis qu'on s'entredéchire pour voir si on doit faire de la place un centre commercial, un terrain de football ou un jardin, des gens tapis dans l'ombre attendent de pied ferme le moment où les énergies se consumeront et se neutraliseront pour accaparer ledit terrain.
Pour Dahmane Ouzid «les producteurs sont tenu de respecter un cahier des charges. Vous ne pouvez pas tourner une scène où un garçon embrasse une fille vous savez que ça ne passera pas à la télé».
Ouzid confesse «si nous devions tourner librement certaines séquences, on ne les aurait pas tournées comme ça». Il n'est pas normal poursuit-il «qu'un garçon et une fille ne puissent pas danser ensemble à l'écran alors qu'ils le font dans la réalité. La comédie musicale est normalement une libération du corps». Et d'admettre «il est sûr qu'en tant que film algéro-algérien on doit respecter les règles de bienséance». Il balaie de la main l'accusation de moralisme et de conformisme dont Essaha serait porteuse. Belkacem Hadjadj revenant sur les conditions de réalisation du film a rappelé que celui-ci était en gestation depuis 1988. «Faire un film ordinaire c'est déjà difficile, la seule source de financement pour le cinéma reste le Fdatic, (Fonds de soutien au cinéma relevant du ministère de la Culture) et le seul opérateur présent dans le secteur reste la télévision». Et de préciser «nous avons fait en sorte à ce que chacun puisse trouver son compte, la télé a eu une série de dix-huit épisodes, et ce faisant elle a contribué aussi à la production du long-métrage», une véritable gymnastique juge Hadjadj.
La télévision, selon lui, a eu droit à un peu plus d'argent «on n'a pas eu les moyens qu'il aurait fallu à ce niveau-là». A titre de comparaison Hadjadj a évoqué la participation de l'Algérie au film sur Albert Camus. Essaha, les deux versions réunies, a eu droit à 10 % du budget alloué au film sur Albert Camus.
La série TV, a-t-il expliqué, aurait nécessité au minimum deux fois le budget en «sachant que les comédiens ne sont pas des stars et que les techniciens sont ceux de bord». Pour le réalisateur de Machaho, Essaha est la résultante d'un «travail qui s'est fait dans des difficultés énormes. Ça a coûté un an et demi de préparation, quand on sait que dans les pays où on produit les comédies musicales, il y a des milliers d'écoles de danse et des milliers d'écoles de musique, il faut estimer que c'est un miracle que d'avoir pu réaliser cette œuvre-ci», a-t-il ajouté. Hadjadj avoue avoir eu de grosses engueulades, et éprouvé de la peur de ne pas pouvoir arriver jusqu'au bout du fait du manque de ressources. «J'ai dû moi-même susciter une très forte tension, j'étais obligé d'être vigilant au point d'embêter l'équipe en la mettant sous pression et sous stress» a-t-il ajouté. Mais Hadjadj n'a pas caché sa satisfaction du devoir accompli. «Il est important de souligner que l'argent a servi à faire travailler des techniciens algériens, vous savez par manque de production, les techniciens vont faire autre chose, on les perd, alors que parfois malheureusement il n' y a pas eu de formation et de relève, il n'y a pas eu suffisamment de films pour que les gens puissent se former sur le tas».
La musique et les chansons d'Essaha ont été réalisées par Salim Aïssa, Amine Hamerouch, Youcef Boukella et Cheikh Sidi Bémol avec la participation de Redouane Bouhired, Youcef Gouaïche, Billal Boumessaoud et Amine Boumediene Essaha, métaphore de l'Algérie qu'on veut déserter s'attaque à nombre de maux qui ronge la société algérienne, départs clandestins vers l'Europe, l'imposition d'une langue rigide au niveau de l'expression, la ségrégation sexiste, etc. Nous avons compté vingt-deux chansons. 
Les intentions artistiques du film se résument à ceci «dans les stades, les discothèques, les rues en fêtes, les concerts, etc. Essaha appelle à libérer l'expression des rêves et déculpabiliser l'exubérance des corps». Pour rappel le feuilleton télévisé Essaha a coûté 80 millions de dinars, le long-métrage du même nom 25 milliards de dinars.


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