C‘est désormais un fait avéré et corroboré par les statistiques de la Cimade. Les Algériens sont les plus expulsés de France. Après le rapport publié en juillet dernier sur les pratiques consulaires faisant état d‘un taux de refus de visa record aux Algériens, cette même communauté est également la plus concernée par les expulsions du territoire français, révèle en effet le rapport 2009 sur les rétentions administratives publié jeudi dernier par l‘ONG humanitaire présenté aux journalistes lors d‘une conférence de presse. De ce rapport il ressort que les Algériens occupent le haut du classement en terme de reconduites à la frontières avec 3.721 Algériens expulsés, soit 12,8% des expulsions. Viennent ensuite les Marocains avec 12,2% puis les Tunisiens avec 11,8%. La Cimade dénonce dans ce contexte des « reconduites de communautaires très ciblées ». L‘ONG dénonce également la rétention dans ses centres de personnes expulsées pour un simple séjour irrégulier avec les délinquants. Une manière de mettre dans un même « sac» délinquance et étrangers. Or, il n‘existe aucune relation entre les deux faits, indique la cimade. Pour preuve, les arrêtés de reconduite à la frontière (APRF) représentent plus de 70 % des mesures d‘éloignement du territoire. (Cette mesure sanctionne un simple séjour irrégulier en absence de tout autre délit). Parallèlement, les interdictions du territoire (qui assortissent une condamnation pénale pour séjour irrégulier ou pour d‘autres délits) sont en constante diminution passant de 7,72 % en 2006 à 5,17 % en 2009, relève la Cimade. Combinées, ces deux informations viennent infirmer le fait que les étrangers sont la source d‘une délinquance que le gouvernement qualifie de galopante. Ce type d‘affirmation est surtout utilisé à des fins de stigmatisation et pour justifier une politique démagogique et sécuritaire.D‘autre part, la « cabale » faite aux étrangers est réelle. Elle se passe d‘une manière «abusive» et «illégale» sur la base d‘interpellation et dénonciations «déloyales», affirme la Cimade. «Expulsez, enfermez, tout est permis» La politique du chiffre érigée en pratique courante encouragée par les autorités françaises induit des contrôles systématiques faisant fi des lois des étrangers et de toute humanité. Interpellation de parents allant chercher leurs enfants à l‘aéroport ou à l‘école, devant les associations d‘entraide, à l‘hôpital ou devant les agences d‘intérim ou encore au SAMU. Des circulaires ont même été envoyées au banques et aux agences de recrutement « pôle emploi » pour traquer et signaler dans leurs fichiers les étrangers dépourvus de papiers. Ce n‘est plus simplement sur la voie publique ni de manière inopinée que s‘effectuent aujourd‘hui les contrôles de papiers et les arrestations de personnes en situation irrégulière. L‘administration n‘hésite pas à user de stratagèmes déloyaux et à contourner la loi pour parvenir à ses fins. « Mensonges lors de l‘interpellation quant aux intentions de la préfecture, manipulations de la procédure par des placements ou autres expulsions expéditives visant à s‘affranchir du contrôle du juge judiciaire, interpellations déloyales ou contrôles au faciès, sont autant de pratiques constatées », dénonce la cimade.Alors que le projet de loi Besson sur l‘immigration est en débat à l‘assemblée, le rapport sur les conditions de rétention publié par La Cimade dévoile les conséquences lourdes qu‘aura cette future loi sur les droits des étrangers retenus. Erigée en enjeu électoral majeur par Sarkozy, l‘immigration est utilisée comme leitmotiv visant à le rattacher à des fins politiques au tryptique trompeur, immigration, délinquance et sécurité. Et dans ce contexte, « pour permettre les effets d‘annonces, il faut faire du chiffre. Il faut donc arrêter, enfermer, expulser toujours plus et à tout prix ». Quitte à repousser les limites du bon sens. « Les tabous tombent, les réflexes et les pratiques les plus nauséabondes ressurgissent, croissent et embellissent », dénonce la Cimade. C‘est désormais un fait avéré et corroboré par les statistiques de la Cimade. Les Algériens sont les plus expulsés de France. Après le rapport publié en juillet dernier sur les pratiques consulaires faisant état d‘un taux de refus de visa record aux Algériens, cette même communauté est également la plus concernée par les expulsions du territoire français, révèle en effet le rapport 2009 sur les rétentions administratives publié jeudi dernier par l‘ONG humanitaire présenté aux journalistes lors d‘une conférence de presse. De ce rapport il ressort que les Algériens occupent le haut du classement en terme de reconduites à la frontières avec 3.721 Algériens expulsés, soit 12,8% des expulsions. Viennent ensuite les Marocains avec 12,2% puis les Tunisiens avec 11,8%. La Cimade dénonce dans ce contexte des « reconduites de communautaires très ciblées ». L‘ONG dénonce également la rétention dans ses centres de personnes expulsées pour un simple séjour irrégulier avec les délinquants. Une manière de mettre dans un même « sac» délinquance et étrangers. Or, il n‘existe aucune relation entre les deux faits, indique la cimade. Pour preuve, les arrêtés de reconduite à la frontière (APRF) représentent plus de 70 % des mesures d‘éloignement du territoire. (Cette mesure sanctionne un simple séjour irrégulier en absence de tout autre délit). Parallèlement, les interdictions du territoire (qui assortissent une condamnation pénale pour séjour irrégulier ou pour d‘autres délits) sont en constante diminution passant de 7,72 % en 2006 à 5,17 % en 2009, relève la Cimade. Combinées, ces deux informations viennent infirmer le fait que les étrangers sont la source d‘une délinquance que le gouvernement qualifie de galopante. Ce type d‘affirmation est surtout utilisé à des fins de stigmatisation et pour justifier une politique démagogique et sécuritaire.D‘autre part, la « cabale » faite aux étrangers est réelle. Elle se passe d‘une manière «abusive» et «illégale» sur la base d‘interpellation et dénonciations «déloyales», affirme la Cimade. «Expulsez, enfermez, tout est permis» La politique du chiffre érigée en pratique courante encouragée par les autorités françaises induit des contrôles systématiques faisant fi des lois des étrangers et de toute humanité. Interpellation de parents allant chercher leurs enfants à l‘aéroport ou à l‘école, devant les associations d‘entraide, à l‘hôpital ou devant les agences d‘intérim ou encore au SAMU. Des circulaires ont même été envoyées au banques et aux agences de recrutement « pôle emploi » pour traquer et signaler dans leurs fichiers les étrangers dépourvus de papiers. Ce n‘est plus simplement sur la voie publique ni de manière inopinée que s‘effectuent aujourd‘hui les contrôles de papiers et les arrestations de personnes en situation irrégulière. L‘administration n‘hésite pas à user de stratagèmes déloyaux et à contourner la loi pour parvenir à ses fins. « Mensonges lors de l‘interpellation quant aux intentions de la préfecture, manipulations de la procédure par des placements ou autres expulsions expéditives visant à s‘affranchir du contrôle du juge judiciaire, interpellations déloyales ou contrôles au faciès, sont autant de pratiques constatées », dénonce la cimade.Alors que le projet de loi Besson sur l‘immigration est en débat à l‘assemblée, le rapport sur les conditions de rétention publié par La Cimade dévoile les conséquences lourdes qu‘aura cette future loi sur les droits des étrangers retenus. Erigée en enjeu électoral majeur par Sarkozy, l‘immigration est utilisée comme leitmotiv visant à le rattacher à des fins politiques au tryptique trompeur, immigration, délinquance et sécurité. Et dans ce contexte, « pour permettre les effets d‘annonces, il faut faire du chiffre. Il faut donc arrêter, enfermer, expulser toujours plus et à tout prix ». Quitte à repousser les limites du bon sens. « Les tabous tombent, les réflexes et les pratiques les plus nauséabondes ressurgissent, croissent et embellissent », dénonce la Cimade.