Sabrer dans les revenus plutôt que dans les emplois, dans la bureaucratie et non dans les dépenses d'infrastructures : le gouvernement britannique cherche la bonne formule pour que la cure d'austérité à venir soit la moins douloureuse possible pour la croissance économique. Sabrer dans les revenus plutôt que dans les emplois, dans la bureaucratie et non dans les dépenses d'infrastructures : le gouvernement britannique cherche la bonne formule pour que la cure d'austérité à venir soit la moins douloureuse possible pour la croissance économique. Présentant en juin un budget d'extrême rigueur, le nouveau ministre des Finances, George Osborne, a fixé l'objectif : réduire les dépenses publiques de 83 milliards de livres sterling (95 milliards d'euros) d'ici 2015, rapportent les agences de presses. Les répercussions sur le potentiel de croissance de la Grande-Bretagne seront inévitables mais, soulignent des économistes, il ne faut pas prendre seulement en compte l'objectif global de coupes dans la dépense publique mais aussi et surtout leur répartition et la part du fardeau qui incombera aux mécanismes de l'Etat providence. George Osborne doit présenter, après-demain, les conclusions du Comprehensive Spending Review, la Révision globale des dépenses. La plupart des ministères devraient voir leur budget fondre de 25%, voire plus. Mais les annonces de ces derniers jours montrent aussi que le gouvernement de coalition formé au printemps par les conservateurs de David Cameron et les centristes de Nick Clegg ont préparé les Britanniques à un recul de l'Etat providence : réduction des déductions fiscales liées aux retraites, fin de l'universalité des allocations familiales, suppression du plafonnement des frais d'inscription universitaires. La clef d'analyse de ces réductions passe par l'"effet multiplicateur", l'impact qu'a chaque livre sterling dépensée par les pouvoirs publics sur la croissance économique. Ces calculs sont théoriques mais contribuent à dessiner les contours d'un plan d'austérité "idéal" — du point de vue de la croissance du PIB. Les projets de construction et de travaux publics, qui emploient une forte main-d'oeuvre et nécessitent peu d'importations, ont à cette aune un fort effet d'entraînement sur la croissance. Il en va de même pour les investissements consacrés aux infrastructures, qui améliorent la productivité. L'Office for Budget Responsibility, un organisme indépendant, estime que chaque livre sterling dépensée en capital par le gouvernement accroît le PIB d'exactement la même somme, tandis que le "rendement" des dépenses sociales n'est que de 60%. Pour une livre dépensée en allocations par exemple, le PIB ne progresse que de 60 pences. Pour ce qui est de la fonction publique, cette grille d'analyse conduit à opter pour une économie de la masse salariale plutôt que des suppressions de postes. "Si je devais donner deux recommandations, ce serait de ne pas trop réduire les dépenses de capital et de chercher à minimiser les destructions d'emplois dans le secteur public", dit John Hawskworth, de l'institut de conseil PWC. "La flexibilité du secteur privé concernant les salaires et les heures de travail pendant la récession a permis que le chômage n'augmente pas autant que ce que l'on redoutait. Il faut que cela s'applique désormais au secteur public", ajoute-t-il. Mais toucher à l'Etat providence a pour conséquence de freiner la consommation. Réduire les allocations frappe, en effet, le pouvoir d'achat des populations les plus pauvres, que les théories économiques décrivent comme ayant une plus forte propension à consommer que les catégories plus aisées. Une économie vacillante augmente aussi le nombre de bénéficiaires d'allocations. "Si l'économie ralentit, il devient plus difficile de contenir les prestations (sociales)", relève Sam Hill, stratégiste à la Royal Bank of Canada. Le gouvernement Cameron espère que sa politique de rigueur budgétaire permettra à la banque centrale de maintenir des taux bas et aux entreprises du privé d'emprunter à des taux favorables pour se substituer dans une certaine mesure au secteur public. D'où aussi sa volonté de maîtriser les finances publiques en agissant sur les dépenses (à hauteur de 80% de l'effort requis) beaucoup plus que sur des hausses d'impôts (20%). Objectif ambitieux : au début des années 1990, lors de la dernière cure d'austérité en Grande-Bretagne, l'effort reposait à parts égales sur la baisse de la dépense et la hausse de la pression fiscale. Présentant en juin un budget d'extrême rigueur, le nouveau ministre des Finances, George Osborne, a fixé l'objectif : réduire les dépenses publiques de 83 milliards de livres sterling (95 milliards d'euros) d'ici 2015, rapportent les agences de presses. Les répercussions sur le potentiel de croissance de la Grande-Bretagne seront inévitables mais, soulignent des économistes, il ne faut pas prendre seulement en compte l'objectif global de coupes dans la dépense publique mais aussi et surtout leur répartition et la part du fardeau qui incombera aux mécanismes de l'Etat providence. George Osborne doit présenter, après-demain, les conclusions du Comprehensive Spending Review, la Révision globale des dépenses. La plupart des ministères devraient voir leur budget fondre de 25%, voire plus. Mais les annonces de ces derniers jours montrent aussi que le gouvernement de coalition formé au printemps par les conservateurs de David Cameron et les centristes de Nick Clegg ont préparé les Britanniques à un recul de l'Etat providence : réduction des déductions fiscales liées aux retraites, fin de l'universalité des allocations familiales, suppression du plafonnement des frais d'inscription universitaires. La clef d'analyse de ces réductions passe par l'"effet multiplicateur", l'impact qu'a chaque livre sterling dépensée par les pouvoirs publics sur la croissance économique. Ces calculs sont théoriques mais contribuent à dessiner les contours d'un plan d'austérité "idéal" — du point de vue de la croissance du PIB. Les projets de construction et de travaux publics, qui emploient une forte main-d'oeuvre et nécessitent peu d'importations, ont à cette aune un fort effet d'entraînement sur la croissance. Il en va de même pour les investissements consacrés aux infrastructures, qui améliorent la productivité. L'Office for Budget Responsibility, un organisme indépendant, estime que chaque livre sterling dépensée en capital par le gouvernement accroît le PIB d'exactement la même somme, tandis que le "rendement" des dépenses sociales n'est que de 60%. Pour une livre dépensée en allocations par exemple, le PIB ne progresse que de 60 pences. Pour ce qui est de la fonction publique, cette grille d'analyse conduit à opter pour une économie de la masse salariale plutôt que des suppressions de postes. "Si je devais donner deux recommandations, ce serait de ne pas trop réduire les dépenses de capital et de chercher à minimiser les destructions d'emplois dans le secteur public", dit John Hawskworth, de l'institut de conseil PWC. "La flexibilité du secteur privé concernant les salaires et les heures de travail pendant la récession a permis que le chômage n'augmente pas autant que ce que l'on redoutait. Il faut que cela s'applique désormais au secteur public", ajoute-t-il. Mais toucher à l'Etat providence a pour conséquence de freiner la consommation. Réduire les allocations frappe, en effet, le pouvoir d'achat des populations les plus pauvres, que les théories économiques décrivent comme ayant une plus forte propension à consommer que les catégories plus aisées. Une économie vacillante augmente aussi le nombre de bénéficiaires d'allocations. "Si l'économie ralentit, il devient plus difficile de contenir les prestations (sociales)", relève Sam Hill, stratégiste à la Royal Bank of Canada. Le gouvernement Cameron espère que sa politique de rigueur budgétaire permettra à la banque centrale de maintenir des taux bas et aux entreprises du privé d'emprunter à des taux favorables pour se substituer dans une certaine mesure au secteur public. D'où aussi sa volonté de maîtriser les finances publiques en agissant sur les dépenses (à hauteur de 80% de l'effort requis) beaucoup plus que sur des hausses d'impôts (20%). Objectif ambitieux : au début des années 1990, lors de la dernière cure d'austérité en Grande-Bretagne, l'effort reposait à parts égales sur la baisse de la dépense et la hausse de la pression fiscale.