Coup de ciseaux par-ci, coup de scie par-là et entre les deux, coup de sabre. Chaque pays euro-péen y va à sa manière pour sauver sa peau face à un euro qui n'a plus de cap. La hache continue de sabrer dans les budgets de certains pays européens où l'euro est plus que jamais auparavant sans direction stable et régulière. Aujourd'hui c'est au tour de l'Italie de se faire vacciner contre la grippe E. Le Parlement italien devait approuver hier mardi de nouvelles mesures d'austérité. L'équilibre budgétaire en dépend étroitement pour éviter la crise à la grecque. Les premiers à ressentir le coup de bistouri sont les hauts fonctionnaires de l'administration dont les salaires supérieurs à 90 000 euros par an seront tronqués de 5% alors que les revenus supérieurs à 120 000 euros passeront à la scie à raison de 10%. L'objectif est réduit ainsi le déficit de 25 milliards d'euros grâce à la minceur qui touchera la fonction publique. Si les hauts fonctionnaires seront à la diète forcée pendant trois années consécutives, les écoliers pour leur part vont être plus soulagés grâce à des vacances prolongées d'au moins deux semaines. Les enfants reprendront le chemin des classes fin septembre. Entre temps, le gouvernement italien espèrent faire prospérer le tourisme pendant la cure dans les hautes sphères, cure qui pourrait donner un second souffle aux ouvriers puisque c'est la catégorie la moins payée parmi tous les autres pays européens, à l'exception de la Grande Bretagne qui semble échapper, pour l'instant il faut le préciser, aux turbulences de l'euro. Il n'empêche que la coalition conservateurs-libéraux pense de plus en plus à des coupes immédiates dans les dépenses publiques, des coupes estimées à quelque dix milliards de dollars. Si ce programme semble répondre aux vœux du patronat, il suscite « l'épouvante de syndicats qui dénoncent le thatchérisme ». Même si Cameron veut cacher sa main d'acier en tant que conservateur dans un gant de velours que lui offrent les libéraux. Ce n'est là qu'un début pour ce budget de transition en attendant celui de l'été, dans quelques semaines. Le climat sera encore plus chaud pour les ménages dont le plus dur reste à venir. Les économistes jugent des hausses d'impôt inévitables dans le budget de juin. Car, il faut noter que des 27 pays de l'Union européenne, c'est le Royaume-Uni qui est, , «celui qui avait le plus gros déficit», avec 156,1 milliard de livres pendant l'année budgétaire achevée fin mars, soit 11,1% de son Produit intérieur brut (PIB). Donc, à prévoir un cran de plus à la ceinture des petites bourses déjà fragilisées avec un taux de chômage débordant et alarmant. L'objectif inavoué des conservateurs auxquels se sont ralliés les libéraux depuis le scrutin d'il y a quelques semaines, Il s'agit d'obtenir «un État plus réduit dans une société plus développée».