L'hebdomadaire français le Nouvel Observateur vient de publier, dans sa dernière édition parue jeudi, un dossier spécial Algérie consacré à la guerre de Libération nationale. L'hebdomadaire français le Nouvel Observateur vient de publier, dans sa dernière édition parue jeudi, un dossier spécial Algérie consacré à la guerre de Libération nationale. S'inspirant d'un album historique publié la veille aux éditions "les Arènes" sous le titre "Algérie, 1954-1962. Lettres, carnets et récits des français et des Algériens dans la guerre", une enquête dirigée par François Malye et Benjamin Stora, le journal rapporte de larges extraits de témoignages d'Algériens, de soldats et de pieds-noirs qui dévoilent dans leurs lettres, carnets et archives privées, la guerre d'Algérie, telle qu'ils l'ont vécue. Ce livre-témoignage rassemble, sous la forme d'un album-souvenir, une centaine de documents inédits et les tragiques événements de la guerre d'Algérie s'y lisent à travers les regards des différents protagonistes. C'est ce jeune appelé qui crie à son père sa solitude, ce petit Algérien fils de maquisard, qui raconte comment on finit par apprivoiser sa peur dans un village ratissé par l'armée française, ce fidayi qui décrit les opérations menées à Alger. Parallèlement à ces témoignages se glissent des textes, des tracts, le fac-similé d'une lettre, d'un dessin d'enfants, un matériel qui comme le dit Benjamin Stora dans cette enquête "donne toute la chair de cette histoire si difficile à comprendre par les jeunes générations". Parmi les témoignages rapportés figure également celui de Jean-Jacques Gonzalez. Il était alors petit garçon et vivait avec ses parents à Oran. "Jamais on ne me parlait des Arabes, du pays que nous habitions. Les Arabes n'étaient qu'une masse indistincte, sournoise, menaçante, sanguinaire, arriérée, une masse de prénoms toujours les mêmes : Fatima, Mohamed, Kader, Ben machin, Ben truc. Les Arabes voulaient devenir indépendants, quelle était la signification de ce mot que l'entendait partout, nous chasser de nos maisons, nous tuer ? Mais pourquoi ? Quelle folie, vivre sans nous ? Le récit de Ramdane Bouchebouda est également cité. Né en 1914 à Boudouaou, il raconte comment les inégalités entre Français et Algériens durant la guerre lui ont été expliquées. Ou encore cet autre témoignage d'Ali Driss, aujourd'hui commerçant à Strasbourg dont le père était un moudjahid et celui de djoundi (soldat) Attoumi qui avait 18 ans lorsqu'il rejoint le maquis. D'autres témoignages d'appelés du contingent sont également rapportés, de même que celui de Yacef Saâdi, principal dirigeant de la guérilla menée par le FLN au cœur de la Casbah. Se présentant comme une exploration impartiale d'un passé peu glorieux de la France, le livre en question éclaire également sur la responsabilité d'un futur président (...) "qui fut absent au rendez-vous de la décolonisation", commente le journal. Il revient alors sur le rôle de François Mitterrand "partisan de la manière forte (l'Algérie c'est la France)". Ministre de l'Intérieur (en 1954), puis de la Justice (en 1956 et 1957), il couvre l'exécution de 54 militants Algériens condamnés à mort par une justice expéditive. "Le putsch des généraux, la signature des accords d'Evian en 1962, la proclamation de l'indépendance, le 5 juillet 1962, autant de dates charnières dans l'histoire entre l'Algérie et la France sur lesquelles revient longuement cette enquête citée par le Nouvel Observateur qui clôt son dossier par une contribution de l'universitaire Slimane Zeghidour qui considère que "la France n'est plus un épouvantail pour les jeunes générations". "Avec le temps, les guerres finissent par produire la paix. A condition toutefois que les mémoires s'accordent", écrit le journal qui rappelle que la guerre qui a éclaté, il y cinquante six ans, "fut intestine, totale acharnée, opposant l'armée française, à l'insurrection algérienne, les colonisés aux colons, la gauche anticolonialiste à l'Etat tortionnaire. C'était hier et les tabous ne sont levés que l'un après l'autre". "En France, les mémoires sont encore à vif. La défense du souvenir de l'Algérie française, naguère privilège du lobby des rapatriés et de droite et désormais récupérée par l'UMP", souligne encore le Nouvel Observateur. S'inspirant d'un album historique publié la veille aux éditions "les Arènes" sous le titre "Algérie, 1954-1962. Lettres, carnets et récits des français et des Algériens dans la guerre", une enquête dirigée par François Malye et Benjamin Stora, le journal rapporte de larges extraits de témoignages d'Algériens, de soldats et de pieds-noirs qui dévoilent dans leurs lettres, carnets et archives privées, la guerre d'Algérie, telle qu'ils l'ont vécue. Ce livre-témoignage rassemble, sous la forme d'un album-souvenir, une centaine de documents inédits et les tragiques événements de la guerre d'Algérie s'y lisent à travers les regards des différents protagonistes. C'est ce jeune appelé qui crie à son père sa solitude, ce petit Algérien fils de maquisard, qui raconte comment on finit par apprivoiser sa peur dans un village ratissé par l'armée française, ce fidayi qui décrit les opérations menées à Alger. Parallèlement à ces témoignages se glissent des textes, des tracts, le fac-similé d'une lettre, d'un dessin d'enfants, un matériel qui comme le dit Benjamin Stora dans cette enquête "donne toute la chair de cette histoire si difficile à comprendre par les jeunes générations". Parmi les témoignages rapportés figure également celui de Jean-Jacques Gonzalez. Il était alors petit garçon et vivait avec ses parents à Oran. "Jamais on ne me parlait des Arabes, du pays que nous habitions. Les Arabes n'étaient qu'une masse indistincte, sournoise, menaçante, sanguinaire, arriérée, une masse de prénoms toujours les mêmes : Fatima, Mohamed, Kader, Ben machin, Ben truc. Les Arabes voulaient devenir indépendants, quelle était la signification de ce mot que l'entendait partout, nous chasser de nos maisons, nous tuer ? Mais pourquoi ? Quelle folie, vivre sans nous ? Le récit de Ramdane Bouchebouda est également cité. Né en 1914 à Boudouaou, il raconte comment les inégalités entre Français et Algériens durant la guerre lui ont été expliquées. Ou encore cet autre témoignage d'Ali Driss, aujourd'hui commerçant à Strasbourg dont le père était un moudjahid et celui de djoundi (soldat) Attoumi qui avait 18 ans lorsqu'il rejoint le maquis. D'autres témoignages d'appelés du contingent sont également rapportés, de même que celui de Yacef Saâdi, principal dirigeant de la guérilla menée par le FLN au cœur de la Casbah. Se présentant comme une exploration impartiale d'un passé peu glorieux de la France, le livre en question éclaire également sur la responsabilité d'un futur président (...) "qui fut absent au rendez-vous de la décolonisation", commente le journal. Il revient alors sur le rôle de François Mitterrand "partisan de la manière forte (l'Algérie c'est la France)". Ministre de l'Intérieur (en 1954), puis de la Justice (en 1956 et 1957), il couvre l'exécution de 54 militants Algériens condamnés à mort par une justice expéditive. "Le putsch des généraux, la signature des accords d'Evian en 1962, la proclamation de l'indépendance, le 5 juillet 1962, autant de dates charnières dans l'histoire entre l'Algérie et la France sur lesquelles revient longuement cette enquête citée par le Nouvel Observateur qui clôt son dossier par une contribution de l'universitaire Slimane Zeghidour qui considère que "la France n'est plus un épouvantail pour les jeunes générations". "Avec le temps, les guerres finissent par produire la paix. A condition toutefois que les mémoires s'accordent", écrit le journal qui rappelle que la guerre qui a éclaté, il y cinquante six ans, "fut intestine, totale acharnée, opposant l'armée française, à l'insurrection algérienne, les colonisés aux colons, la gauche anticolonialiste à l'Etat tortionnaire. C'était hier et les tabous ne sont levés que l'un après l'autre". "En France, les mémoires sont encore à vif. La défense du souvenir de l'Algérie française, naguère privilège du lobby des rapatriés et de droite et désormais récupérée par l'UMP", souligne encore le Nouvel Observateur.