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Stopper l'injustice faite aux femmes
Réseau Wassila pour la défense des femmes et enfants victimes de violence
Publié dans Le Midi Libre le 10 - 11 - 2010

A l'occasion de son dixième anniversaire, le réseau Wassila pour la défense des femmes et des enfants victimes de violence a publié son «Livre noir» pour dénoncer le silence complice de toute une société sur une pratique de plus en plus alarmante et qui a apparemment fini par s'incruster dans les mœurs de la société, notamment de la gent masculine et qui est «la violence conjugale».
A l'occasion de son dixième anniversaire, le réseau Wassila pour la défense des femmes et des enfants victimes de violence a publié son «Livre noir» pour dénoncer le silence complice de toute une société sur une pratique de plus en plus alarmante et qui a apparemment fini par s'incruster dans les mœurs de la société, notamment de la gent masculine et qui est «la violence conjugale».
Ce sujet, jusque-là tabou, a été évoqué dans ce livre qui est le fruit du travail de deux années effectué par les membres du réseau Wassila. Ce réseau, depuis sa création le 5 octobre 2000 à Alger, active pour soutenir médicalement, psychologiquement et juridiquement ces milliers de femmes et d'enfants, victimes de violence, ces femmes battues et agressées quotidiennement par leurs époux. Le réseau Wassila a même eu à accompagner des victimes de la décennie noire, cette épreuve sanglante traversée par l'Algérie. Médecins, psychologues, psychiatres font aujourd'hui cette composante humaine qui défend des êtres «faibles» dont la société néglige la souffrance et la douleur. Il faut savoir que selon les chiffres de ladite organisation, en trois ans, 1.855 femmes violentées ont contacté les centres d'écoute du réseau Wassila.
Un centre anonyme gratuit
Un centre anonyme et gratuit installé par les membres du réseau en 2005 pour soulager les victimes et les orienter. Parmi ces femmes, on trouve 556, soit 30%, victimes de violences conjugales, dont 20% ont un niveau universitaire. Et c'est justement cette réalité amère, même tragique qui a été mise en évidence par le "Livre noir" du réseau Wassila. Ce livre qui comporte plusieurs chapitres, a été réalisé selon la présidente du réseau le docteur Fadila Chitour à « la mémoire (...) de chacune des femmes que les violences conjugales ont fini par tuer. En souvenir de toutes ces victimes de crimes impunis, dont la tragédie secrète a été ensevelie dans l'anonymat et l'indifférence, avec la complicité de tous. En marque de solidarité avec les innombrables femmes interdites de parole et qui continuent à vivre l'intolérable. En hommage à celles qui ont le courage de briser le silence, de réagir (…)». Son but : dire «halte à l'impunité» et «plaidoyer pour la criminalisation de la violence conjugale mais aussi la mise en place de dispositifs pour la protection des femmes victimes».
Coordonné par Dalila Imarene-Djerbal, en collaboration avec le docteur Fadila Chitour, Louisa Aït Hamou, le docteur Malika Amrouche, Leïla Benabderrahmane, Nadia Hamza, Fatma-Zohra Mokrane et le docteur Rekia Nacer, le livre regroupe les témoignages de nombreuses victimes de violence, des témoignages directs recueillis dans le premier chapitre du Livre noir, grâce aux appels téléphoniques de ces femmes et enfants au centre d'écoute de Wassila et «afin de rendre visible et palpable cette douloureuse réalité qu'est la violence conjugale» et faire entendre «la voix étouffée de toutes les victimes qui restent, en secret, enfermées dans la honte, l'isolement, le silence et la peur».
Des témoignages douloureux
Le deuxième chapitre du Livre noir a été consacré aux témoignages indirects, recueillis par des sages-femmes qui ont sillonné les centres de santé au centre-ville et en milieu rural et des urgences des hôpitaux, des sondages établis entre février 2007 et aout 2009 parmi des professionnels de la santé parmi lesquels on trouve, deux médecins généralistes, une psychiatre et un médecin de travail qui ont témoigné de nombreux cas de violence, notamment conjugale sur les femmes, des témoignages douloureux sur des cas graves qui enregistrent même six décès ; quatre après l'aggravation de l'état de santé de ces femmes battues et deux suicides. Il faut dire que les témoignages de ces professionnels affirment que même la grossesse ne protège pas les femmes et très nombreux sont les cas des femmes enceintes battues et même massacrées par leurs époux. Bien au contraire, la grossesse en elle même représente parfois un grand risque pour la femme qui risque une hémorragie pouvant mener parfois la victime à la mort, nous dira le docteur Fadila Chitour, présidente du réseau Wassila, contactée par le Midi Libre. Il faut savoir aussi que ces femmes, qui ont témoigné de leurs douloureuses expériences disent qu'elles n'ont jamais eu le droit à la planification familiale, interdite par le mari qui leur impose des grossesses ou le contraire ; c'est à dire que le mari peut interdire une grossesses désirée par la femme. Il faut dire que qu'ils soient directs ou indirects, ces témoignages ne font que confirmer la gravité des violences pratiquées sur la femme algérienne aujourd'hui. C'est du moins ce qu'on a analysé dans le quatrième chapitre du Livre noir dudit réseau où les membres spécialistes du réseau Wassila ont analysé les profils des agresseurs et des victimes pour sortir avec des conclusions et des recommandations citées dans le cinquième chapitre de l'ouvrage. Une analyse du bilan des activités des centres de prises en charge du réseau Wassila et de ses centres d'écoute, durant la période comprise entre 2006 et août 2009.
Des chiffres effarants
Il faut noter que ces mêmes chiffres, pourtant alarmants, restent en dessous de la réalité, puisqu'il ne s'agit que de la violence déclarée par ces femmes qui ont osé parler alors que des milliers d'autres souffrent sûrement en silence. Il est utile de rappeler que le bilan des centres d'appel, établi entre février 2007 et août 2009, fait état de 1.855 victimes à avoir appelé au moins une fois, dont 559 sont mariées, soit 30% des appelantes. Parmi ces dernières, 336 (60%) sont victimes de violences conjugales, 32% des victimes ont un niveau secondaire, 33, soit 20%, sont universitaires, 30, soit 18%, ont un niveau moyen et 18, soit 18%, ne dépassent pas le niveau du cycle primaire. Il faut signaler que selon les chiffres avancés par les services de sécurité, 7.419 victimes ont été enregistrées durant l'année en cours par les services de police à l'échelle nationale. Parmi ce nombre, il y a 5. 179 victimes de violences physiques, 277 victimes de violence sexuelle et 1.753 cas de mauvais traitements ainsi que 34 cas d'homicide volontaire et, enfin, 176 victimes de harcèlement sexuel, qui ont été enregistrés à l'échelle nationale. Il faut noter aussi que l'écoute de ces femmes «montre que les femmes subissent différentes formes de violence à la fois, physique, sexuelle, économique et psychologique, c'est-à-dire qu'en même temps qu'elles sont battues, elles sont dévalorisées, insultées, diminuées, séquestrées, expulsées du domicile», dira Dr Chitour. Il est utile de rappeler aussi que sur 205 femmes victimes de violences conjugales, 136 ont été suivies sur une période plus ou moins longue. hebdomadaire, instauré entre 2006 et 2009 dans les centres d'accueil, a permis d'enregistrer 350 victimes, dont 73 souffrent de violences conjugales, avec un pic de 27 cas en 2007, et 21 en 2008. Agées entre 25 et 65 ans, avec une prépondérance pour la catégorie des 35-45, les victimes ont dans leur majorité une moyenne de 2 à 4 enfants, et quatre seulement n'en ont pas. Le plus grand nombre de ces femmes ne travaillent pas en dépit du diplôme dont disposent certaines. Trente-cinq d'entre elles sont mariées, seize divorcées et quatre célibataires. Pour la plupart, la raison principale du divorce, de la demande de divorce ou de la séparation, est la violence répétitive de la part de l'époux. Les agressions les plus utilisées par le mari sont l'abandon du domicile conjugal avec 18 cas, l'abandon de famille avec 11 cas, la répudiation un cas et le remariage hors consentement avec 5 cas. Néanmoins, les violences les plus récurrentes sont celles physiques : 65% des femmes sont victimes de violences diverses par «armes naturelles» – telles que les gifles, coups de poing, coups de pied – ou à l'aide d'objets : table de nuit, ventilateur, marteau, bouteille de verre, barre de fer, balai, eau chaude, cigarette allumée. Ce type de violence entraîne dans la majorité des cas des ecchymoses en diverses parties du corps, plusieurs fractures au niveau des membres. Six femmes ont subi des blessures par arme (couteau). Quatre ont été menacées avec des armes (couteau, arme à feu) et trois ont été menacées de mort. Mais les coups et blessures volontaires viennent en premier avec 38 cas sur 73. Parmi elles, 3 victimes ont été battues à coups de hache, une à coups de couteau et une (enceinte) a reçu des coups au ventre. Il faut savoir que ces femmes subissent aussi des violences psychologiques et économiques.
Les différentes formes de violence
Les violences psychologiques sont citées par 37 femmes sur 336 prises en charge dans les centres. Il s'agit de victimes âgées ayant subi des violences physiques plus tôt dans leur vie conjugale, mais qui continuent à être insultées ou menacées de répudiation. Humiliées, déconsidérées, 13 cas des femmes ont déclaré être enfermées, ou est interdit pour elles d'aller travailler à la condition de remettre leur salaire. D'autres interdits, comme celui de travailler, ont été soulevés par 12 femmes. Les violences économiques sont dénoncées par 15 femmes et se définissent par l'extorsion du salaire, parfois par ponction directe sur le compte postal, l'époux signant et encaissant les chèques avec la complicité d'agents administratifs, vol de la pension ou de l'aide des parents, des revenus du travail à domicile, de biens divers comme voiture, de l'héritage, des bijoux. Dix-huit femmes sont laissées sans entretien ni nourriture, elles et leurs enfants, 29 femmes ont été abandonnées, 30 ont été expulsées de la maison conjugale, 11 ont été menacées d'être mises dehors ou répudiées, 13 femmes ont été victimes d'adultère tandis que cinq femmes ont vu le remariage de l'époux. Il faut noter que le réseau Wassila a aussi évoqué dans son livre le problème des enfants témoins de violence ou parfois même victimes de violence. Des enfants terrorisés par ces scénarios dramatiques et qu'il faudrait faire protéger par la loi pour leur epargner ces problèmes physiques, mais aussi psychologiques qu'ils pourraient subir. Il faut noter, que ces enfants, du moins quelques cas reçus par le réseau Wassila, ont même subi des agressions sexuelles de la part de leurs pères. Ces mêmes enfants qui ont le droit selon les accords internationaux signés par l'Algérie pour la défense des droits de l'enfant, à l'épanouissement et au bien-être pour protéger leur avenir. La société algérienne doit aujourd'hui prendre conscience de la gravité de ces pratiques inhumaines aujourd'hui, malheureusement, normalisées et passer à la pénalisation de ces actes qui participent gravement à la déstructuration de la famille algérienne et des valeurs de notre société.
Ce sujet, jusque-là tabou, a été évoqué dans ce livre qui est le fruit du travail de deux années effectué par les membres du réseau Wassila. Ce réseau, depuis sa création le 5 octobre 2000 à Alger, active pour soutenir médicalement, psychologiquement et juridiquement ces milliers de femmes et d'enfants, victimes de violence, ces femmes battues et agressées quotidiennement par leurs époux. Le réseau Wassila a même eu à accompagner des victimes de la décennie noire, cette épreuve sanglante traversée par l'Algérie. Médecins, psychologues, psychiatres font aujourd'hui cette composante humaine qui défend des êtres «faibles» dont la société néglige la souffrance et la douleur. Il faut savoir que selon les chiffres de ladite organisation, en trois ans, 1.855 femmes violentées ont contacté les centres d'écoute du réseau Wassila.
Un centre anonyme gratuit
Un centre anonyme et gratuit installé par les membres du réseau en 2005 pour soulager les victimes et les orienter. Parmi ces femmes, on trouve 556, soit 30%, victimes de violences conjugales, dont 20% ont un niveau universitaire. Et c'est justement cette réalité amère, même tragique qui a été mise en évidence par le "Livre noir" du réseau Wassila. Ce livre qui comporte plusieurs chapitres, a été réalisé selon la présidente du réseau le docteur Fadila Chitour à « la mémoire (...) de chacune des femmes que les violences conjugales ont fini par tuer. En souvenir de toutes ces victimes de crimes impunis, dont la tragédie secrète a été ensevelie dans l'anonymat et l'indifférence, avec la complicité de tous. En marque de solidarité avec les innombrables femmes interdites de parole et qui continuent à vivre l'intolérable. En hommage à celles qui ont le courage de briser le silence, de réagir (…)». Son but : dire «halte à l'impunité» et «plaidoyer pour la criminalisation de la violence conjugale mais aussi la mise en place de dispositifs pour la protection des femmes victimes».
Coordonné par Dalila Imarene-Djerbal, en collaboration avec le docteur Fadila Chitour, Louisa Aït Hamou, le docteur Malika Amrouche, Leïla Benabderrahmane, Nadia Hamza, Fatma-Zohra Mokrane et le docteur Rekia Nacer, le livre regroupe les témoignages de nombreuses victimes de violence, des témoignages directs recueillis dans le premier chapitre du Livre noir, grâce aux appels téléphoniques de ces femmes et enfants au centre d'écoute de Wassila et «afin de rendre visible et palpable cette douloureuse réalité qu'est la violence conjugale» et faire entendre «la voix étouffée de toutes les victimes qui restent, en secret, enfermées dans la honte, l'isolement, le silence et la peur».
Des témoignages douloureux
Le deuxième chapitre du Livre noir a été consacré aux témoignages indirects, recueillis par des sages-femmes qui ont sillonné les centres de santé au centre-ville et en milieu rural et des urgences des hôpitaux, des sondages établis entre février 2007 et aout 2009 parmi des professionnels de la santé parmi lesquels on trouve, deux médecins généralistes, une psychiatre et un médecin de travail qui ont témoigné de nombreux cas de violence, notamment conjugale sur les femmes, des témoignages douloureux sur des cas graves qui enregistrent même six décès ; quatre après l'aggravation de l'état de santé de ces femmes battues et deux suicides. Il faut dire que les témoignages de ces professionnels affirment que même la grossesse ne protège pas les femmes et très nombreux sont les cas des femmes enceintes battues et même massacrées par leurs époux. Bien au contraire, la grossesse en elle même représente parfois un grand risque pour la femme qui risque une hémorragie pouvant mener parfois la victime à la mort, nous dira le docteur Fadila Chitour, présidente du réseau Wassila, contactée par le Midi Libre. Il faut savoir aussi que ces femmes, qui ont témoigné de leurs douloureuses expériences disent qu'elles n'ont jamais eu le droit à la planification familiale, interdite par le mari qui leur impose des grossesses ou le contraire ; c'est à dire que le mari peut interdire une grossesses désirée par la femme. Il faut dire que qu'ils soient directs ou indirects, ces témoignages ne font que confirmer la gravité des violences pratiquées sur la femme algérienne aujourd'hui. C'est du moins ce qu'on a analysé dans le quatrième chapitre du Livre noir dudit réseau où les membres spécialistes du réseau Wassila ont analysé les profils des agresseurs et des victimes pour sortir avec des conclusions et des recommandations citées dans le cinquième chapitre de l'ouvrage. Une analyse du bilan des activités des centres de prises en charge du réseau Wassila et de ses centres d'écoute, durant la période comprise entre 2006 et août 2009.
Des chiffres effarants
Il faut noter que ces mêmes chiffres, pourtant alarmants, restent en dessous de la réalité, puisqu'il ne s'agit que de la violence déclarée par ces femmes qui ont osé parler alors que des milliers d'autres souffrent sûrement en silence. Il est utile de rappeler que le bilan des centres d'appel, établi entre février 2007 et août 2009, fait état de 1.855 victimes à avoir appelé au moins une fois, dont 559 sont mariées, soit 30% des appelantes. Parmi ces dernières, 336 (60%) sont victimes de violences conjugales, 32% des victimes ont un niveau secondaire, 33, soit 20%, sont universitaires, 30, soit 18%, ont un niveau moyen et 18, soit 18%, ne dépassent pas le niveau du cycle primaire. Il faut signaler que selon les chiffres avancés par les services de sécurité, 7.419 victimes ont été enregistrées durant l'année en cours par les services de police à l'échelle nationale. Parmi ce nombre, il y a 5. 179 victimes de violences physiques, 277 victimes de violence sexuelle et 1.753 cas de mauvais traitements ainsi que 34 cas d'homicide volontaire et, enfin, 176 victimes de harcèlement sexuel, qui ont été enregistrés à l'échelle nationale. Il faut noter aussi que l'écoute de ces femmes «montre que les femmes subissent différentes formes de violence à la fois, physique, sexuelle, économique et psychologique, c'est-à-dire qu'en même temps qu'elles sont battues, elles sont dévalorisées, insultées, diminuées, séquestrées, expulsées du domicile», dira Dr Chitour. Il est utile de rappeler aussi que sur 205 femmes victimes de violences conjugales, 136 ont été suivies sur une période plus ou moins longue. hebdomadaire, instauré entre 2006 et 2009 dans les centres d'accueil, a permis d'enregistrer 350 victimes, dont 73 souffrent de violences conjugales, avec un pic de 27 cas en 2007, et 21 en 2008. Agées entre 25 et 65 ans, avec une prépondérance pour la catégorie des 35-45, les victimes ont dans leur majorité une moyenne de 2 à 4 enfants, et quatre seulement n'en ont pas. Le plus grand nombre de ces femmes ne travaillent pas en dépit du diplôme dont disposent certaines. Trente-cinq d'entre elles sont mariées, seize divorcées et quatre célibataires. Pour la plupart, la raison principale du divorce, de la demande de divorce ou de la séparation, est la violence répétitive de la part de l'époux. Les agressions les plus utilisées par le mari sont l'abandon du domicile conjugal avec 18 cas, l'abandon de famille avec 11 cas, la répudiation un cas et le remariage hors consentement avec 5 cas. Néanmoins, les violences les plus récurrentes sont celles physiques : 65% des femmes sont victimes de violences diverses par «armes naturelles» – telles que les gifles, coups de poing, coups de pied – ou à l'aide d'objets : table de nuit, ventilateur, marteau, bouteille de verre, barre de fer, balai, eau chaude, cigarette allumée. Ce type de violence entraîne dans la majorité des cas des ecchymoses en diverses parties du corps, plusieurs fractures au niveau des membres. Six femmes ont subi des blessures par arme (couteau). Quatre ont été menacées avec des armes (couteau, arme à feu) et trois ont été menacées de mort. Mais les coups et blessures volontaires viennent en premier avec 38 cas sur 73. Parmi elles, 3 victimes ont été battues à coups de hache, une à coups de couteau et une (enceinte) a reçu des coups au ventre. Il faut savoir que ces femmes subissent aussi des violences psychologiques et économiques.
Les différentes formes de violence
Les violences psychologiques sont citées par 37 femmes sur 336 prises en charge dans les centres. Il s'agit de victimes âgées ayant subi des violences physiques plus tôt dans leur vie conjugale, mais qui continuent à être insultées ou menacées de répudiation. Humiliées, déconsidérées, 13 cas des femmes ont déclaré être enfermées, ou est interdit pour elles d'aller travailler à la condition de remettre leur salaire. D'autres interdits, comme celui de travailler, ont été soulevés par 12 femmes. Les violences économiques sont dénoncées par 15 femmes et se définissent par l'extorsion du salaire, parfois par ponction directe sur le compte postal, l'époux signant et encaissant les chèques avec la complicité d'agents administratifs, vol de la pension ou de l'aide des parents, des revenus du travail à domicile, de biens divers comme voiture, de l'héritage, des bijoux. Dix-huit femmes sont laissées sans entretien ni nourriture, elles et leurs enfants, 29 femmes ont été abandonnées, 30 ont été expulsées de la maison conjugale, 11 ont été menacées d'être mises dehors ou répudiées, 13 femmes ont été victimes d'adultère tandis que cinq femmes ont vu le remariage de l'époux. Il faut noter que le réseau Wassila a aussi évoqué dans son livre le problème des enfants témoins de violence ou parfois même victimes de violence. Des enfants terrorisés par ces scénarios dramatiques et qu'il faudrait faire protéger par la loi pour leur epargner ces problèmes physiques, mais aussi psychologiques qu'ils pourraient subir. Il faut noter, que ces enfants, du moins quelques cas reçus par le réseau Wassila, ont même subi des agressions sexuelles de la part de leurs pères. Ces mêmes enfants qui ont le droit selon les accords internationaux signés par l'Algérie pour la défense des droits de l'enfant, à l'épanouissement et au bien-être pour protéger leur avenir. La société algérienne doit aujourd'hui prendre conscience de la gravité de ces pratiques inhumaines aujourd'hui, malheureusement, normalisées et passer à la pénalisation de ces actes qui participent gravement à la déstructuration de la famille algérienne et des valeurs de notre société.


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