La Chine a mené pendant plusieurs semaines une campagne musclée de dissuasion et manœuvré afin que de nombreux pays évitent de se rendre à la cérémonie organisée à Oslo. Ce sont pas moins de dix-neuf pays conviés qui ont décliné l'invitation. La Chine a mené pendant plusieurs semaines une campagne musclée de dissuasion et manœuvré afin que de nombreux pays évitent de se rendre à la cérémonie organisée à Oslo. Ce sont pas moins de dix-neuf pays conviés qui ont décliné l'invitation. C'est face à une chaise vide et à une photo que devait être remis hier à Oslo, capitale de la Norvège, le prix Nobel de la paix 2010. Un vendredi 10 décembre ironie du sort date à laquelle Liu Xiaobo a rédigé un manifeste baptisé Charte 08 et réclamant la démocratisation de la Chine à l'occasion du 60e anniversaire de la Déclaration des droits de l'Homme et pour lequel il doit purger une peine de onze ans. Aux yeux de Pékin, le choix de ce professeur de littérature qui, depuis son engagement en 1989 aux côtés des étudiants du mouvement de Tiananmen, a eu de nombreux démêlés avec le régime, apparaît comme une provocation "obscène" de l'Occident. "Donner un prix Nobel à un criminel qui purge une peine de prison traduit un manque de respect pour notre système judiciaire", estime la Chine. L'un des textes que le comité Nobel a voulu récompenser pour "son long combat non violent en faveur des droits fondamentaux en Chine" a été lu par l'actrice et réalisatrice norvégienne Liv Ullmann En 109 ans d'existence du Nobel de la paix, ce n'est que la deuxième fois qu'un lauréat se retrouve dans l'impossibilité de venir chercher son prix ou, du moins, de se faire représenter par un proche. Le précédent remonte à 1936, lorsque l'Allemagne nazie avait empêché le pacifiste Carl Von Ossietzky de récupérer le Nobel de la paix. Liu Xiaobo a pourtant bien tenté d'obtenir, depuis sa cellule, que sa femme Liu Xia, assignée à résidence à Pékin par les autorités chinoises depuis la nomination de son époux, puisse faire le déplacement. Sans succès. Prix concurrent Des ONG, les Etats-Unis (Barack Obama lui-même et la Chambre des représentants) ainsi que le haut commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Navi Pillay, ont également tenté de faire pression pour obtenir la libération de Xiaobo. Rien n'y a fait. En guise de réponse, la Chine a qualifié les membres du comité Nobel de "clowns" et jugé "arrogante et déraisonnable" la Chambre américaine des représentants. De plus, Pékin avait averti les autorités norvégiennes que le choix de récompenser Xiaobo serait considéré comme un affront et l'exposerait à des représailles diplomatiques. Depuis, le premier accord de libre-échange bilatéral en cours de négociations entre la Chine et un Etat européen, la Norvège en l'occurrence, est totalement au point mort. Dissuasion économique Ce lobbying, dont Pékin vantait encore jeudi l'efficacité, a conduit dix-neuf pays sur soixante-cinq conviés à décliner l'invitation. L'Afghanistan, l'Arabie saoudite, la Colombie, Cuba, l'Egypte, l'Irak, l'Iran, le Kazakhstan, le Maroc, le Pakistan, les Philippines, la Russie, la Serbie, le Sri Lanka, le Soudan, la Tunisie, l'Ukraine, le Venezuela et le Vietnam ne seront pas de la partie. L'Algérie n'a pas non plus confirmé sa présence. Certains pays, comme la Serbie, ont clairement expliqué qu'ils ne pouvaient se permettre de se fâcher avec la Chine, tandis que d'autres, comme la Russie ou les Philippines, ont invoqué des problèmes d'emploi du temps. En octobre dernier, la France elle-même n'avait salué que du bout des lèvres l'attribution du prix à Liu Xiaobo, Nicolas Sarkozy ayant à cœur de ne pas froisser la puissante Chine à la veille de prendre les commandes du G20. Retournement de situation La Serbie a finalement décidé d'assister à la cérémonie de remise du prix Nobel de la Paix à Oslo, décerné au dissident chinois emprisonné Liu Xiaobo. Belgrade semble avoir entendu les critiques de l'Union européenne et des militants des droits de l'Homme serbes, qui ont dénoncé la décision du gouvernement de refuser l'invitation du comité du Nobel pour maintenir de bonnes relations avec la Chine.Des responsables de l'Union européenne avaient vivement critiqué cette décision, exprimant son choc de voir la Serbie, candidate à l'adhésion de l'UE, accepter les exigences chinoises. C'est face à une chaise vide et à une photo que devait être remis hier à Oslo, capitale de la Norvège, le prix Nobel de la paix 2010. Un vendredi 10 décembre ironie du sort date à laquelle Liu Xiaobo a rédigé un manifeste baptisé Charte 08 et réclamant la démocratisation de la Chine à l'occasion du 60e anniversaire de la Déclaration des droits de l'Homme et pour lequel il doit purger une peine de onze ans. Aux yeux de Pékin, le choix de ce professeur de littérature qui, depuis son engagement en 1989 aux côtés des étudiants du mouvement de Tiananmen, a eu de nombreux démêlés avec le régime, apparaît comme une provocation "obscène" de l'Occident. "Donner un prix Nobel à un criminel qui purge une peine de prison traduit un manque de respect pour notre système judiciaire", estime la Chine. L'un des textes que le comité Nobel a voulu récompenser pour "son long combat non violent en faveur des droits fondamentaux en Chine" a été lu par l'actrice et réalisatrice norvégienne Liv Ullmann En 109 ans d'existence du Nobel de la paix, ce n'est que la deuxième fois qu'un lauréat se retrouve dans l'impossibilité de venir chercher son prix ou, du moins, de se faire représenter par un proche. Le précédent remonte à 1936, lorsque l'Allemagne nazie avait empêché le pacifiste Carl Von Ossietzky de récupérer le Nobel de la paix. Liu Xiaobo a pourtant bien tenté d'obtenir, depuis sa cellule, que sa femme Liu Xia, assignée à résidence à Pékin par les autorités chinoises depuis la nomination de son époux, puisse faire le déplacement. Sans succès. Prix concurrent Des ONG, les Etats-Unis (Barack Obama lui-même et la Chambre des représentants) ainsi que le haut commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Navi Pillay, ont également tenté de faire pression pour obtenir la libération de Xiaobo. Rien n'y a fait. En guise de réponse, la Chine a qualifié les membres du comité Nobel de "clowns" et jugé "arrogante et déraisonnable" la Chambre américaine des représentants. De plus, Pékin avait averti les autorités norvégiennes que le choix de récompenser Xiaobo serait considéré comme un affront et l'exposerait à des représailles diplomatiques. Depuis, le premier accord de libre-échange bilatéral en cours de négociations entre la Chine et un Etat européen, la Norvège en l'occurrence, est totalement au point mort. Dissuasion économique Ce lobbying, dont Pékin vantait encore jeudi l'efficacité, a conduit dix-neuf pays sur soixante-cinq conviés à décliner l'invitation. L'Afghanistan, l'Arabie saoudite, la Colombie, Cuba, l'Egypte, l'Irak, l'Iran, le Kazakhstan, le Maroc, le Pakistan, les Philippines, la Russie, la Serbie, le Sri Lanka, le Soudan, la Tunisie, l'Ukraine, le Venezuela et le Vietnam ne seront pas de la partie. L'Algérie n'a pas non plus confirmé sa présence. Certains pays, comme la Serbie, ont clairement expliqué qu'ils ne pouvaient se permettre de se fâcher avec la Chine, tandis que d'autres, comme la Russie ou les Philippines, ont invoqué des problèmes d'emploi du temps. En octobre dernier, la France elle-même n'avait salué que du bout des lèvres l'attribution du prix à Liu Xiaobo, Nicolas Sarkozy ayant à cœur de ne pas froisser la puissante Chine à la veille de prendre les commandes du G20. Retournement de situation La Serbie a finalement décidé d'assister à la cérémonie de remise du prix Nobel de la Paix à Oslo, décerné au dissident chinois emprisonné Liu Xiaobo. Belgrade semble avoir entendu les critiques de l'Union européenne et des militants des droits de l'Homme serbes, qui ont dénoncé la décision du gouvernement de refuser l'invitation du comité du Nobel pour maintenir de bonnes relations avec la Chine.Des responsables de l'Union européenne avaient vivement critiqué cette décision, exprimant son choc de voir la Serbie, candidate à l'adhésion de l'UE, accepter les exigences chinoises.