Synthèse de Lyès Menacer Les manœuvres militaires conjointes des forces armées américaines et sud-coréennes n'ont pas laissé le voisin chinois indifférent. Du moins, c'est ce que laissent comprendre les récents exercices militaires de la Chine qui se sont déroulés sur sa côte est, parallèlement aux manœuvres américano-sud-coréennes, ont rapporté hier les agences de presse. Ces exercices d'ampleur menés par les unités d'artillerie de la région militaire de Nankin ont eu lieu à proximité de la mer Jaune, a rapporté mardi soir China News Service. Aucune source n'était capable de préciser quand ces manœuvres se sont déroulées, si elles ont été planifiées ou si elles constituent vraiment une réponse aux exercices de Washington et de Séoul qui devaient se terminer hier soir. La Chine a, en effet, exprimé la semaine dernière sa «préoccupation» au sujet des exercices américano-sud-coréens, estimant qu'ils pouvaient aggraver les «tensions régionales». La Corée du Nord avait menacé de recourir à la «dissuasion nucléaire» si son voisin du Sud et les Etats-Unis maintenaient leurs manœuvres qu'elle considère comme une tentative d'étouffer le régime ultra-communiste de Pyongyang. La Corée du Sud et les Etats-Unis, s'appuyant sur les résultats d'une enquête internationale, accusent Pyongyang d'avoir coulé un navire de guerre sud-coréen, le «Cheonan», le 26 mars près de la frontière maritime intercoréenne en mer Jaune. Quarante-six marins sud-coréens avaient péri. Le régime communiste, soutenu par la Chine, a toujours nié avoir torpillé le navire. Cet épisode a ravivé les tensions dans la péninsule, alors que la Corée du Nord a claqué la porte depuis plus d'un an des discussions entre six pays visant à la convaincre de renoncer à ses ambitions nucléaires. Les exercices américano-sud-coréens, les premiers d'une série, mobilisent 8 000 hommes, une vingtaine de navires et sous-marins, dont le porte-avions nucléaire américain George Washington, ainsi que quelque 200 avions, dont le chasseur américain F-22. Washington a annoncé la semaine dernière avoir pris de nouvelles mesures sanctionnant Pyongyang. Ces sanctions viseraient les produits de luxe destinés aux hommes forts du régime et l'achat d'armes. Mais ces nouvelles sanctions ne semblent pas affecter Kim Jong-il et son entourage, comptant sur le soutien quasi indéfectible de la Chine et à moindre degré sur celui de la Russie.