Qui était Houari Boumediene ? Celui qui a fasciné jeunes et moins jeunes, celui qui osa à la tribune des Nations unies plaider, du reste mémorable, pour un nouvel ordre économique international. Qui était Houari Boumediene ? Celui qui a fasciné jeunes et moins jeunes, celui qui osa à la tribune des Nations unies plaider, du reste mémorable, pour un nouvel ordre économique international. «Les expériences humaines dans bien des régions du monde ont démontré que les liens spirituels (...) n'ont pas pu résister aux coups de boutoir de la pauvreté et de l'ignorance pour la simple raison que les hommes ne veulent pas aller au Paradis le ventre creux. (...) Les peuples qui ont faim ont besoin de pain, les peuples ignorants de savoir, les peuples malades d´hôpitaux.» * Fervent partisan du socialisle, c'est celui par qui arriva la nationalisation des hydrocarbures. Mohamed Boukharouba de son vrai nom annonçait ainsi à la face du monde que l'Algérie prenait en main son destin énergétique. La révolution agraire fut un concept cher à ses yeux, lui qui était originaire de Guelma. C'est au milieu de ces cultivateurs qu'il a passé son enfance, il en gardera les marques profondes. Entré par effraction aux commandes du pays, il s'efforcera de construire le pays, de parfaire l'indépendance politique et de récupérer les richesses nationales. La récupération des richesses naturelles (1966 et 1971), la Révolution agraire, la démocratisation de l'enseignement donnaient un contenu concret aux principes contenus dans la proclamation du 1er Novembre 1954. Sa profonde conviction était que l'argent de l'Etat appartenait à la nation et ne devait en aucun cas être dilapidé. On lui reconnaitra que ce comportement a guidé de bout en bout sa vie. Il lui arrivait de jeter une boutade à Anissa son épouse quand l'envie lui prenait de changer les rideaux de leur résidence d'Etat « qu'elle était une fille de la bourgeoisie » et dû abandonner son projet d'achat... Il avait aussi le souci de préserver l'unité nationale et de donner à l'Algérie une place sur la scène internationale que cette dernière n'avait jamais occupée auparavant. Boumediene était un homme certes réservé, fier, autoritaire exigeant, mais humain et généreux avec les démunis qui ont bénéficié de la médecine gratuite Un an et demi avant sa mort, le président H. Boumediene remanie les structures du gouvernement, revient sur le modèle économique en vigueur, décide de mettre fin à une politique d'arabisation outrancière et démagogique. Il fit même appel à Mostefa Lacheraf pour sauver l'école algérienne. De culture à la fois arabe et française, cet historien et essayiste était à l'époque un critique presque solitaire (et considéré aujourd'hui comme un visionnaire) d'une «arabisation» forcenée de l'enseignement. Il s'était souvent opposé à Ben Bella et croyait que la religion pourrait éventuellement jouer un rôle néfaste dans la société algérienne: Mais hélas son passage à l'Education fut de courte durée ; Boumedienne, instaure un numerus clausus à minima à l'entrée de l'université pour prévenir sa clochardisation. Ces mesures annonçaient des réformes de structure plus profondes qui devaient être initiées à partir de 1979. Il était porteur d'un projet de transformation de la société algérienne. Il avait initié des réformes de structures profondes qui dérangeaient certains clans dès lors qu'il a exprimé de nettoyer les écuries d'Augias. Une ressource rare lui a fait défaut, celle du temps. Sa mort annoncée un 27 décembre 1978 aura été comme un électrochoc à une opinion qui n'était pas préparée à cette issue tragique. Un deuil de 40 jours fut décrété. S. H. * Discours de Boumediène à la Conférence des Etats islamiques à Lahore en 1974. «Les expériences humaines dans bien des régions du monde ont démontré que les liens spirituels (...) n'ont pas pu résister aux coups de boutoir de la pauvreté et de l'ignorance pour la simple raison que les hommes ne veulent pas aller au Paradis le ventre creux. (...) Les peuples qui ont faim ont besoin de pain, les peuples ignorants de savoir, les peuples malades d´hôpitaux.» * Fervent partisan du socialisle, c'est celui par qui arriva la nationalisation des hydrocarbures. Mohamed Boukharouba de son vrai nom annonçait ainsi à la face du monde que l'Algérie prenait en main son destin énergétique. La révolution agraire fut un concept cher à ses yeux, lui qui était originaire de Guelma. C'est au milieu de ces cultivateurs qu'il a passé son enfance, il en gardera les marques profondes. Entré par effraction aux commandes du pays, il s'efforcera de construire le pays, de parfaire l'indépendance politique et de récupérer les richesses nationales. La récupération des richesses naturelles (1966 et 1971), la Révolution agraire, la démocratisation de l'enseignement donnaient un contenu concret aux principes contenus dans la proclamation du 1er Novembre 1954. Sa profonde conviction était que l'argent de l'Etat appartenait à la nation et ne devait en aucun cas être dilapidé. On lui reconnaitra que ce comportement a guidé de bout en bout sa vie. Il lui arrivait de jeter une boutade à Anissa son épouse quand l'envie lui prenait de changer les rideaux de leur résidence d'Etat « qu'elle était une fille de la bourgeoisie » et dû abandonner son projet d'achat... Il avait aussi le souci de préserver l'unité nationale et de donner à l'Algérie une place sur la scène internationale que cette dernière n'avait jamais occupée auparavant. Boumediene était un homme certes réservé, fier, autoritaire exigeant, mais humain et généreux avec les démunis qui ont bénéficié de la médecine gratuite Un an et demi avant sa mort, le président H. Boumediene remanie les structures du gouvernement, revient sur le modèle économique en vigueur, décide de mettre fin à une politique d'arabisation outrancière et démagogique. Il fit même appel à Mostefa Lacheraf pour sauver l'école algérienne. De culture à la fois arabe et française, cet historien et essayiste était à l'époque un critique presque solitaire (et considéré aujourd'hui comme un visionnaire) d'une «arabisation» forcenée de l'enseignement. Il s'était souvent opposé à Ben Bella et croyait que la religion pourrait éventuellement jouer un rôle néfaste dans la société algérienne: Mais hélas son passage à l'Education fut de courte durée ; Boumedienne, instaure un numerus clausus à minima à l'entrée de l'université pour prévenir sa clochardisation. Ces mesures annonçaient des réformes de structure plus profondes qui devaient être initiées à partir de 1979. Il était porteur d'un projet de transformation de la société algérienne. Il avait initié des réformes de structures profondes qui dérangeaient certains clans dès lors qu'il a exprimé de nettoyer les écuries d'Augias. Une ressource rare lui a fait défaut, celle du temps. Sa mort annoncée un 27 décembre 1978 aura été comme un électrochoc à une opinion qui n'était pas préparée à cette issue tragique. Un deuil de 40 jours fut décrété. S. H. * Discours de Boumediène à la Conférence des Etats islamiques à Lahore en 1974.