Vingt-trois ans de pouvoir absolu use l'esprit. Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, confronté à une fronde populaire jamais égalée en Tunisie, a fini par entendre son peuple qui réclame plus de justice et autant de liberté. Un grand pas vient d'être, pour ne pas dire un pas historique, franchi. Le chef de l'Etat voisin s'est engagé, jeudi soir, dans un discours au peuple tunisien, à quitter le pouvoir au terme de son mandat en 2014 et a ordonné la fin des tirs contre les manifestants, dans l'espoir d'apaiser le mouvement de contestation. Zine El Abidine Ben Ali s'est engagé également à renforcer la démocratie et à promouvoir le pluralisme politique. Il a fallu des dizaines de morts et des centaines de blessés et les prémisses d'un effondrement des bases de la nation pour que le président tunisien se rende à l'évidence. Un gouffre s'est installé entre le pouvoir sourd aux appels de détresse des Tunisiens, notamment de sa frange la plus vulnérable, une jeunesse désemparée qui avait pris le risque sur elle de se faire entendre du Palais de Carthage. Entre le président et son peuple, il n'y avait plus rien d'autre que la force brutale et une répression féroce qui a mis, durant de longues journées, le pays à feu et à sang. L'impasse était totale. La forte détermination du peuple tunisien à arracher des droits politique et sociaux a eu raison de l'entêtement de Zine El Abidine Ben Ali à réprimer par la force et l'usage des armes, le mouvement d'émancipation exprimé par la rue. Pour la troisième fois depuis le début des troubles qui secouent son pays, le 17 décembre, le président tunisien s'est adressé solennellement à son peuple. «Je vous ai compris», s'est exclamé Ben Ali dans ce discours très attendu et annonciateur de profonds changements dans la gouvernance du pays. Les promesses de Ben Ali auront-elles l'effet escompté sur la population en proie à des doutes sur la sincérité de chef de l'Etat à réformer les us et pratiques de la classe politique de son premier cercle. Est-ce qu'il n'est pas déjà trop tard ? La confiance sera-t-elle rétablie entre les gouvernant et les gouvernés ? Autant de questions qui sont pour le moment sans réponses. Un pari qui sera difficile à tenir par Ben Ali qui sera tenté de reprendre par la main gauche ce qu'il a lâché par la main droite sous la pression populaire, une fois le calme revenu. Gare à la déception populaire car aucune force ne peut arrêter le tsunami de la liberté enclenché par la petite étincelle, partie de Sidi Bouzid avant de gagner l'ensemble du territoire tunisien. La gestion d'un pays par la peur a ses limites. La peur a changé de camp, pouvons-nous dire et Zine El Abidine Ben Ali n'avait d'autre alternative que de se soumettre à la volonté populaire qui demandait un droit de regard, à travers ses représentants, sur la gestion du pays et plus d'équité de la distribution des richesses de la collectivité nationale. Un signe d'espoir vient d'être émis par le ministre tunisien des Affaires étrangères, Kamel Morjane, qui a déclaré vendredi sur Europe 1 qu'un gouvernement d'union nationale «est faisable», estimant qu'«avec le comportement de gens comme Ahmed Néjib Chebbi (chef historique du Parti démocratique progressiste), je crois que c'est faisable, c'est même tout à fait normal». Il reste à savoir si l'opposition tunisienne qui a pesé de tout son poids pour le changement acceptera de cogérer le lourd passif engendré par plus de décades de pouvoir absolu de Ben Ali. Rien n'est moins sûr en l'état actuel des choses. Vingt-trois ans de pouvoir absolu use l'esprit. Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, confronté à une fronde populaire jamais égalée en Tunisie, a fini par entendre son peuple qui réclame plus de justice et autant de liberté. Un grand pas vient d'être, pour ne pas dire un pas historique, franchi. Le chef de l'Etat voisin s'est engagé, jeudi soir, dans un discours au peuple tunisien, à quitter le pouvoir au terme de son mandat en 2014 et a ordonné la fin des tirs contre les manifestants, dans l'espoir d'apaiser le mouvement de contestation. Zine El Abidine Ben Ali s'est engagé également à renforcer la démocratie et à promouvoir le pluralisme politique. Il a fallu des dizaines de morts et des centaines de blessés et les prémisses d'un effondrement des bases de la nation pour que le président tunisien se rende à l'évidence. Un gouffre s'est installé entre le pouvoir sourd aux appels de détresse des Tunisiens, notamment de sa frange la plus vulnérable, une jeunesse désemparée qui avait pris le risque sur elle de se faire entendre du Palais de Carthage. Entre le président et son peuple, il n'y avait plus rien d'autre que la force brutale et une répression féroce qui a mis, durant de longues journées, le pays à feu et à sang. L'impasse était totale. La forte détermination du peuple tunisien à arracher des droits politique et sociaux a eu raison de l'entêtement de Zine El Abidine Ben Ali à réprimer par la force et l'usage des armes, le mouvement d'émancipation exprimé par la rue. Pour la troisième fois depuis le début des troubles qui secouent son pays, le 17 décembre, le président tunisien s'est adressé solennellement à son peuple. «Je vous ai compris», s'est exclamé Ben Ali dans ce discours très attendu et annonciateur de profonds changements dans la gouvernance du pays. Les promesses de Ben Ali auront-elles l'effet escompté sur la population en proie à des doutes sur la sincérité de chef de l'Etat à réformer les us et pratiques de la classe politique de son premier cercle. Est-ce qu'il n'est pas déjà trop tard ? La confiance sera-t-elle rétablie entre les gouvernant et les gouvernés ? Autant de questions qui sont pour le moment sans réponses. Un pari qui sera difficile à tenir par Ben Ali qui sera tenté de reprendre par la main gauche ce qu'il a lâché par la main droite sous la pression populaire, une fois le calme revenu. Gare à la déception populaire car aucune force ne peut arrêter le tsunami de la liberté enclenché par la petite étincelle, partie de Sidi Bouzid avant de gagner l'ensemble du territoire tunisien. La gestion d'un pays par la peur a ses limites. La peur a changé de camp, pouvons-nous dire et Zine El Abidine Ben Ali n'avait d'autre alternative que de se soumettre à la volonté populaire qui demandait un droit de regard, à travers ses représentants, sur la gestion du pays et plus d'équité de la distribution des richesses de la collectivité nationale. Un signe d'espoir vient d'être émis par le ministre tunisien des Affaires étrangères, Kamel Morjane, qui a déclaré vendredi sur Europe 1 qu'un gouvernement d'union nationale «est faisable», estimant qu'«avec le comportement de gens comme Ahmed Néjib Chebbi (chef historique du Parti démocratique progressiste), je crois que c'est faisable, c'est même tout à fait normal». Il reste à savoir si l'opposition tunisienne qui a pesé de tout son poids pour le changement acceptera de cogérer le lourd passif engendré par plus de décades de pouvoir absolu de Ben Ali. Rien n'est moins sûr en l'état actuel des choses.