«Nous voulons un nouveau Parlement, une nouvelle Constitution et une nouvelle République», ont scandé, hier, à Tunis, plusieurs centaines de manifestants encerclés par un dispositif important des forces de l'ordre. Les mêmes scènes hostiles au nouveau gouvernement de Mohamed Ghannouchi ont eu lieu à travers tout le pays, notamment dans la ville martyre Sidi Bouzid. La composition du gouvernement de transition, avec la présence à des postes-clés des ministres du président déchu Ben Ali, est toujours contestée dans les rues de Tunis et dans d'autres villes tunisiennes. La pression populaire est montée d'un cran, obligeant quatre ministres, dont trois du syndicat UGTT, à démissionner du gouvernement d'union nationale tunisien, à peine nommés. Le président par intérim Mebazaa et le Premier ministre Ghannouchi ont, eux, renoncé à leurs fonctions au sein du RCD, (Rassemblement constitutionnel démocratique) le parti du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, quelques heures plus tard. C'est mal parti pour le gouvernement d'union nationale tunisien qui doit tenir aujourd'hui son premier Conseil des ministres qui a inscrit dans son ordre du jour le point le plus important, le projet d'amnistie générale, annoncé lundi par le Premier ministre Mohammed Ghannouchi, lors de la présentation de son gouvernement. Selon des sources reprises par les médias, le ministère de la Justice est en train de préparer «la mise en œuvre de cette amnistie générale». L'autre point important également à l'ordre du jour sera l'application du principe de la séparation de l'Etat avec l'ancien parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD). Tout un programme dont la mise en pratique sera tout aussi difficile tant la présence de la cheville ouvrière du RCD a travers les ministères régaliens de la Défense, des Affaires étrangères, de l'Intérieur et des Finances qui n'ont pas changé de main est des plus pesante. L'opposant Moustafa Ben Jaafar, du forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL) nommé à la Santé, qui a démissionné a laissé entendre qu'il pourrait réintégrer le gouvernement, mais l'UGTT a fait savoir que cela ne changerait pas sa décision. «Notre condition clé est que le gouvernement ne comprenne aucun ministre qui appartenait au précédent», à l'exception du Premier ministre, a dit Abid al-Briki. «C'est en réponse aux demandes de la rue», a-t-il souligné. Pour le Premier ministre Mohamed Ghannouchi certains ministres étaient nécessaires pour assurer la transition jusqu'aux élections, attendues dans les six mois. Hier, la police a de nouveau fait usage de gaz lacrymogène dans le centre de Tunis pour disperser une manifestation de centaines de partisans de l'opposition et de syndicalistes qualifiant de «mascarade» le nouveau gouvernement. Plusieurs centaines de personnes ont également manifesté à Monastir. Le premier Conseil des ministres de l'après Ben Ali s'annonce sous haute tension. La rue qui exige tout simplement le départ du gouvernement d'union nationale, des ministres du RCD et la mise au placard de ce parti, risque de se faire entendre violemment comme elle l'a fait pour la destitution de Zine El Abidine Ben Ali. La démission des quatre ministres quelques heures après leur nomination ajoute à la complexité de la situation dont les clameurs de la rue parviendront aux oreilles des ministres réunis dans les murs du Palais de Carthage. Le Premier ministre se trouve devant un choix difficile à faire. Maintenir au sein de son staff des ministres qui ont servi avec fidélité le régime de Ben Ali, par «nécessité de service» ou composer avec la rue qui a mené avec succès la révolution de jasmin. Cruel dilemme pour Mohamed Guannouchi qui s'est tracé une feuille de route avec comme priorité le retour au calme dans le pays. La rue a exprimé ses revendications concernant le gouvernement transitoire. Aucun membre faisant partie du RCD n'est toléré au sein du gouvernement de transition, à l'exception du Premier ministre. Les ministres de la Défense, des Affaires étrangères, de l'Intérieur et des Finances, ont toujours une fonction au sein du RCD. Seront-ils tentés de quitter la formation politique de Ben Ali, à l'instar du président de la République par intérim et du Premier ministre, pour s'attirer les bonnes grâces de la rue au cas où ils souhaiteraient garder leur attribution ministérielle? Et cette concession des membres influents du RCD apaisera-t-elle pour autant la rue qui désire faire table rase de l'héritage de Ben Ali ? Autant de questions qui trouveront des réponses aujourd'hui à l'occasion de la tenue du premier Conseil des ministres sans le maître de Carthage, chassé du trône par la révolution de jasmin. «Nous voulons un nouveau Parlement, une nouvelle Constitution et une nouvelle République», ont scandé, hier, à Tunis, plusieurs centaines de manifestants encerclés par un dispositif important des forces de l'ordre. Les mêmes scènes hostiles au nouveau gouvernement de Mohamed Ghannouchi ont eu lieu à travers tout le pays, notamment dans la ville martyre Sidi Bouzid. La composition du gouvernement de transition, avec la présence à des postes-clés des ministres du président déchu Ben Ali, est toujours contestée dans les rues de Tunis et dans d'autres villes tunisiennes. La pression populaire est montée d'un cran, obligeant quatre ministres, dont trois du syndicat UGTT, à démissionner du gouvernement d'union nationale tunisien, à peine nommés. Le président par intérim Mebazaa et le Premier ministre Ghannouchi ont, eux, renoncé à leurs fonctions au sein du RCD, (Rassemblement constitutionnel démocratique) le parti du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, quelques heures plus tard. C'est mal parti pour le gouvernement d'union nationale tunisien qui doit tenir aujourd'hui son premier Conseil des ministres qui a inscrit dans son ordre du jour le point le plus important, le projet d'amnistie générale, annoncé lundi par le Premier ministre Mohammed Ghannouchi, lors de la présentation de son gouvernement. Selon des sources reprises par les médias, le ministère de la Justice est en train de préparer «la mise en œuvre de cette amnistie générale». L'autre point important également à l'ordre du jour sera l'application du principe de la séparation de l'Etat avec l'ancien parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD). Tout un programme dont la mise en pratique sera tout aussi difficile tant la présence de la cheville ouvrière du RCD a travers les ministères régaliens de la Défense, des Affaires étrangères, de l'Intérieur et des Finances qui n'ont pas changé de main est des plus pesante. L'opposant Moustafa Ben Jaafar, du forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL) nommé à la Santé, qui a démissionné a laissé entendre qu'il pourrait réintégrer le gouvernement, mais l'UGTT a fait savoir que cela ne changerait pas sa décision. «Notre condition clé est que le gouvernement ne comprenne aucun ministre qui appartenait au précédent», à l'exception du Premier ministre, a dit Abid al-Briki. «C'est en réponse aux demandes de la rue», a-t-il souligné. Pour le Premier ministre Mohamed Ghannouchi certains ministres étaient nécessaires pour assurer la transition jusqu'aux élections, attendues dans les six mois. Hier, la police a de nouveau fait usage de gaz lacrymogène dans le centre de Tunis pour disperser une manifestation de centaines de partisans de l'opposition et de syndicalistes qualifiant de «mascarade» le nouveau gouvernement. Plusieurs centaines de personnes ont également manifesté à Monastir. Le premier Conseil des ministres de l'après Ben Ali s'annonce sous haute tension. La rue qui exige tout simplement le départ du gouvernement d'union nationale, des ministres du RCD et la mise au placard de ce parti, risque de se faire entendre violemment comme elle l'a fait pour la destitution de Zine El Abidine Ben Ali. La démission des quatre ministres quelques heures après leur nomination ajoute à la complexité de la situation dont les clameurs de la rue parviendront aux oreilles des ministres réunis dans les murs du Palais de Carthage. Le Premier ministre se trouve devant un choix difficile à faire. Maintenir au sein de son staff des ministres qui ont servi avec fidélité le régime de Ben Ali, par «nécessité de service» ou composer avec la rue qui a mené avec succès la révolution de jasmin. Cruel dilemme pour Mohamed Guannouchi qui s'est tracé une feuille de route avec comme priorité le retour au calme dans le pays. La rue a exprimé ses revendications concernant le gouvernement transitoire. Aucun membre faisant partie du RCD n'est toléré au sein du gouvernement de transition, à l'exception du Premier ministre. Les ministres de la Défense, des Affaires étrangères, de l'Intérieur et des Finances, ont toujours une fonction au sein du RCD. Seront-ils tentés de quitter la formation politique de Ben Ali, à l'instar du président de la République par intérim et du Premier ministre, pour s'attirer les bonnes grâces de la rue au cas où ils souhaiteraient garder leur attribution ministérielle? Et cette concession des membres influents du RCD apaisera-t-elle pour autant la rue qui désire faire table rase de l'héritage de Ben Ali ? Autant de questions qui trouveront des réponses aujourd'hui à l'occasion de la tenue du premier Conseil des ministres sans le maître de Carthage, chassé du trône par la révolution de jasmin.