Les Etats-Unis, qui reconnaissent un leadership de l'Algérie dans les pays du Sahel, ont compris, à partir de leur expérience en Afghanistan et en Irak, qu'une présence militaire étrangère visible dans les pays du Sahel « ne ferait qu'aggraver la situation actuelle et attiser la haine des populations locales envers ces forces étrangères. Les Etats-Unis, qui reconnaissent un leadership de l'Algérie dans les pays du Sahel, ont compris, à partir de leur expérience en Afghanistan et en Irak, qu'une présence militaire étrangère visible dans les pays du Sahel « ne ferait qu'aggraver la situation actuelle et attiser la haine des populations locales envers ces forces étrangères. «L'absence d'une approche régionale concertée conduira, tôt ou tard, à des interventions militaires étrangères qui conforteraient la position d'AQMI », a averti, hier à Alger, le professeur Yahia Zoubir, directeur de recherche en géopolitique à Euromed Management, dans un entretien accordé à l'APS sur la situation sécuritaire dans les pays du Sahel et les approches prônées dans la région pour juguler le phénomène du terrorisme. Le professeur, qui relève que les Etats-Unis d'Amérique ne semblent pas partager la même démarche que celle de la France dans la lutte contre les groupes terroristes de AQMI, opérant dans les pays du Sahel, affirme que les Etats-Unis semblent avoir une vision « similaire » à celle de l'Algérie qui consiste à dire que « la présence militaire étrangère dans la région risque de donner une légitimité, aux yeux des populations locales, aux actions de AQMI contre les intérêts occidentaux dans la région ». Selon l'analyse faite par le professeur, les Etats-Unis, qui reconnaissent un leadership de l'Algérie dans les pays du Sahel, ont compris, à partir de leur expérience en Afghanistan et en Irak, qu'une présence militaire étrangère visible dans les pays du Sahel « ne ferait qu'aggraver la situation actuelle et attiser la haine des populations locales envers ces forces étrangères quel que soit le motif invoqué pour justifier leur présence ». Estimant que la position actuelle des Etats-Unis sur cette question paraît coïncider avec celle de l'Algérie « qui souhaite coordonner les efforts des pays de la région dans la lutte antiterroriste », le professeur Yahia Zoubir souligne que « le traitement musclé de la question sécuritaire employé par la France dans les pays du Sahel, même si la protection de ses citoyens est légitime, risque d'être contre productif », liant cette approche à la protection des intérêts économiques français « considérables » dans la région, à savoir l'exploitation des gisements d'uranium par la compagnie française AREVA. Le poids des anciennes puissances coloniales Il rappelle que l'approche de la France, qui repose sur « une intervention militaire directe, assez précipitée, a subi deux échecs successifs », notamment en Mauritanie, vers la fin du mois de juillet 2010, se soldant par la mort du Français Michel Germaneau, et au Niger, durant la première semaine du mois courant et qui s'est soldée, elle aussi, par la mort tout aussi tragique des deux jeunes touristes français enlevés à Niamey, à savoir Antoine de Léocour et Vincent Delory. Pour le professeur, ces deux échecs successifs ont fait que des voix s'élèvent actuellement, « certes timidement », en France même, appelant le gouvernement à réduire la présence militaire de cette ancienne puissance coloniale dans la région et se focaliser plutôt sur les problèmes qui sont à l'origine de la situation précaire dans cette région. Cette présence militaire, explique-t-il, « risque fort de projeter l'image d'un néocolonialisme » qui pourrait alimenter les fondements idéologiques d'AQMI et accélérer les recrutements d'éléments locaux par AQMI. Evoquant le soutien des Etats-Unis de la proposition algérienne pour la criminalisation du payement de rançons, il relève que certains responsables de la région se trouvent « en contradiction avec la volonté de beaucoup de membres de l'ONU sur cette question », observant que « l'argent des rançons n'est pas utilisé uniquement pour l'achat d'armes mais aussi pour acheter des loyautés au sein des populations déshéritées de la région et vraisemblablement même de certains responsables locaux ». Selon lui, l'approche de l'Algérie dans la lutte contre les groupes d'AQMI, qui « semble vouloir mettre en avant une coordination entre les armées et les services de sécurité des pays du Sahel », en plus « d'efforts de développement des zones fragiles de la région » est la « seule la combinaison qui peut contribuer à réduire l'influence des groupes d'AQMI dans les pays du Sahel ». Pour le professeur, « certains pays faisant partie de cette coalition antiterroriste dans cette région ne sont pas fermement engagés », dans la mise en œuvre des recommandations de la réunion des chefs d'états-majors des armées des pays du Sahel, tenue à Tamanrasset. Une attitude qu'il explique par la possible existence d' « une interférence ayant empêché cette démarche de se matérialiser » et le professeur ne cache pas son « inquiétude » quant à « l'attitude de certains responsables » des pays de la région qui ont donné leur accord avec l'intervention militaire française dans la région « sans toutefois en calculer les retombées ». Doute sur l'opération Amgala Le chercheur exprime ses doutes sur l'opération militaire marocaine dans la localité d'Amgala au Sahara Occidental, qui aurait permis, durant la première semaine de janvier, le démantèlement d'un réseau de terroristes composé de 27 membres qui projetteraient d'organiser une base arrière pour AQMI, rappelant que la localité d'Amgala est située principalement dans la zone du territoire contrôlé par le Front Polisario. Selon lui, « toute présence marocaine dans cette zone est strictement interdite sous l'accord signé en 1991 par le Maroc avec l'ONU », précisant que l'ONU supervise les deux parties au conflit à environ 30 km de la zone de cessez-le-feu de chaque côté de la zone tampon. Or, a-t-il rappelé « Amgala se trouve précisément dans cette zone ». Ceci soulève, a-t-il remarqué, «la question suivante : où exactement les forces marocaines ont-elles trouvé cette présumée cache d'armes ? Si AQMI est active dans cette zone, pourquoi est-ce que la MINURSO, opérationnelle dans cette zone, n'a-t-elle pas rapporté une telle présence", s'est-il interrogé se demandant sur les raisons « qui auraient bien pu empêcher » les autorités marocaines d'informer la MINURSO, organisme onusien habilité à surveiller la zone tampon délimitée dans les Accords de cessez-le-feu entre le Front Polisario et le Maroc. Le Maroc, explique-t-il « voudrait plutôt établir à tout prix un lien entre le Front Polisario et AQMI », une liaison que les autorités marocaines ont tenté en vain de faire valoir depuis 2007, soulignant que « le Polisario n'a aucun intérêt à s'associer à AQMI ». «L'absence d'une approche régionale concertée conduira, tôt ou tard, à des interventions militaires étrangères qui conforteraient la position d'AQMI », a averti, hier à Alger, le professeur Yahia Zoubir, directeur de recherche en géopolitique à Euromed Management, dans un entretien accordé à l'APS sur la situation sécuritaire dans les pays du Sahel et les approches prônées dans la région pour juguler le phénomène du terrorisme. Le professeur, qui relève que les Etats-Unis d'Amérique ne semblent pas partager la même démarche que celle de la France dans la lutte contre les groupes terroristes de AQMI, opérant dans les pays du Sahel, affirme que les Etats-Unis semblent avoir une vision « similaire » à celle de l'Algérie qui consiste à dire que « la présence militaire étrangère dans la région risque de donner une légitimité, aux yeux des populations locales, aux actions de AQMI contre les intérêts occidentaux dans la région ». Selon l'analyse faite par le professeur, les Etats-Unis, qui reconnaissent un leadership de l'Algérie dans les pays du Sahel, ont compris, à partir de leur expérience en Afghanistan et en Irak, qu'une présence militaire étrangère visible dans les pays du Sahel « ne ferait qu'aggraver la situation actuelle et attiser la haine des populations locales envers ces forces étrangères quel que soit le motif invoqué pour justifier leur présence ». Estimant que la position actuelle des Etats-Unis sur cette question paraît coïncider avec celle de l'Algérie « qui souhaite coordonner les efforts des pays de la région dans la lutte antiterroriste », le professeur Yahia Zoubir souligne que « le traitement musclé de la question sécuritaire employé par la France dans les pays du Sahel, même si la protection de ses citoyens est légitime, risque d'être contre productif », liant cette approche à la protection des intérêts économiques français « considérables » dans la région, à savoir l'exploitation des gisements d'uranium par la compagnie française AREVA. Le poids des anciennes puissances coloniales Il rappelle que l'approche de la France, qui repose sur « une intervention militaire directe, assez précipitée, a subi deux échecs successifs », notamment en Mauritanie, vers la fin du mois de juillet 2010, se soldant par la mort du Français Michel Germaneau, et au Niger, durant la première semaine du mois courant et qui s'est soldée, elle aussi, par la mort tout aussi tragique des deux jeunes touristes français enlevés à Niamey, à savoir Antoine de Léocour et Vincent Delory. Pour le professeur, ces deux échecs successifs ont fait que des voix s'élèvent actuellement, « certes timidement », en France même, appelant le gouvernement à réduire la présence militaire de cette ancienne puissance coloniale dans la région et se focaliser plutôt sur les problèmes qui sont à l'origine de la situation précaire dans cette région. Cette présence militaire, explique-t-il, « risque fort de projeter l'image d'un néocolonialisme » qui pourrait alimenter les fondements idéologiques d'AQMI et accélérer les recrutements d'éléments locaux par AQMI. Evoquant le soutien des Etats-Unis de la proposition algérienne pour la criminalisation du payement de rançons, il relève que certains responsables de la région se trouvent « en contradiction avec la volonté de beaucoup de membres de l'ONU sur cette question », observant que « l'argent des rançons n'est pas utilisé uniquement pour l'achat d'armes mais aussi pour acheter des loyautés au sein des populations déshéritées de la région et vraisemblablement même de certains responsables locaux ». Selon lui, l'approche de l'Algérie dans la lutte contre les groupes d'AQMI, qui « semble vouloir mettre en avant une coordination entre les armées et les services de sécurité des pays du Sahel », en plus « d'efforts de développement des zones fragiles de la région » est la « seule la combinaison qui peut contribuer à réduire l'influence des groupes d'AQMI dans les pays du Sahel ». Pour le professeur, « certains pays faisant partie de cette coalition antiterroriste dans cette région ne sont pas fermement engagés », dans la mise en œuvre des recommandations de la réunion des chefs d'états-majors des armées des pays du Sahel, tenue à Tamanrasset. Une attitude qu'il explique par la possible existence d' « une interférence ayant empêché cette démarche de se matérialiser » et le professeur ne cache pas son « inquiétude » quant à « l'attitude de certains responsables » des pays de la région qui ont donné leur accord avec l'intervention militaire française dans la région « sans toutefois en calculer les retombées ». Doute sur l'opération Amgala Le chercheur exprime ses doutes sur l'opération militaire marocaine dans la localité d'Amgala au Sahara Occidental, qui aurait permis, durant la première semaine de janvier, le démantèlement d'un réseau de terroristes composé de 27 membres qui projetteraient d'organiser une base arrière pour AQMI, rappelant que la localité d'Amgala est située principalement dans la zone du territoire contrôlé par le Front Polisario. Selon lui, « toute présence marocaine dans cette zone est strictement interdite sous l'accord signé en 1991 par le Maroc avec l'ONU », précisant que l'ONU supervise les deux parties au conflit à environ 30 km de la zone de cessez-le-feu de chaque côté de la zone tampon. Or, a-t-il rappelé « Amgala se trouve précisément dans cette zone ». Ceci soulève, a-t-il remarqué, «la question suivante : où exactement les forces marocaines ont-elles trouvé cette présumée cache d'armes ? Si AQMI est active dans cette zone, pourquoi est-ce que la MINURSO, opérationnelle dans cette zone, n'a-t-elle pas rapporté une telle présence", s'est-il interrogé se demandant sur les raisons « qui auraient bien pu empêcher » les autorités marocaines d'informer la MINURSO, organisme onusien habilité à surveiller la zone tampon délimitée dans les Accords de cessez-le-feu entre le Front Polisario et le Maroc. Le Maroc, explique-t-il « voudrait plutôt établir à tout prix un lien entre le Front Polisario et AQMI », une liaison que les autorités marocaines ont tenté en vain de faire valoir depuis 2007, soulignant que « le Polisario n'a aucun intérêt à s'associer à AQMI ».