«Si Saïd Sadi ramène ses enfants manifester avec lui, nous descendrons peut-être dans la rue, ses enfants sont en France et il veut nous inciter à marcher contre le régime, il nous prend pour des idiots ou quoi ? » clame un riverain du quartier de Sidi-M'hamed à l'adresse d'un groupe de manifestants qui ont répondu à l'appel de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD). « Ecoute, Saïd Sadi pour nous, on ne le connaît pas nous manifestons pour le changement du régime et contre la hogra, nous sommes tous des Algériens, nous avons besoin d'unité pour faire tomber l'injustice » répond quelqu'un. Ces échanges entre manifestants et riverains se répéteront à maints endroits tout le temps que durera la manifestation. Les partisans de la CNCD essayent de convaincre les récalcitrants, ils lancent à leur adresse un « khawa khawa, zkarra fel pouvoir » (nous sommes des frères, liguons-nous contre le pouvoir ». S'ils refusent ils le font néanmoins non sans culpabilité, en cherchant à se justifier. « Vous étiez aux abonnés absents lorsque les quartiers de Bachdjerrah et Bourouba brûlaient sous les coups de boutoir du terrorisme » rétorque un homme d'une cinquantaine d'années. Saïd Sadi n'est pas le seul acteur qui cristallise le conflit entre l'opposition et la population. Belaïd Abrika, ex leader de la CADC (coordination des aarchs daïra et communes de Tizi Ouzou, a été carrément traîné dans la boue. Malmené par des jeunes manifestants originaires de sa région, il a eu du mal à s'extraire des mailles d'une foule déchainée qui voulaient le lyncher. La police était même intervenue pour l'isoler. Quant à Ali Belhadj, ex-n°2 du Front islamique du salut, présent lors de la manifestation du 12 février, même si cette fois-ci on n'a pu déceler sa présence, ses partisans en revanche se sont faits bruyants en clamant des slogans à sa gloire. Il y a eu aussi des manifestants pro-pouvoir. La manifestation d'hier a fait, à coup sûr, remonter à la surface tous les problèmes non résolus de l'Algérie depuis au moins une vingtaine d'années. Elle souligne la difficulté de la société civile à se remettre sur les rails, alors qu'elle n'a pas jugé utile de faire son examen de conscience. La CNCD a réalisé la prouesse de réunir des gens que tout oppose, certes, mais sans aller à s'interroger sur leur efficience. L.G. «Si Saïd Sadi ramène ses enfants manifester avec lui, nous descendrons peut-être dans la rue, ses enfants sont en France et il veut nous inciter à marcher contre le régime, il nous prend pour des idiots ou quoi ? » clame un riverain du quartier de Sidi-M'hamed à l'adresse d'un groupe de manifestants qui ont répondu à l'appel de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD). « Ecoute, Saïd Sadi pour nous, on ne le connaît pas nous manifestons pour le changement du régime et contre la hogra, nous sommes tous des Algériens, nous avons besoin d'unité pour faire tomber l'injustice » répond quelqu'un. Ces échanges entre manifestants et riverains se répéteront à maints endroits tout le temps que durera la manifestation. Les partisans de la CNCD essayent de convaincre les récalcitrants, ils lancent à leur adresse un « khawa khawa, zkarra fel pouvoir » (nous sommes des frères, liguons-nous contre le pouvoir ». S'ils refusent ils le font néanmoins non sans culpabilité, en cherchant à se justifier. « Vous étiez aux abonnés absents lorsque les quartiers de Bachdjerrah et Bourouba brûlaient sous les coups de boutoir du terrorisme » rétorque un homme d'une cinquantaine d'années. Saïd Sadi n'est pas le seul acteur qui cristallise le conflit entre l'opposition et la population. Belaïd Abrika, ex leader de la CADC (coordination des aarchs daïra et communes de Tizi Ouzou, a été carrément traîné dans la boue. Malmené par des jeunes manifestants originaires de sa région, il a eu du mal à s'extraire des mailles d'une foule déchainée qui voulaient le lyncher. La police était même intervenue pour l'isoler. Quant à Ali Belhadj, ex-n°2 du Front islamique du salut, présent lors de la manifestation du 12 février, même si cette fois-ci on n'a pu déceler sa présence, ses partisans en revanche se sont faits bruyants en clamant des slogans à sa gloire. Il y a eu aussi des manifestants pro-pouvoir. La manifestation d'hier a fait, à coup sûr, remonter à la surface tous les problèmes non résolus de l'Algérie depuis au moins une vingtaine d'années. Elle souligne la difficulté de la société civile à se remettre sur les rails, alors qu'elle n'a pas jugé utile de faire son examen de conscience. La CNCD a réalisé la prouesse de réunir des gens que tout oppose, certes, mais sans aller à s'interroger sur leur efficience. L.G.