Des milliers de manifestants s'étant rassemblés, hier, à la Place du 1er Mai d'Alger, à l'appel de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), n'ont pas réussi à forcer le dispositif de sécurité pour marcher. Le même scénario lors de la marche du RCD du 22 janvier dernier a été réédité. Devancés par les leaders de la Cncd à l'instar de Ali Yahia Abdenour, Saïd Sadi et les députés de RCD, et Mokrane Aït Larbi, les citoyens scandaient des slogans hostiles au régime tels que «Le peuple veut la chute du pouvoir», «On en a marre de ce pouvoir» ou encore «Pouvoir dégage et la jeunesse s'engage». Selon Me Bouchachi une centaine de personnes ont été arrêtées par les forces de l'ordre avant d'être relâchées, parmi eux des députés du RCD, des avocats, des journalistes, des militants des droits de l'homme. Même l'ex-numéro 2 du FIS dissous Ali Benhadj a été arrêté par la police après avoir rejoint les manifestants. Certaines personnes ont été malmenées dont une femme enceinte. Quelques minutes auparavant, Me Ali Yahia Abdenour a animé un point de presse rappelant les principales revendications de la Coordination. «On veut le changement du régime et pas le changement dans le régime», a-t-il lancé. D'après lui, le changement doit être radical et pas seulement en enlevant l'état d'urgence. «Le régime algérien est pire que ceux de l'Egypte et de la Tunisie», clamait-il. Le porte-parole de la Cncd devait ensuite appeler à des élections libres qui permettront au peuple de choisir librement ses représentants. De telles élections, l'Algérie ne les a pas connues, affirme-t-il, depuis l'Indépendance du pays le 5 juillet 1962. Convaincu que «l'année 2011 sera celle du changement dans le monde arabe», le porte-parole de la Cncd a exhorté les citoyens à maintenir la pression sur le régime en résistant pacifiquement aux «intimidations». Les manifestants essayaient, hier, sans succès, vers 12h, de forcer le cordon de sécurité. Ils étaient divisés en plusieurs groupes entourant chacun l'un des initiateurs de la marche. Pour rappel, les initiateurs de la marche revendiquent «le changement et la démocratie, la levée de l'état d'urgence, la libération des détenus des émeutes de janvier, le travail et la justice sociale et la libération des champs politique et médiatique». Parallèlement, une centaine de personnes organisent un rassemblement pro-Bouteflika à proximité du rassemblement de marcheurs au 1er Mai. Ils scandaient des slogans favorables au président de la République. Les jeunes contre-manifestants criaient haut et fort leur soutien au Président Abdelaziz Bouteflika: «Bouteflika n'est pas Moubarak», en référence à la chute, la veille, du Président égyptien Hosni Moubarak.