L'intense démangeaison qui accompagne cette affection cutanée laisse effectivement un souvenir «cuisant» à ceux qui l'ont subie. Aigu, l'eczéma forme des plaques rouges de taille variable, parsemées de minuscules vésicules remplies de liquide clair, qui se rompent sous l'effet du grattage souvent intense. Les lésions suintantes, croûteuses, se craquellent parfois de fissures douloureuses. Quand la maladie devient chronique, la peau s'épaissit sous l'effet du grattage, devient dure et grisâtre : elle se lichénifie.L'eczéma a deux causes principales. L'une, la dermatite atopique, est une affection chronique évoluant par poussées. Elle est à la peau ce que l'asthme est aux bronches: une irritabilité particulière due ici à des anomalies constitutives du revêtement cutané, très sec et hypersensible à certaines agressions. L'autre, l'eczéma de contact, est une réaction allergique contre une substance déterminée. Distinguer l'un de l'autre n'est pas toujours aisé car les lésions sont identiques. La dermatite atopique touche 20% des nourrissons après 3 mois, de 7 à 10% des enfants avant 16 ans, et 1% des adultes, qui ont souvent des formes plus graves. A contrario, l'eczéma de contact est surtout fréquent chez l'adulte.. L'eczéma atopique n'a pas de localisation précise, mais, selon l'âge, certaines zones sont plus touchées: les joues, le cuir chevelu et les convexités chez le nourrisson, les plis - creux du coude et du genou, paupières et arrière de l'oreille - à partir de 2 ans, la face, le cou et les mains chez l'adulte. L'eczéma de contact, lui, reste strictement limité à la zone directement exposée à l'allergène.» Parfois, les deux eczémas coexistent: de 15 à 30% des atopiques ont aussi une allergie de contact au nickel. La peau joue un rôle important de barrière dans les échanges entre l'extérieur et le milieu interne, qu'elle protège. Tout ce qui est en contact avec la peau pénètre un peu, d'autant plus que la peau est fine. La peau normale ne laisse passer que de toutes petites molécules. Mais au-delà d'un certain seuil, l'organisme se défend et les lymphocytes T, très nombreux dans celle-ci, déclenchent une réaction inflammatoire, à l'origine de l'eczéma de contact. Dans la dermatite atopique, une prédisposition due à des mutations, en particulier celle de la filagrine, une protéine de structure de l'épiderme, rend la peau beaucoup plus perméable que la normale. Celle-ci laisse donc pénétrer de plus grosses molécules, notamment des protéines, à l'origine de la réaction inflammatoire.» Son seuil de tolérance est donc aussi abaissé. Lors d'un eczéma de contact, l'éviction de la substance responsable de la sensibilisation suffit pour que tout rentre dans l'ordre. L'application de dermocorticoïdes permet de réduire l'inflammation et le prurit en quelques jours. Mais les lymphocytes T sensibilisés en gardent le souvenir: toute réintroduction, même après des années, peut réveiller l'eczéma en quelques heures. D'où l'intérêt d'identifier l'allergène pour l'éviter. La dermatite atopique, longtemps assez rare, a explosé au début des années 1970 dans les pays industrialisés. «L'urbanisation, la diminution des infections qui protégeaient des allergies, l'hygiène accrue basée sur des savons détersifs et l'"astiquage" intempestif des bébés dès la naissance ont probablement favorisé cette expression d'un terrain atopique chez de nombreux enfants», Si 80% des dermatites atopiques s'améliorent d'elles-mêmes avec l'âge, l'inconfort est tel pour l'enfant qu'un traitement s'impose pour réduire les symptômes. La priorité, c'est la lutte contre la sécheresse cutanée à l'aide d'émollients correctement appliqués chaque jour sur tout le corps, d'où l'importance de l'éducation thérapeutique. Le traitement repose aussi sur les dermocorticoïdes, dont les parents se méfient à tort car ils réduisent rapidement l'inflammation et les démangeaisons, avec des effets secondaires modérés. C'est important, car une dermatite atopique mal soignée fait souvent le lit de l'asthme et de la rhinite allergique. L'intense démangeaison qui accompagne cette affection cutanée laisse effectivement un souvenir «cuisant» à ceux qui l'ont subie. Aigu, l'eczéma forme des plaques rouges de taille variable, parsemées de minuscules vésicules remplies de liquide clair, qui se rompent sous l'effet du grattage souvent intense. Les lésions suintantes, croûteuses, se craquellent parfois de fissures douloureuses. Quand la maladie devient chronique, la peau s'épaissit sous l'effet du grattage, devient dure et grisâtre : elle se lichénifie.L'eczéma a deux causes principales. L'une, la dermatite atopique, est une affection chronique évoluant par poussées. Elle est à la peau ce que l'asthme est aux bronches: une irritabilité particulière due ici à des anomalies constitutives du revêtement cutané, très sec et hypersensible à certaines agressions. L'autre, l'eczéma de contact, est une réaction allergique contre une substance déterminée. Distinguer l'un de l'autre n'est pas toujours aisé car les lésions sont identiques. La dermatite atopique touche 20% des nourrissons après 3 mois, de 7 à 10% des enfants avant 16 ans, et 1% des adultes, qui ont souvent des formes plus graves. A contrario, l'eczéma de contact est surtout fréquent chez l'adulte.. L'eczéma atopique n'a pas de localisation précise, mais, selon l'âge, certaines zones sont plus touchées: les joues, le cuir chevelu et les convexités chez le nourrisson, les plis - creux du coude et du genou, paupières et arrière de l'oreille - à partir de 2 ans, la face, le cou et les mains chez l'adulte. L'eczéma de contact, lui, reste strictement limité à la zone directement exposée à l'allergène.» Parfois, les deux eczémas coexistent: de 15 à 30% des atopiques ont aussi une allergie de contact au nickel. La peau joue un rôle important de barrière dans les échanges entre l'extérieur et le milieu interne, qu'elle protège. Tout ce qui est en contact avec la peau pénètre un peu, d'autant plus que la peau est fine. La peau normale ne laisse passer que de toutes petites molécules. Mais au-delà d'un certain seuil, l'organisme se défend et les lymphocytes T, très nombreux dans celle-ci, déclenchent une réaction inflammatoire, à l'origine de l'eczéma de contact. Dans la dermatite atopique, une prédisposition due à des mutations, en particulier celle de la filagrine, une protéine de structure de l'épiderme, rend la peau beaucoup plus perméable que la normale. Celle-ci laisse donc pénétrer de plus grosses molécules, notamment des protéines, à l'origine de la réaction inflammatoire.» Son seuil de tolérance est donc aussi abaissé. Lors d'un eczéma de contact, l'éviction de la substance responsable de la sensibilisation suffit pour que tout rentre dans l'ordre. L'application de dermocorticoïdes permet de réduire l'inflammation et le prurit en quelques jours. Mais les lymphocytes T sensibilisés en gardent le souvenir: toute réintroduction, même après des années, peut réveiller l'eczéma en quelques heures. D'où l'intérêt d'identifier l'allergène pour l'éviter. La dermatite atopique, longtemps assez rare, a explosé au début des années 1970 dans les pays industrialisés. «L'urbanisation, la diminution des infections qui protégeaient des allergies, l'hygiène accrue basée sur des savons détersifs et l'"astiquage" intempestif des bébés dès la naissance ont probablement favorisé cette expression d'un terrain atopique chez de nombreux enfants», Si 80% des dermatites atopiques s'améliorent d'elles-mêmes avec l'âge, l'inconfort est tel pour l'enfant qu'un traitement s'impose pour réduire les symptômes. La priorité, c'est la lutte contre la sécheresse cutanée à l'aide d'émollients correctement appliqués chaque jour sur tout le corps, d'où l'importance de l'éducation thérapeutique. Le traitement repose aussi sur les dermocorticoïdes, dont les parents se méfient à tort car ils réduisent rapidement l'inflammation et les démangeaisons, avec des effets secondaires modérés. C'est important, car une dermatite atopique mal soignée fait souvent le lit de l'asthme et de la rhinite allergique.